Fantastique/Fantasy·Littérature jeunesse

« Naboja : La frontière interdite » de Catherine Jolibois-Silvestre

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : Naboja : La frontière interdite
Auteur : Catherine Jolibois-Silvestre
Genre : Roman jeunesse-adolescent / Fantasy
Editeur : La Silvine

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résumé du livre

Je m’appelle Ben et je vais avoir dix ans. En apparence, je suis comme tous les autres gamins de mon âge, mais ce n’est pas le cas. Je souffre en silence depuis des années et j’ai décidé de m’en aller… ailleurs. Ce n’est pas parce que je suis un froussard, juste, j’en ai assez. Pourtant, en partant, je ne m’attendais pas à semer un tel bazar ! D’après eux, ceux qu’on appelle les Semeurs de Peur, l’univers est sur le point d’exploser, d’être anéanti ! Et à cause de moi, en plus ! Vous pouvez croire ça, vous ? Ils disent même que je suis la personne la plus importante au monde et la seule à pouvoir tout arrêter ! Moi, le mec le plus maladroit et le plus insignifiant qui soit ! Si je ne dormais pas, je croirais rêver !

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Ma critique

« Naboja », c’est avant tout un joli livre-objet à la couverture soyeuse qui pèse son poids, puisque c’est un beau bébé de presque 900 grammes ! Il faut dire qu’il fait plus de 500 pages, ce qui permet à l’auteure de bien développer son univers. Or, ce dernier est extrêmement riche ! Catherine Jolibois-Silvestre a énormément d’imagination. Elle justifie beaucoup d’éléments du quotidien de façon poétique, enchanteresse et parfois aussi drôle que mignonne. naboja-catherine-jolibois-silvestreBien que l’on soit face à un roman jeunesse/ado, le monde est très bien décrit et ruisselle d’éléments qui sont tous détaillés. Je ne pensais pas être face à un livre aussi poussé ! Peut-être trop ? Je dois avouer avoir fait la « bêtise » de lire un petit peu tous les soirs et, après une lourde journée, j’étais parfois perdue. Il m’est arrivé de revenir quelques paragraphes en arrière pour bien comprendre. Il y a tant d’éléments à découvrir ! Sans parler des nombreux protagonistes ! (Ma préférence va d’ailleurs à Mira et à Margot l’araignée.) Ce n’était pas évident et, comme le souligne avec humour le narrateur en bas de page, « il faut parfois s’accrocher ! » lorsque des éléments à assimiler nous sont révélés. L’auteure a passé dix années à écrire ce récit. Un travail titanesque ! Elle y a mis tout son cœur et a proposé un contenu tellement riche que j’en suis impressionnée.

La mise en page est un peu spéciale puisque l’on joue avec la taille des polices de texte ou le gras. Que ce soit dans les dialogues ou dans la narration, cela permet de mettre en avant des mots percutants et des éléments importants. Un procédé que je retrouve de plus en plus dans des œuvres jeunesse et que j’apprécie assez. Il y a également des notes en bas de page qui contiennent soit des touches d’humour, soit des précisions sur un mot. C’est une bonne idée. Le contenu m’a souvent arraché un léger sourire. Par ailleurs, les chapitres sont très courts, ce qui permet de s’arrêter quand on veut ou de faire des pauses dans sa lecture. C’est un choix que j’apprécie assez, car cela donne un certain rythme à l’histoire tout en permettant de passer à autre chose. Cela dit, j’ai ressenti quelques longueurs vers les trois-quarts du roman… Bien qu’il y ait de l’humour, de l’action, de la magie, du suspense, de la romance, de l’amitié, des émotions et des rebondissements, j’ai eu un peu de mal. Mon intérêt est ensuite revenu un peu plus tard, en particulier vers l’affrontement final. J’ai ressenti un très beau message sur la dyslexie, la tolérance et la famille. Catherine Jolibois-Silvestre a rédigé cet ouvrage en songeant à son fils… Cela se sent énormément. Je pense que le jeune homme doit être très fier de l’imagination de sa maman !

