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« La vengeance des mères » (Mille femmes blanches T2) de Jim Fergus

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « La vengeance des mères » (Mille femmes blanches T2)
Auteur : Jim Fergus
Genre : Roman historique
Editeur : Le Cherche Midi

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résumé du livre

En 1875, Little Wolf, un chef Cheyenne, demande au président Grant de lui faire présent de mille femmes blanches afin de les marier à ses guerriers, dans le but de favoriser l’intégration. Grant accepte le marché, cependant les choses finissent par mal tourner… Parmi les femmes offertes aux Cheyennes, Margaret et Susan Kelly, deux sœurs irlandaises, ont trouvé refuge parmi les sioux de Sitting Bull. Traumatisées par ce qu’elles ont vécu, elles refusent de rejoindre la « civilisation ». Avec quelques autres blanches faites prisonnières par la tribu, elles vont prendre le parti du peuple indien et se lancer dans une lutte désespérée pour leur survie.

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Ma critique

Je pense que les lecteurs de « Mille femmes blanches » vont adhérer à cet ouvrage, car « La vengeance des mères » s’inscrit dans la continuité de l’histoire. En effet, on va retrouver quelques personnages du tome précédent, notamment Margaret et Susan Kelly… Hélas, je n’ai pas réussi à rentrer dans le roman. J’ignore si c’est parce que je n’avais pas la tête à ce genre de récit ou si c’est parce que l’ambiance m’a moins plu… Mais ce qui est sûr, c’est que le plaisir n’y était pas… Je regrette surtout le début assez long à mettre en place et cette atmosphère un peu « bonnes copines » où les protagonistes dansent et échangent sur la vie, la mort, le sexe, leur passé, … couv44218109J’étais moins sous le charme ! Certes, le temps est long et il faut apprendre à connaître les nouveaux personnages, toutefois la sauce n’a pas pris. Je me suis même un peu ennuyée…

Heureusement, le personnage de Molly, la nouvelle héroïne de ce second tome, m’a permis de tenir jusqu’au bout : c’est une femme courageuse, droite et douce. Elle m’a beaucoup touchée lorsqu’elle a raconté son passé avec sa fille et son mari. C’est une histoire à la fois triste et affreuse… J’ai ressenti beaucoup d’empathie pour elle. De plus, une fois sur place, elle va changer quelques petites choses dans le quotidien de chacun… À commencer par celui de Hawk, un sang-mêlé ! Elle m’a également impressionnée lorsqu’elle a eu affaire à cet immonde Jules Seminole que l’on retrouvera à plusieurs reprises… Seminole est réellement l’archétype de l’homme fou, malveillant, violent et obscène. Je doute qu’il soit possible d’apprécier un tel personnage, même s’il joue parfaitement son rôle… Les deux sœurs, Margaret et Susan Kelly, vont également être l’un des piliers du roman. Furieuses et chagrinées par ce qu’il leur est arrivé dans l’opus précédent, elles vont réclamer vengeance. Ce sont également elles qui vont accueillir les nouvelles femmes du plan FBI… Lorsque la narration les met en scène, le style d’écriture est plus direct, cru, un peu bourru. Ça a son charme, même si j’ai préféré lire les carnets de Molly.

Ce qui m’a dérangée, c’est le fait que l’intrigue mette du temps à se mettre en place. Il y a bien deux ou trois rebondissements, cependant il faut attendre trois cent pages pour réellement avoir affaire à cette vengeance des mères… Entre-temps, on va plutôt découvrir les personnages… Ce que je trouve long ! J’ai d’ailleurs dû lire quelques passages en diagonale pour tromper l’ennui. J’avais souvent envie de couper ma lecture, toutefois cet ouvrage fait partie de la sélection du Club des Lecteurs, je me devais donc de le lire jusqu’au bout. En revanche, Jim Fergus a réussi à me surprendre avec son introduction : on a une mise en abime, un récit dans un récit avec le fils de celui qui a publié les carnets du premier livre. Celui-ci va rencontrer une étrange femme changeuse de forme, capable de prendre l’apparence de qui elle souhaite (comme Mystique des X-Men). C’est original et cette pointe de fantastique est surprenante… Il faudra attendre la fin du livre pour comprendre certaines choses…

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Citations

Les Indiens se déplacent comme le vent, plus légers que la brise, en faisant moins de bruit que les feuilles dans les arbres, avec la grâce naturelle des esprits.
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Quand un jeune enfant meurt… je ne vous l’apprendrai pas… ce moment-là détermine la suite. Tout ce qu’il y avait avant, ce que nous étions, ce qu’il était, tout ce qu’il aurait pu devenir, et nous avec lui, tout cela disparaît, effacé comme un coup de craie sur un tableau noir. Et nous disparaissons ensemble.

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Avec Pretty Nose, elles nous montrent comment pousser des cris qui terrorisent nos ennemis, elles veulent qu’on sache comment nous habiller et nous couvrir de peintures de guerre pour que les petits soldats bleus fassent dans leur froc quand ils nous verront. Bien sûr, les femmes savent bien ce que c’est, les costumes de guerre, elles harnachent leurs bonhommes depuis toujours, et personne ne peut vous fiche la frousse autant qu’un guerrier cheyenne paré pour le combat, avec sa coiffe de plumes d’aigle qui descend jusqu’au sol.
Mais on s’amuse quand même de les voir hésiter à s’attifer comme ça… Elles pensent que ça fait pas bien élevé pour une femme, et elles ont jamais appris à pousser des cris de guerre. C’est tout l’inverse de ce qu’on leur a enseigné dans leur vie… Préparer les repas, coudre et broder, monter les tipis, équarrir les bêtes, tanner les peaux, faire sécher la viande, chercher de l’eau, des tubercules et ramasser du bois… Faire le ménage dans les tipis et élever les enfants, tout ce travail de chaque jour quand on vit dans la nature, un travail qu’elles font avec des vêtements simples et sobres, pas comme les gars qui paradent comme des paons avant d’aller à la bagarre.
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Ma note

♥  2/5

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