Horreur·Romans policiers / Thriller·Science Fiction

« Bird Box » de Josh Malerman

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Bird Box »
Auteur : Josh Malerman
Genre : Horreur / Science-Fiction / Thriller
Éditeur : Calmann-Lévy

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résumé du livre

La plupart des gens n’ont pas voulu y croire. Les incidents se passaient loin, sans témoins. Mais bientôt, la menace s’est rapprochée, a touché les voisins. Ensuite, Internet a cessé de fonctionner. La télévision et la radio se sont tues. Les téléphones ne sonnaient plus. Certains, barricadés derrière leurs portes et leurs fenêtres, espéraient pouvoir y échapper.
Depuis qu’ils sont nés, les enfants de Malorie n’ont jamais vu le ciel. Elle les a élevés seule, à l’abri du danger qui s’est abattu sur le monde. Elle a perdu des proches, a assisté à leur fin cruelle. On dit qu’un simple coup d’œil suffit pour perdre la raison, être pris d’une pulsion meurtrière et retourner sa violence contre soi. Elle sait que bientôt les murs de la maison ne pourront plus protéger son petit garçon et sa petite fille. Alors, les yeux bandés, tous trois vont affronter l’extérieur, et entamer un voyage terrifiant sur le fleuve, tentative désespérée pour rejoindre une colonie de rescapés. Arriveront-ils à bon port, guidés par leur seule ouïe et leur instinct ?

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Ma critique

Juste après ce paragraphe, vous allez fermer les yeux… Maintenant, ne bougez plus : écoutez ce qu’il se passe autour de vous pendant une poignée de secondes… Levez-vous, sans ouvrir vos paupières, puis dirigez-vous n’importe où, de préférence dans une zone remplie d’obstacles ou un endroit qui ne vous est pas familier… Si vous effleurez quelque chose ou si entendez un bruit étrange, n’ouvrez surtout pas les yeux… Sinon, vous périrez en vous donnant vous-même la mort ! Et faites attention aux autres : si votre entourage Les voit, il deviendra fou et pourra aussi bien se tuer que vous attaquer pour le même résultat. Imaginez : le monde que l’on connaît où un étrange danger rôde et ne doit pas être vu. Utiliseriez-vous sans arrêt un bandeau pour voiler votre vue ? Seriez-vous capable de vous crever les yeux pour être en sécurité ? Il faut pourtant bien continuer à vivre, à sortir de chez soi pour aller chercher de l’eau et des vivres, à s’occuper pendant des journées sans fin ! Maintenant, imaginez que vous êtes enceinte ou que votre compagne qui a survécu attend un bébé. Souhaiteriez-vous que ce nourrisson voie le jour dans un monde aussi morbide ?

couv59253745Et bien Malorie a tenté le coup… Cet univers oppressant, c’est son quotidien : pendant quatre ans, elle a élevé deux enfants qu’elle a nommé « La Fille » et « Le Garçon », sans doute pour ne pas s’attacher au cas où tout tourne mal… Malgré leur jeune âge, ils n’ont jamais vu la clarté du jour, ils n’ont pas admiré le coucher du soleil ni savouré toutes les nuances que la nature nous propose. Ils vont pourtant devoir partir de chez eux pour un long voyage dans le noir. Par un système de flash-back, l’auteur propose également au lecteur de découvrir comment Malorie, en cloque, a survécu au cataclysme. Comme dans un roman Z, on apprend comment elle a appréhendé ce fléau, tenté de survivre et qui l’a accompagnée dans son nouveau quotidien post-apocalyptique. J’ai aimé découvrir cette vie en communauté, leur organisation pour survivre, leurs explorations à l’aveuglette, l’intégration de nouveaux membres avec l’appréhension qu’ils leur fassent perdre leur nouveau foyer ou soient responsables de leur mort… Il y a énormément de tension, de passages qui vont vous faire frémir ou de moments oppressants. Les deux scènes qui m’ont le plus marquée sont celle avec Victor le chien dans le bar ainsi que celle de l’accouchement. Je n’ai pas arrêté d’y penser pendant plusieurs jours ! Brrr…

