Un avis de Saiwhisper
Titre : Le Sultan Toufou
Auteur : François Vincent
Genre : Roman jeunesse / Conte
Editeur : Didier Jeunesse
Sur l’île de Zanzibar, le sultan est fou de joie : les premières dattes sont enfin apparues et demain, elles seront mûres à point ! Quand soudain, le sultan Toufou se met à imaginer des voleurs dans son jardin. L’idée est rebelle, elle s’agrippe à sa cervelle. Mais qu’à cela ne tienne : cette nuit, le dattier sera placé sous haute surveillance !
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Ce roman est tout simplement génial ! En effet, il s’agit d’un conte romancé dynamique, un peu cruel et très drôle, que ce soit du côté des illustrations ou des répliques. On suit un sultan gourmand totalement fou de son dattier. Malheureusement, chaque année, alors qu’il peut enfin profiter des fruits juteux, un mystérieux voleur mange toute la récolte. Afin d’éviter les gredins, le Sultan ordonne à ses fils de monter les gardes. Hélas, presque tous ces jeunes hommes vont échouer. Les raisons de ces échecs sont souvent drôles et bien tournées par l’auteur. Sans parler des illustrations expressives et rigolotes qui feront sourire les lecteurs. Ajoutons à cela un beau coup de théâtre que l’on ne voit pas forcément arriver de suite avec ce cher matou aussi cruel que goulu, et vous aurez une histoire incroyable !
Comme dans la plupart des contes, on est face à un cycle répétitif, puisqu’il va se passer toujours la même chose pendant quelques années. Telle une ritournelle, chaque fils va encore échouer, le voleur va de nouveau frapper et le Sultan va, une fois de plus, enrager. Il est difficile de ne pas rire des malheurs du Sultan ou de ses réactions lorsqu’il se retrouve sans dattes à chaque fois. Honnêtement, je ne pensais pas que ce petit roman jeunesse d’environ quatre-vingts pages me ferait sourire autant. En lisant la quatrième de couverture, on ne pense pas qu’il y aura autant de rebondissements. C’est fun, facile à lire, les chapitres sont courts mais dynamiques, tandis que les dessins sont amusants et colorés. J’espère qu’il aura le succès qu’il mérite auprès de mes CE2-CM1…
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« Imagine, cette nuit, des voleurs dans ton jardin… »
Le sultan tape du poing sur la table : cette nuit, le dattier sera sous haute surveillance.
« Mais à qui vais-je confier cette haute surveillance ? se demande-t-il ? Le jardinier ? Il est trop vieux. Les gardes ? Ils sont trop bêtes. On pourrait leur piquer leur pantalon sans qu’ils s’en rendent compte. Le chef de la police ? Il est trop gourmand. Il sera capable de manger les dattes lui-même et d’accuser quelqu’un d’autre. »
Aussitôt, du ciel, descend l’oiseau noir. Il plane un moment au-dessus de Zanzibar, puis se dirige vers la grande porte de la ville. Il se pose juste devant le museau du chat, écroulé en plein soleil :
– Coucou, minet ! Alors, c’est toi, la terreur de Zanzibar ? Quelle misère ! Tu f’rais pas peur à un cafard !
Le chat envoie sa patte droite. Mais l’oiseau esquive d’un bond sur le côté :
– Ben, dis donc, matou ! C’est tout ce que tu sais faire ? Tu s’rais pas un peu mou ? Gros minet gras du derrière !
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– Viens voleur, viens, je t’attends. Viens, voleur , viens, je t’attends. Quoi ! Tu ne viens pas, voleur ? Tu as peur ? Tu as vu que je n’étais pas comme mes frères. Je ne suis pas un rêveur, moi. Je ne suis pas romantique, moi. Je suis un guerrier, moi, un guerrier sans pitié ! Viens, voleur, viens, je t’attends.
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