Romans policiers / Thriller

« Syndrome de Stockholm » de Philémon Le Bellégard

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Syndrome de Stockholm »
Auteur : Philémon Le Bellégard
Genre : Thriller
Éditeur : Librinova (Auto-édition)

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résumé du livre

De Stockholm à Los Angeles, Stendriëk Börgen, artiste suédois génial et mystérieux, entretient une relation occulte avec Enstenov Khalinek, puissant homme d’affaires aux méthodes discutables. A l’apogée de sa carrière, Börgen dévoile son grand œuvre, un ensemble monumental de plus de 3 000 toiles occupant la gigantesque Gallery of the Immortality du Titanium Palace de Los Angeles. Börgen et Khalinek jubilent, mais aussitôt surviennent de nombreuses questions : quels liens unissent vraiment les deux hommes ? Comment une telle entente, aussi inattendue que suspecte, est-elle possible ? Quelle est cette étrange matière dont les œuvres sont faites… ? Anna James, journaliste et critique d’art de haute renommée, se retrouve malgré elle au centre d’une histoire qui dépasse le monde de l’art. Elle va en effet découvrir que, derrière la création et le travail de Stendriëk Börgen, se cachent de sombres vérités…

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Ma critique

Voilà une très bonne lecture coup de poing qui s’est glissée entre mes doigts ! Attirée par le sujet, la couverture horrifique et les critiques sur le web, j’ai voulu découvrir ce que cachait cet ouvrage teinté de rouge… Je dois dire que je n’ai pas été déçue : le texte est prenant, l’intrigue est à la fois sombre et sanglante, tandis que la fin est sinistre. couv49711379Ce livre est à mettre dans les mains des lecteurs qui ne craignent pas le sang, les morts brutales, les artistes torturés et la démence… Car c’est à peu près ce qui vous attend avec « Le syndrome de Stockholm » ! Vous aurez intérêt à avoir le cœur bien accroché… Pour ma part, les détails rebutants ou les assassinats dans la fiction ne m’effraient pas, mais je préfère avertir les âmes sensibles. On va donc suivre Enstenov Khalinek, un homme d’affaire milliardaire passionné par l’Art, qui va s’allier à Stendriëk Börgen, un étrange artiste qui, un beau jour, va exposer 3 267 toiles, soient dix années de sa vie. Hélas, si les premières critiques acclament le génie de l’artiste, les médias vont vite déchanter en constatant que les œuvres sont conçues avec une matière bien spéciale… C’est surtout Anna, une jeune femme, qui va rapidement comprendre de quoi il s’agit. La pauvre ignorait alors qu’elle se ferait kidnapper par les deux hommes, bien déterminés à faire d’elle le biographe de l’artiste. J’ai bien aimé l’idée de baser le récit sur l’Art. On sent vraiment que l’auteur est passionné par le sujet et qu’il a étudié plusieurs artistes tourmentés.

Évidemment, comme l’indique le titre, Anna va développer le syndrome de Stockholm pour l’un de ses ravisseurs : malgré la situation dans laquelle elle se trouve et ce qu’elle va découvrir, elle va se prendre au jeu. On la sent vraiment tiraillée entre l’horreur et la fascination. En revanche, je trouve sa relation avec le milliardaire pas assez exploitée : j’ai eu du mal à voir l’évolution de ses sentiments et de ses doutes. Il m’a fallu attendre la moitié du roman pour apercevoir les liens se tisser et les pulsions exploser entre la captive et son geôlier… Mais à mes yeux, c’est surtout Enstenov Khalinek qui va éprouver le syndrome, car il va se trouver dans une situation inextricable où il est à la fois fasciné et admiratif de cet artiste fou et ami qu’il craint autant qu’il l’admire… Ainsi, malgré la barbarie et les envies de meurtre de Stendriëk Börgen, il est obligé de s’engager jusqu’au bout et de le soutenir… J’ai donc apprécié cette double mise en scène qui fait réfléchir et terrifie ! On ne peut pas dire que je me suis attachée à ce trio cependant, j’ai pris plaisir à voir ce qui se dissimulait derrière leur masque ainsi que leur évolution au fil de l’intrigue.

