Romans

« Les enfants des justes » de Christian Signol

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : Les enfants des justes
Auteur : Christian Signol
Genre : Roman historique
Editeur : Pocket

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résumé du livre

En 1942, dans le département de la Dordogne, la ligne de démarcation croise le cours de l’Isle. La ferme des Laborie est à deux pas de la rivière et Virgile, n’écoutant que son coeur, ne refuse jamais sa barque à ceux qui tentent de passer en zone libre. Lorsqu’on propose à Virgile et à Victoria qui n’ont jamais pu avoir d’enfants, de cacher Sarah et Elie, deux gamins juifs perdus dans la tourmente, ils accueillent les petits réfugiés comme un don du ciel. Au fil des jours, malgré les trahisons, les dénonciations, les contrôles incessants, la Résistance s’organise dans le Périgord jusqu’aux reflux des troupes allemandes dans le sang et la terreur.

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Ma critique

Jusqu’à maintenant, je crois que je n’avais dû lire qu’un seul Signol… Ce qui est plutôt dommage, car cet auteur a une superbe plume douce et touchante. Ses personnages sont à la fois crédibles et humains, tandis qu’il parvient à dépayser son lecteur en le plongeant dans des descriptions d’une grande qualité. Dans « Les enfants des justes », on est projetés dans les années 40, avec les premières arrestations des Juifsl'enfant des justes signolSeriez-vous prêt(e) à risquer votre vie pour des inconnus ? C’est ce qu’ont fait Virgile et Victoria, un petit couple avec le cœur sur la main, qui va d’abord aider des clandestins à traverser la rivière grâce à leur barque. Puis, voulant toujours aider davantage, le duo se voit confier un enfant : la petite Sarah… Virgile et Victoria vont la prendre sous leur aile, s’y attacher, l’aimer comme leur fille et la chérir… Mais cette adoption n’est que temporaire… Sarah a une famille et elle doit la rejoindre. Peu à peu, le couple va venir en aide à de plus en plus de monde et va adopter le pauvre Elie, un orphelin dont les parents ont été tués sous ses yeux. Contrairement à Sarah, Elie est très renfermé et mature pour son âge, car a vécu le pire… Ces quatre protagonistes ont su m’émouvoir, car ils sonnent terriblement vrais.

J’ai été prise par ce roman, notamment au début, car on se demande si Virgile et Victoria vont se faire prendre sur le fait ou non… En effet, les passages d’une rive à l’autre deviennent de plus en plus dangereux à cause des patrouilles, la brigade française est contrainte d’obéir aux Allemands et va jusqu’à réquisitionner la barque servant a aider les réfugiés à traverser… Sans parler de la populace qui dénonce leurs voisins… On a beau être dans un huis clos, il se passe pas mal de choses dans cette petite maison… Ce joli duo offre une leçon de courage qui, même si le contexte est différent, m’a fait songer à « La dernière fugitive » de Tracy Chevalier. Les émotions et les valeurs humaines y sont similaires… Par contre, j’ai eu du mal avec la troisième partie que j’ai jugée assez longue ainsi qu’avec la fin. Je m’attendais à autre chose, mais c’est sans doute plus réaliste comme ça…

Cet ouvrage va faire partie du prochain club des lecteurs de ma médiathèque. J’ai aimé le découvrir, car c’est bien écrit et, même si ce n’est pas mon genre favori, je dois reconnaître qu’il est plaisant de lire des romans historiques de temps en temps. Avec du recul, cette histoire est assez classique et m’a fait songer à quelques téléfilms que j’ai regardés à la télévision… C’est une lecture touchante, bien écrite, avec de belles valeurs, mais il me manque un petit quelque chose pour être charmée. Je remercie toutefois le club qui me permet de sortir de ma zone de confort en proposant des récits vers lesquels je ne me serais pas forcément tournée.

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Citations

Si la guerre avait toujours été à ses yeux lointaine, comme irréelle, il venait de comprendre qu’il n’en était rien. Elle était là, à sa porte, et menaçait tout le monde, même ceux qui ne s’en préoccupaient pas et vivaient à l’écart.
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– Ce qui signifie que les juifs sont menacés et qu’il va donc en passer de plus en plus. Mais on n’a pas le droit de les protéger. On risque la prison et peut-être plus encore. Je me devais de vous le dire. […]
– Et pourquoi on leur fait tant de misères, à ces gens ?
Le médecin soupira, se versa un verre de vin, expliqua :
– Ce sont les nazis qui les pourchassent. Ils prétendent qu’ils sont la source de tous leurs maux, que ce sont des voleurs, qu’ils dénaturent la race aryenne, qu’ils sont des sous-hommes, et je ne sais quoi encore. […]
– Comme s’ils n’avaient pas deux bras et deux jambes comme tout le monde ! soupira Victoria.
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C’est vrai qu’il a un drôle de regard, le pauvre. On dirait que toute la neige de l’hiver y est enfermée.

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Ma note

♥  3/5

10 réflexions au sujet de « « Les enfants des justes » de Christian Signol »

  1. Très jolie chronique 🙂 On sent vraiment que même si ce roman n’est pas le chef d’oeuvre de l’année il a quelque chose de touchant. Je n’ai jamais lu de Signol mais j’ai bien envie de commencer à le découvrir avec sa trilogie La Rivière Espérance, vu le succès que ça a été à sa publication 🙂
    Victoire

    Aimé par 1 personne

  2. Bonjour ! Je suis en classe de 3eme et j’ai ce livre a lire pour le jeudi 10 janvier 2019. Pouvez vous me faire un court résumé de la 3eme partie s’il vous plait ? Je ne l’ai pas comprise… merci d’avance

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    1. Bonjour.
      J’ai lu cet ouvrage en 2016… Vous vous doutez donc bien que mes souvenirs sont très flous… Je ne me souviens donc que de la fin : le couple est arrêté avec les enfants. Ces deux derniers sont, de mémoire, morts. Les deux parents adoptifs se retrouvent après plusieurs années/mois sous les barreaux.
      Bon courage pour votre travail.

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