Un avis de Saiwhisper
Titre : Grossir le ciel
Auteur : Franck Bouysse
Genre : Thriller / Roman noir
Editeur : La Manufacture de Livres
L’abbé Pierre vient de mourir. Gus ne saurait dire pourquoi la nouvelle le remue de la sorte. Il ne l’avait pourtant jamais connu, cet homme-là, catholique de surcroît, alors que Gus est protestant. Mais sans savoir pourquoi, c’était un peu comme si l’abbé faisait partie de sa famille, et elle n’est pas bien grande, la famille de Gus. En fait, il n’en a plus vraiment, à part Abel et Mars. Mais qui aurait pu raisonnablement affirmer qu’un voisin et un chien représentaient une vraie famille ? Juste mieux que rien. Un matin, alors qu’il s’apprêtait à chasser la grue, Gus entend un coup de feu. Longtemps après, Gus se dira qu’il n aurait jamais dû baisser les yeux. Il y avait cette grosse tache dans la neige. Gus va rester immobile, incapable de comprendre. La neige se colore en rouge, au fur et à mesure de sa chute. Que s’est-il passé chez Abel ?
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C’est assez déroutée que je ressors de cette lecture recommandée par Siabelle. Même si j’avais lu sa critique, je dois avouer que je ne m’attendais pas à ça… « Grossir le ciel » est un roman qui m’a surprise à bien des manières… Tout d’abord, j’aimerais m’arrêter sur les deux protagonistes : Abel et Gus, ces deux paysans bourrus qui s’entraident aussi bien qu’ils se méfient l’un de l’autre. Au début, je ne m’étais attachée à aucun d’entre eux. Je les trouvais très renfermés, solitaires, dans leur bulle, parfois agressifs et trop francs au point d’envoyer paître tous ceux qui sont en désaccord avec eux. Le pire étant Abel dont le comportement était plus qu’étrange… Je me demandais réellement comment Gus avait pu devenir ami avec lui… À chaque rencontre, la tension entre eux était palpable. Toutefois, vers la moitié de l’ouvrage, certaines révélations ont éclaté, si bien que je me suis retrouvée abattue, le cœur battant devant mon livre… En réalité, certaines scènes m’ont fait de la peine au point que j’ai constaté que mes impressions étaient erronées : j’y tenais, finalement, à ces deux hommes ! Je ne pensais pas qu’il leur arriverait autant de péripéties, ni qu’ils me toucheraient à ce point…
Je savais également que le récit serait froid comme l’hiver, cependant, j’ignorais que je ressentirais autant de chagrin… Effectivement, c’est dur. Malgré quelques répliques assez drôles, sarcastiques et avec du mordant, on est tout de même dans un thriller rural où plusieurs drames se bousculent. Les nerfs du lecteur seront mis à rude épreuve. Pour ma part, je suis tombée de haut à plusieurs reprises. D’habitude, je devine souvent les conclusions ou certains passages d’un polar, mais ce n’est pas le cas de cet ouvrage. J’avais tout faux dans mes suppositions. Je ne m’attendais à rien ! Pas même à ces deux énormes découvertes autour d’Abel, ni à la scène dans la grange avec Mars (le chien)… Je suis admirative : Franck Bouysse a réussi à me surprendre tout au long du récit.
J’ai beaucoup aimé cette tension qui monte crescendo. Au départ, je me demandais où l’auteur souhaitait en venir. J’avais du mal avec le portrait de Gus que l’auteur brossait, surtout à cause de son sinistre passé ou de son côté bourru me faisant terriblement songer à Ove du livre « Vieux, râleur et suicidaire », mais en moins sympathique. Des événements déconcertants, arrivés au compte-goutte, m’ont finalement captivée peu à peu. Au fil des pages, j’étais de plus en plus prise dans l’intrigue au point que j’ai presque tout lu d’une traite. Ce huis clos champêtre m’aura donc déstabilisée bien plus que je ne le pensais ! Il y a presque tout pour plaire : un suspense progressif, un style fluide, des personnages atypiques, une atmosphère particulière, des passages émouvants, des rapports humains touchants, des secrets familiaux, … Voilà un bon roman noir qui se déroule dans les Cévennes ! Si vous aimez le genre, je vous le recommande. En attendant, n’hésitez pas à découvrir la très belle critique de Siabelle.
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Des légendes couraient partout depuis toujours sur Les Doges et sa forêt bénie. Il se disait que le nom qu’on lui avait donné était l’exact contrepoint de ce qui s’était passé, si tant est qu’on puisse imaginer qu’un lieu plutôt qu’un autre puisse attirer le malheur. Depuis, on avait oublié les légendes et conservé le nom. D’autres chats à fouetter.
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Il faut croire que, tant qu’on n’a pas goûté à mieux que ce qu’on a sous la main, on se trouve des raisons d’apprécier sa pitance, peut-être même de ne pas du tout en chercher d’autre. Sûrement un des secrets du contentement.
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C’est un drôle de cadeau, la vie… ça se refuse pas, n’empêche, on se demande parfois si y aurait pas mieux à faire que de l’ouvrir sans savoir ce qu’il y a dedans.
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Je ne suis pas trop romans noirs donc je passe mon tour ^^ mais ravie que tu ai passé un bon moment !
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Merci ! ❤ Oui, c'était un bon roman, même si, pour le coup, c'est vraiment très sombre.
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Ca a été un gros gros coup de cœur que ce petit roman noir!!!. 😉
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Je ne connaissais pas ce livre mais tu me tentes terriblement :p Je note !
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Oh, j’en suis ravie. ❤
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