On pourrait couper le récit en trois parties. La première partie permet d’avoir un bel aperçu de l’exposition et des ressentis des médias. stock.pngEn effet, Philémon Le Bellégard permet au lecteur de découvrir de nombreux articles de presse et des retranscriptions d’interviews permettant au lecteur d’imaginer les œuvres ou encore l’état d’esprit de l’artiste. La moitié du livre tourne sur la séquestration d’Anna, sur son analyse de l’artiste, sur les liens qu’elle va tisser avec ceux qui la retiennent prisonnière et sur l’inspiration grandissante et violente de Stendriëk Börgen. Quant à la troisième partie, on va tourner autour de la folie explosive et morbide de l’artiste ainsi que sur le dénouement final qui est juste explosif… J’avais vu venir certaines choses, mais pas à tout. Il faut vraiment avoir le cœur bien accroché ! Je pense que l’ambiance du roman, les réflexions amenées par celui-ci et cette idée d’art carmin me restera en mémoire pendant un certain temps… Je remercie l’auteur qui m’a permis de découvrir sa première œuvre et le site SimPlement.
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Citations

L’artiste qu’il est, ne se voit pas comme quelqu’un qui supprime la vie mais comme quelqu’un qui la sublime à travers l’Art, qui donne à chaque humain dont il utilise le sang, la chance de vivre une autre vie, un au-delà, une éternité.
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Il faut parfois accepter de vivre avec certains mystères.
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Que cela soit ou non du sang, qu’est-ce que cela change ? Cela diminue-t-il l’intérêt de mon Œuvre, cela le grandit-il ? Je pense que la technique n’a d’intérêt que pour les techniciens : elle n’en a pas pour le public. J’ai choisi de présenter mon Œuvre au public. Et pour le public, ce qui est important, c’est la charge émotionnelle d’une œuvre, pas ses caractéristiques techniques. Par exemple, un spectateur, au cinéma, ne se dit pas « oh, quel magnifique travelling ! » ou bien « Tiens, le réalisateur a dû utiliser une pellicule de 100 ASA ». Le spectateur s’en fout. Ce qu’il veut, c’est voir un film qui lui plaise, qui parle à sa conscience ou à son inconscient. Un film qui l’émeuve, l’excite ou l’irradie. Moi quand je peins, c’est ce que je souhaite : provoquer de l’émotion ET les moyens d’y parvenir restent le secret du peintre. Un magicien ne révèle jamais ses tours.
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Ma note

♥  4/5

14 réflexions au sujet de « « Syndrome de Stockholm » de Philémon Le Bellégard »

  1. Un syndrome de Stockholm qui m’a l’air bien traité! C’est original d’inclure la thématique de l’art. Mais je fais partie des âmes sensibles lol donc je passe mon tour. Mais merci de la découverte! Je suis sûre que les amateurs/trices du genre y trouveront leur compte 😉

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  2. Grande fan de livres glauques à souhait de crimes sanglant (seulement dans la littérature einh, on est d’accord), ta critique me fais bien envie. J’adore également la couverture, que m’accroche bien. Je vais l’ajouter à ma liste d’envie.
    Dans le genre glauque et tordu, j’ai lu « Régis », de James Osmont. Je suis tombée dessus par hasard sur Babelio. Un livre qui m’a laissé un peu sur ma faim, mais deux autres tomes qui y font suite et que je vais m’empresser de lire pour pouvoir approfondir ce voyage au cœur de la folie.

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    1. Ravie d’avoir titillé ta curiosité jusqu’à te donner envie. (Ne t’en fais pas, j’ai bien compris pour la littérature ! ^^ Comme toi, j’aime le gore fictif, toutefois la vue du sang en vrai m’épouvante… Pas logique, je sais, mais c’est comme ça.)

      « Régis » me tente depuis la critique de Siabelle et d’Angie sur Babelio. Ca a l’air sombre, psychologique et fort. En plus, il paraît que l’auteur est hyper abordable et répond à tes questions sans hésiter. Le T1 est dans ma wish list. Bonne lecture de la suite ! J’espère que la suite répondra à tes attentes.

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