Josh Malerman a réussi à susciter la peur sans que l’on sache ce à quoi ressemble ce qui fait peur… À aucun moment, on ne va voir ces choses qui sont les responsables de ce chaos. C’est immersif, oppressant et additif ! Certes, il y a quelques longueurs, toutefois je n’ai pas voulu lâcher cet ouvrage… J’ai été happée par cette ambiance malsaine et paranoïaque. L’idée de fléau invisible qui pousse les gens à se suicider m’a fait songer au thriller horrifique « Phénomènes » de M. Night Shyamalan. C’est à peu près la même idée sauf qu’ici, ce sont des créatures et que l’auteur joue sur la vue et la cécité. Ainsi, les personnages ne voient rien pendant presque tout le roman ! Quelle angoisse ! Je n’aimerais pas être à leur place… Par ailleurs, je trouve que c’est très bien vu du côté psychologique. On comprend aisément les questionnements des personnages sur ce nouveau monde et on est ravi de ne pas avoir à prendre ce genre de décision ! Une chose est certaine : ça fait réfléchir (et paniquer…).

J’ai adoré ce roman d’horreur psychologique. Certes, il n’est pas parfait : les sentiments naissants avec Tom ne sont pas assez bien décrits, car je n’y ai pas vraiment cru et je suis frustrée de ne pas avoir de réponses sur les monstres. J’ai la tête pleine de questions et d’hypothèses… Je réclame une suite ! Cette conclusion n’était pas à la hauteur de mes attentes… Pourtant, j’étais prévenue grâce à la critique de La tête dans les livres. Si un tome deux est un jour écrit, je le lirai avec grand plaisir, car c’est vraiment l’élément qu’il me manque pour qualifier « Bird Box » de coup de cœur…

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Citations

Tu es une mauvaise mère. Incapable de leur faire connaître l’immensité du ciel. Incapable de trouver un moyen de les laisser sortir s’amuser librement dans la cour, la rue, le voisinage. Ou de leur accorder un unique coup d’œil furtif, juste une fois, à l’extérieur, quand les cieux s’assombrissent et se constellent soudain merveilleusement d’étoiles. Tu leur as sauvé la vie pour leur donner une existence dénuée de sens.

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Jusqu’à quelle distance quelqu’un peut-il entendre ? Ramer les yeux bandés s’avère encore plus dur que ce que Malorie avait imaginé. À de nombreuses reprises déjà, la barque a heurté les berges et s’y est retrouvée coincée plusieurs minutes durant. Chaque fois, le jeune femme a été assiégée par des visions de mains invisibles se tendant vers les bandeaux qui recouvrent les yeux des enfants. De doigts qui sortent de l’eau, là ou la terre et la rivière se rencontrent. Les enfants n’ont pas crié, ils n’ont pas poussé le moindre gémissement. Ils sont trop patients pour cela. Mais jusqu’à quelle distance quelqu’un peut-il entendre ?

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Un jour, après le dîner, Malorie est restée seule avec Olympia à la table de la salle à manger, à discuter de son mari. De ce à quoi il ressemblait. De son désir d’avoir un enfant. Don est venu les rejoindre, seul. […]
« Vous devriez leur crever les yeux, a-t-il dit. Dès qu’ils seront nés. »
C’était comme s’il y avait pensé pendant longtemps avant de se décider à s’épancher.
Il les a rejointes à la table pour s’expliquer. Olympia s’est renfermée à mesure qu’elle l’écoutait parler. Elle trouvait ça totalement dingue. Et pire encore, cruel.
Mais Malorie n’était pas de son avis. Au plus profond d’elle-même, elle comprenait ce que Don voulait dire. Chaque instant de sa maternité imminente, elle allait devoir le passer à protéger les yeux de son enfant. A quel point cela la libérerait-il si d’aventure elle se débarrassait de ce fardeau ?
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Ma note

♥  5/5

22 réflexions au sujet de « « Bird Box » de Josh Malerman »

  1. J’ajoute de suite ce roman a ma wishlist! L’idée des yeux fermés pour ne pas mourir est vraiment original, on a de suite envie de savoir comment les Humains peuvent se débrouiller et survivre ainsi … En tout cas ça me donne vraiment envie de le découvrir 😉

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  2. Dès ton introduction plus qu’originale, tu donnes envie de lire le roman même si la fin me fait un peu peur n’aimant pas être déçue… Je garde néanmoins le titre en tête au cas où je le croise en bibliothèque.

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