Fantastique/Fantasy·Horreur

« Les Décharnés : Une lueur au crépuscule » de Paul Clément

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : Les Décharnés : Une lueur au crépuscule
Auteur : Paul Clément
Genre : Horreur / Fantastique
Editeur : Auto édition

résumé du livre

Une journée de juin comme une autre en Provence. Blessé à la cheville, Patrick, un agriculteur de la région, asocial et vieillissant, ne souhaite qu’une chose : se remettre au plus vite pour retrouver la monotonie de sa vie, rythmée par un travail acharné. Mais le monde bascule dans l’horreur lorsque les automobilistes, coincés dans un embouteillage non loin de chez lui, se transforment soudain en fous assoiffés de sang… de sang humain. S’il veut survivre, Patrick doit non seulement faire face à ces démons qui frappent à sa porte mais aussi à ceux, plus sournois, qui l’assaillent intérieurement. Et si cette petite fille, qu’il prend sous son aile, parvenait à le ramener, lui, vieux loup solitaire, dans le monde des vivants ?

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Ma critique

Encore un roman de zombies ?! Oui, mais celui-ci est un peu spécial ! Non seulement c’est un livre bien écrit, mais, en plus, l’auteur propose un héros qui change de ce que l’on a l’habitude de voir dans le genre Z. En effet, on n’est pas face à un jeune trentenaire fringuant doué avec une arme à feu ou une arme blanche, ni à de jeunes ados qui survivent beaucoup mieux qu’un groupe de G.I. Joe… Les Décharnés : Une lueur au crépuscule Paul ClémentOn a plutôt affaire à Patrick, un homme d’âge mûr (on le traite de vieux, cependant je ne considère pas un cinquantenaire comme tel…) qui n’a pas l’habitude de vivre en communauté et qui a une jambe douloureuse. Ours solitaire, il a du mal à s’attacher, accorder sa confiance ou à vivre avec autrui, car une lourde blessure l’a rendu ainsi… Dans un sens, Patrick m’a fait songer à Ove du livre « Vieux, râleur et suicidaire », car il est aussi bourru et touchant que lui… Et, évidemment, il possède la même faiblesse : un enfant arrivera à toucher son cœur… Je trouve ce genre de duo émouvant et me suis directement attachée à Patrick et à Emma. Le reste des personnages est intéressant, toutefois on n’a pas le temps de s’attacher à eux (monde post-apocalyptique oblige…). Paul Clément n’hésite pas à faire tomber des têtes ni à faire couler le sang. D’ailleurs, je trouve ses scènes de combat ou de mort bien retranscrites. C’est parfois assez gore, si bien que l’on imagine aisément la scène. Pour ma part, je préfère qu’il en soit ainsi, car cela renforce le sentiment d’horreur et ajoute de la tension dans le récit… Mais si vous êtes une âme sensible, sachez que certaines descriptions pourront vous dégoûter.

Contrairement à « Creuse la mort » où le danger se tisse peu à peu, on est ici dans l’action en trois pages seulement ! Autant dire qu’il n’y a pas de place pour l’ennui. Le livre est rythmé de rencontres, de stratégies pour survivre et d’émotions. Je ne me suis pas ennuyée un seul instant et en aurais même redemandé ! Le début m’a fait songer à la saga « Zombie fallout » où la famille Talbot se cache pendant un certain temps à l’étage en barricadant les escaliers. Heureusement, le huis clos a rapidement été quitté, ce qui a amené le duo à voyager et à découvrir d’autres survivants plus ou moins sympathiques… J’ai pris plaisir à suivre ce tandem survivre, se cacher, affronter des revenants et essayer de vivre en communauté malgré certains rescapés malintentionnés… J’aime lorsque des groupes de survivants se rencontrent, apprennent à vivre ensemble ou se combattent. C’est l’une des choses qui me plaît le plus… Et j’étais curieuse de voir ce qu’allait faire ce cher ours solitaire qui n’hésite pas à rentrer dans ceux qui ne lui reviennent pas ! D’ailleurs, je n’ai pas été déçue…

J’ai sincèrement adoré cette lecture et, bien qu’attendue (« IL » ne pouvait pas en rester là, c’était évident !), la fin est véritablement poignante. J’avais la gorge serrée. Encore une fois, l’auteur a proposé une conclusion comme on en voit peu et c’est aussi ce qui fait la force de « Les Décharnés ». Alors, certes, on innove sans vraiment trop bousculer le genre Z mais, à mon sens, cet ouvrage fait partie des meilleurs romans de zombies que j’ai lu. Il y a vraiment tout pour me plaire : un duo émouvant, énormément d’action, une palette d’émotions, de l’hémoglobine, un style d’écriture fluide et de qualité, des antagonistes crédibles ainsi qu’une fin qui ne laisse pas de marbre. Une petite pépite ! Je ne sais pas lequel des deux livres de Paul Clément j’ai préféré, car ce sont deux univers et rythmes différents, mais une chose est sûre : j’ai passé un excellent moment avec la plume de Paul Clément. Je compte suivre avec assiduité ses futures publications s’il continue dans le genre horreur !

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Citations

La horde, lente mais déterminée, continuait à gagner du terrain à quelques dizaines de mètres, dans une scène de course poursuite dont le cinéma n’aurait jamais voulu. Les zombies avançaient péniblement tels des pantins désarticulés tandis que le héros, un vieillard au ventre proéminent, fonçait sur son bolide à quarante kilomètres-heure. James Bond en serait mort hilare.

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Le quadragénaire me barra alors la route et se jeta sur moi. La rapidité de l’attaque me prit de court et je tombai au sol avec mon agresseur dans un nuage de poussière. Le choc me coupa le souffle. Une odeur infâme entra dans mes narines, alors que le monstre ouvrait grand sa gueule immonde à quelques centimètres de mon visage. Je ne lui laissai pas le temps de terminer son baiser mortel et le repoussai de toutes mes forces. […] Déjà debout, je pris le manche de la pelle à deux mains et abattis la tranche de l’outil sur le crâne de mon assaillant. Le fer s’enfonça telle une hache affûtée dans les chairs pourries, ouvrant en deux la boîte crânienne dans un craquement à glacer le sang. Le zombie gisait immobile, enfin ramené à la normalité de sa condition de mort. Le pied appuyé sur son visage immonde, je libérai la pelle, emportant une partie du cerveau décomposé du cadavre.

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J’étais stupéfait de voir avec quelle rapidité le cerveau humain pouvait se reprogrammer: suivre quelqu’un un jour, suivre un autre le lendemain; le tout sans jamais prendre de décision soi-même.

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Ma note

♥  5/5

22 réflexions au sujet de « « Les Décharnés : Une lueur au crépuscule » de Paul Clément »

    1. De rien ! Merci pour l’offre spéciale Noël sur le site internet qui m’a permis de me lancer. 😉
      Hum, j’attendrai de voir la quatrième de couverture et j’aviserai alors. Je suis tout de même curieuse de voir ça.^^ A bientôt !

      J’aime

  1. Un roman que j’avais noté dans ma wishlist grâce à toi! 😉 Je ne me le suis pas encore procurée mais ta chronique me donne encore plus envie de le découvrir! Tous les points positifs que tu relève sont des choses que j’aime aussi dans ce genre de roman donc je ne doute pas qu’il va me plaire 😉

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