Fantastique/Fantasy·Science Fiction

« La mort du temps » d’Aurélie Wellenstein

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « La mort du temps »
Auteur : Aurélie Wellenstein
Genre : Science-Fiction / Fantastique
Éditeur : Scrineo

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résumé du livre

Un éclair aveuglant, suivi d’une terrible onde de choc… En l’espace de quelques minutes, un séisme temporel ravage la Terre, et la vie de Callista bascule. Le monde qu’elle connaissait n’est plus. Les différentes époques se sont mélangées, les corps des survivants ont fusionné les uns avec les autres ou avec leur environnement. Indemne, Callista avance au hasard, à la recherche d’un refuge dans ce chaos. Talonnée par le « Flash », réplique mortelle du tremblement de terre, elle rencontre d’étranges créatures, amies ou ennemies, issues de siècles différents…

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Ma critique

Comme dirait si bien Gandalf : « Fuyez, pauvres fous ! » ! Imaginez : vous vous réveillez au beau milieu de la fin du monde. Autour de vous, vos proches et des centaines de milliers d’inconnus meurent dans d’atroces souffrances. Les responsables de ce chaos ? Le temps et cette énorme source de lumière dévastatrice surnommée « le Flash » qui emporte tout dans son avancée… Pour échapper à ce fléau, une solution : fuir ! Pendant tout le roman, c’est ce que va faire Callista Sirahaj, l’héroïne de « La mort du temps ». Malheureusement pour elle, il est très dangereux de s’arrêter, car ce tremblement de terre apocalyptique ravage tout et ne cesse jamais de progresser. L’adolescente va donc devoir continuellement se mouvoir, ce qui ajoute une sacrée tension tout au long du récit. Ajoutons à cela qu’il règne un climat de peur, de sang, d’horreur et de pression, car tout est hostile, morbide et mauvais. couv74174251Si vous n’aimez pas le gore, mieux vaut passer votre chemin… En effet, Aurélie Wellenstein n’hésite pas à proposer des scènes effroyables, terrifiantes ou sanglantes et ce, dès le début. Tout ce mélange d’époques, de lieux et de temps représentent donc un danger constant, ce que j’ai adoré !…

Le mélange du temps et des époques a tout bouleversé : il a également engendré des créatures abominables bien flippantes comme l’homme-rat, mais aussi d’autres êtres qui ont fusionné avec n’importe quoi (objets, bâtiments, animaux, …). Ces mutants conservent leurs pensées et leurs souvenirs, ce qui est d’autant plus épouvantable. Vous pouvez avoir un aperçu des lieux sinistres (la cathédrale en os) ou le cheval humanoïde au centre de la couverture du livre. Cette illustration est vraiment représentative de l’ambiance et des personnages ! Je suis admirative du travail de l’illustrateur. Les époques qui se carambolent joueront un rôle crucial dans le scénario, puisque l’on va rencontrer des dinosaures, des chevaliers, des hommes préhistoriques et bien d’autres civilisations ou êtres du passé… J’ai trouvé l’idée très originale ! On a là un one-shot atypique que l’on pourrait presque qualifier d’ovni littéraire tant il mélange les univers fantastiques, historiques et de science-fiction. L’auteure a su développer avec brio la dislocation de l’espace-temps en proposant une atmosphère oppressante et chaotique.

Plusieurs personnages vont s’intégrer au groupe de Callista. On discerne notamment Roland, le mutant humanoïde qui se démarque par son caractère bien développé. J’ai aimé le fait que ce chevalier servant sache aussi bien faire preuve d’indulgence que de cruauté ou de violence. Il sait également se montrer tendre et attentionné, en particulier avec Jeanne, une fillette à la langue bien pendue. Enfin, on distingue Gascogne, un homme-loup rusé et séducteur que j’aurais espéré voir davantage. Hormis Roland, j’ai ressenti un manque concernant l’entourage de l’héroïne. Ils se démarquent grâce à leur caractère, mais on ne sait pas grand chose d’eux, au point que l’on a envie d’en savoir plus… Par ailleurs, bien qu’elle reste bien construite, humaine et naturelle, Callista n’est pas spécialement attachante. La demoiselle n’en demeure pas moins une adolescente crédible qui joue à des jeux vidéos, a des objets inutiles mais avec une valeur affective dans son sac, une famille, une meilleure amie, … J’aime le fait qu’elle soit sincère avec elle-même et son homosexualité. Ce n’est pas toujours le cas dans certains romans… Enfin, je dois reconnaître que je me mettais aisément à sa place lorsque le fléau est tombé : j’aurais sans doute réagi comme elle à plusieurs reprises. Même si je ne me suis pas attachée, je me suis identifiée facilement à elle…