Je ne vous cacherais pas que, malgré mon enthousiasme, je n’ai pas adhéré à tout, ni compris quelques éléments dans le récit. J’étais un peu partagée… Cependant, le fait d’avoir discuté avec l’auteure m’a permis de comprendre certains de ses choix et de prendre du recul sur son texte. Par exemple, j’étais surprise par la quatrième de couverture puisqu’il y a un certain décalage : ce n’est pas réellement l’histoire de Ben, mais plutôt celles des Semeurs de Peur, un petit peuple de l’ombre. C’est leur aventure. Ce sont eux qui vont faire d’incroyables rencontres et qui vont venir en aide à Ben. En soit, cela ne change en rien le récit, toutefois cela peut surprendre. Converser m’a également permis de savoir si le fait que le nom du narrateur vienne tard était volontaire ou non et si c’était normal que la narration passe parfois de la troisième à la première personne (les réponses sont « oui » !^^). Enfin, j’ai également pu comprendre pourquoi il y avait un certain décalage entre les descriptions qui sont d’une grande qualité et certains dialogues. On a par exemple le cas du grand antagoniste de l’histoire qui, tout d’un coup, s’est mis à traiter son rival de bébé et à le narguer comme le ferait un enfant. Cela m’a surprise ! Néanmoins Catherine Jolibois-Silvestre a su me démontrer que cela reflétait sa personnalité : un soupçon de folie, même dans des moments sérieux. Tous ces échanges m’ont réellement été utiles pour bien comprendre cet roman dans son ensemble. À noter que l’auteure est ouverte, très chaleureuse et pleine de joie de vivre. Elle répond volontiers à ceux qui ont dévoré « Naboja ». Elle m’a d’ailleurs beaucoup émue lors de sa venue à ma médiathèque… Et vous… ? Seriez-vous prêt(e) à plonger dans vos rêves en compagnie d’un étrange petit groupe de Semeurs de Peur ?

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Citations

Il n’est de meilleur ami que soi-même.
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La mémoire est un bien tellement précieux. C’est l’unique moyen de se repérer dans la vie, par rapport aux autres. La mémoire fait de nous des êtres singuliers, nous donnant une couleur à part, personnelle et profonde. Celui qui la perd n’a plus de place et flotte au milieu des autres, sans espoir de pouvoir s’arrimer nulle part. Car, dépouillé de ses souvenirs, l’amnésique, ce malheureux, n’appartient plus à rien, ni à lui-même. Il n’y a pire cauchemar pour l’esprit que l’oubli, si terriblement angoissant.
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Amis ?
Je n’avais jamais utilisé ce mot, certain qu’il n’appartenait qu’aux humains. D’ailleurs, je n’avais jamais vraiment réussi à en comprendre le sens. Pourtant, à cet instant, je savais ce qu’il voulait dire pour la première fois, je ressentais l’inquiétude pour les autres, l’intérêt pour leur vie, de la peine aussi, comme si leur malheur avait brusquement eu plus d’importance que le mien. J’avais appris dans la souffrance le sens de l’Amitié ?

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Ma note

♥  4/5

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challenge abc

16 réflexions au sujet de « « Naboja : La frontière interdite » de Catherine Jolibois-Silvestre »

    1. Hum, étant donné le nombre de pages et l’univers riche, mieux vaut ne pas le lire de suite, alors.
      Je comprends pour la concentration ou l’envie de petits bouquins sans prise de tête. Cela m’arrive souvent aussi. J’espère que tu trouveras des livres (romans ou BD) correspondant à ton envie du moment !

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  1. Dis donc je ne connaissais pas et tu attises ma curiosité ! Bon après le fait que ce soit un pavé me refroidit quelque peu mais sinon ça a l’air chouette ! J’aime bien quand les auteurs font de l’humour en cassant le 4 ème mur ^^
    Bisous ! (on t’a tagué Choupette !)

    Aimé par 1 personne

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