En refermant l’ouvrage, je me suis étonnée à pousser un soupir de soulagement tant l’aventure est immersive. Même si j’ai ressenti quelques longueurs, j’ai aimé le fait que le périple soit ponctué de rencontres, de rebondissements et de remises en question constante sur la vie, le temps, l’humanité… Et que dire de cette révélation liée au flash !? Ce fut une immense surprise. Honnêtement, je n’avais rien vu venir sur ces origines et sur la façon dont le stopper… Un livre que l’on pourrait résumer avec une onomatopée : « Wow ! » tant c’est atypique et surprenant. « La mort du temps » est donc un roman avec une ambiance à couper le souffle, original et glauque. Je remercie Kin et Kara dont la critique m’a donnée envie ! Ce fut un moment de lecture très intéressant.

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Citations

Son nez perçut l’odeur rance, un peu fauve, qui jurait avec la poussière, juste avant que l’ombre ne se lève derrière les étagères. C’était un homme large d’épaules, dont elle ne voyait qu’un pan de dos, couvert de fourrure brune. Sa tête était penchée sur le côté. Un filet de bave dégouttait dans le contre-jour.
Fuis ! piaula sa voix intérieur, terrifiée.
Mais l’eau était presque à portée de main, et il lui fallait ces bouteilles ! D’un geste rapide, elle rafla un paquet de gâteaux au hasard, puis traversa la boutique en quelques enjambées, attrapa une bouteille d’Evian et fit volte-face pour retourner dehors.
L’homme lui barrait la sortie.
Elle hurla.
Des rats le recouvraient des pieds à la tête. Les poils gris-brun tapissaient ses bras, ses cuisses, son ventre. Les rongeurs bougeaient et grumelaient sur lui, mais sans descendre. De minuscules pattes s’agitaient, des museaux pointaient çà et là au milieu des vagues de fourrure. Ils rentraient dans l’homme, sous sa peau, au coin des articulations. Fusionnés.
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Callista tripotait de nouveau son portable éteint. Si elle avait été raisonnable, elle l’aurait abandonné. L’appareil contribuait au poids qui lui sciait l’épaule et, sans courant pour le recharger, il lui était inutile. Pourtant, elle était incapable de le laisser. D’une certaine manière, il incarnait tout ce qui lui restait d’Emma et de ses parents : leurs photos, leurs textos. La coque en plastique abritait une époque plus heureuse. Une époque où elle n’abandonnait pas les gens à une mort certaine.

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Il existe des milliers de futurs, rétorqua l’homme-loup en haussant les épaules. Vous y voyez un funeste présage ? Moi, dans ces écailles vierges, je vois notre libre arbitre au contraire. Nous écrirons notre propre voie. Celle qui n’existe pas encore.
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Ma note

♥  4/5

19 réflexions au sujet de « « La mort du temps » d’Aurélie Wellenstein »

  1. Voilà que je regrette de ne pas avoir craqué pour un roman de cette auteure aux Imaginales! Ca fait longtemps que ses livres me font envie, notamment Les loups chantants, Le roi des fauves et maintenant celui-là ^^ Elle a l’air de savoir écrire des romans originaux, ils m’intriguent tous!

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    1. Figure-toi que je n’avais pas craqué non plus !^^ Je ne connaissais cette auteure que de réputation ! C’est grâce à Kin et Kara que j’ai rectifié le coche. Totalement d’accord avec toi : « Les loups chantants » et « Le roi des fauves » titillent ma curiosité !

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  2. Voilà un roman qui semble très original!! J’adore l’idée du mélange du temps, des époques, des objets et êtres vivants qui donnent lieu à des mutants, c’est quelque chose que je n’avais encore jamais vu ailleurs … Par contre je ne sais pas si j’ai le cœur bien accroché pour toutes les scènes gores … ^^

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  3. Si tu dis ovni littéraire, je rapplique illico 🙂 J’aime les lectures qui sortent de l’ordinaire et en mélangeant dinosaures et chevaliers, je crois que l’autrice va me combler à ce niveau.
    J’ai beaucoup aimé ta chronique qui donne vraiment envie de lire, on voit que l’autrice a su te charmer et du coup, ça donne envie de suivre le même chemin.

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  4. J’ai eu tellement de mal avec le personnage que ça m’a un peu gâché la lecture de mon côté. Pourtant j’ai adoré l’univers, et j’aime toujours autant la plume d’Aurélie Wellenstein, surtout qu’elle renoue avec le bien gore pour ce livre hihi

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