Un avis de Saiwhisper
Titre : « Barracuda for ever »
Auteur : Pascal Ruter
Genre : Roman contemporain / Roman pour ados-young adult-adultes
Éditeur : Didier Jeunesse
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C’est sur un rythme endiablé au son des « Barracudas » de Claude François que Napoléon, 85 ans, décide de commencer une nouvelle vie. Avec l’aide de son petit-fils Léonard, dit « mon Coco », ils enchaînent les quatre cents coups. Gare à tous ceux qui voudraient déporter Napoléon en maison de retraite, car c’est lui qui mène la danse, surtout lorsqu’il s’agit de faire tourner en bourrique son entourage ! Cependant, l’ancien boxeur va bientôt découvrir ses véritables adversaires, implacables et sournois.
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L’habit ne fait pas le moine ! En lisant le résumé et en regardant la couverture, je pensais que j’allais tomber sur une énième histoire de famille un peu loufoque au scénario attendu… Et bien, j’ai pris une belle claque et je félicite l’auteur pour son ouvrage qui m’a aussi bien arraché un sourire qu’il m’a fait serrer le cœur. On a là un très joli roman qui traite de la vie, de la vieillesse, de la maladie, de l’amour et de la famille. Tout commence avec le divorce de Napoléon, un vieil homme de quatre-vingt-cinq ans complètement fou et dans sa bulle. Sans concerter personne, il décide de changer radicalement de vie afin de s’offrir un élan de renouveau. Il se sépare donc de sa femme Joséphine, en fait voir de toutes les couleurs à son fils qu’il surnomme « couilles molles », s’achète un chien à la SPA qu’il va nommer « Point à la ligne », puis fera les quatre cent coups avec Léonard, alias « Coco », son petit-fils. Honnêtement, je n’avais pas lu un ouvrage aussi barré depuis « Dysfonctionnelle » d’Axl Cendres ou « Vieux, râleur et suicidaire : La vie selon Ove » de Fredrik Backman ! Je ne pensais pas me prendre autant au jeu, mais j’ai pourtant été très vite séduire par cet Empereur qui ravage tout sur son passage. La langue bien pendue et la réplique facile, Napoléon est véritablement intenable voire mauvais avec ceux qui lui barrent la route. Que ce soit Irène, l’aide à domicile qui prône la paix et la spiritualité, son fils, le personnel du service de gériatrie ou celui de la maison de retraite, il ne leur laisse pas de quartier ! Napoléon a décidé qu’il n’en faisait qu’à sa tête et qu’il écoutait personne ! On a là un personnage haut en couleur ! Son tempérament explosif ne peut que marquer le lecteur…
Aussi agaçant que touchant, ce vieux « chameau » m’a émue. J’ai beaucoup aimé cette idée d’ultime combat contre la vie ; cette lutte contre la vieillesse, la santé qui flanche ou la mémoire qui joue au yoyo. Napoléon a énormément de mordant et d’assurance. Même lorsque sa carapace se fissure, il repart en scelle pour de nouvelles folies ou projets à réaliser. C’en est presque de l’inconscience ! J’ai surtout adoré la relation entre le grand-père et son petit-fils. Ils ont un lien très fort, drôle, complice, émouvant et original. Tous deux ont même inventé un langage codé pour pouvoir échanger tranquillement. Leur attachement réellement attendrissant est l’une des plus belles choses du roman… Les autres membres de la famille de Napoléon et de Léonard sont également attachants. Ils ont su me conquérir au fil de leurs actes et de leurs discours. Que ce soit la mère qui parle peu et préfère dessiner, « Couilles molles » qui est tout de même très patient ou encore Joséphine, la grand-mère divorcée, à qui il arrive une série d’aventures étonnantes. D’ailleurs, ses courriers à son petit-fils m’ont beaucoup amusée…
Même si cet ouvrage est destiné aux ados, je suis certaine qu’il saura également (surtout ?) atteindre un public plus adulte. Ce sont des sujets qui leur parleront davantage… Quoi qu’il en soit, les réflexions sont aussi drôles que pertinentes, plusieurs passages sont émouvants, tandis que l’intrigue déjantée et originale dégage un sacré peps ! Avec ce livre aussi drôle que triste, je ne suis pas passée loin du coup de cœur… Par contre, je pense qu’avec Napoléon, ça passe ou ça casse ! Son personnage va fortement influencer sur le ressenti général des lecteurs… Pour ma part, la chose qui m’a surtout dérangée, c’est la relation entre Napoléon et son fils. Celui-ci fait de son mieux pour plaire et faire plaisir à son géniteur. Or, il est presque désavoué, se fait ridiculiser et rabaisser sans cesse. Il m’a fait de la peine… J’étais d’ailleurs surprise de voir cette différence entre le père et Léonard ! Il y a un tel écart de conduite… Or, Léonard ne prend jamais parti pour son père. Très en retrait et presque effacé, il laisse son aïeul déverser un flot de paroles sans réagir… Cela m’a un peu choquée. Malgré ce défaut, j’ai passé un merveilleux moment de lecture et me suis régalée ! Honnêtement, ce fut une belle surprise !
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Alors j’ai mis le nez dehors, j’ai essayé de retrouver les copines d’autrefois, la plupart étaient parties je sais pas où, j’en ai retrouvé 3 au cimetière, pas pratique pour la conversation, finalement il m’en reste juste deux dans les parages, justement les deux les plus coriaces de la terre, celles que je ne pouvais pas supporter à l’école, j’ai commencé à aller boire le thé chez elles, il y en a une qui pète tout le temps, toutes les deux minutes je te jure, je pouvais plus me retenir de rire, et entre deux prouts elle dit du mal de la terre entière, des hommes, des femmes, des vieux, et même des animaux, et l’autre pendant ce temps, elle pousse une sorte de hennissement toutes les 10 secondes en disant : « je mangerais bien une blanquette. » Elle pense qu’à bouffer, celle-là, la blanquette aux prouts, j’en avais marre, alors j’ai décidé de ne plus y aller.
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Mon coco, ça sent le slip ici ! Et puis l’interne de service il pue du bec comme pas permis, jamais vue ça, c’est presque une performance. Quand il sourit, on dirait qu’il pète. Il devrait s’inscrire à des concours. Et puis alors les programmes télé ! Plus de doute, ils m’ont branché sur une chaîne spéciale pour me faire crever d’ennui : Pas de western, pas un match de boxe, pas une rétrospective de bowling, pas une seule bagnole, pas une fille à poil. Que dalle ! ça parle que d’économie, que de crise, que de bourse ! Télé de couilles molles !
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Je croyais que vieillir il suffisait de pas vouloir, de dire merde, mais ça ne marche pas du tout comme ça. L’adversaire est trop fort, beaucoup trop fort et l’arbitre est un vendu.
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Il est dans ma PAL depuis quelques mois. J’avais tellement aimé Le coeur en braille que je n’avais pas hésité à acheter Barracuda for ever. Et hier j’ai rencontré Pascale Ruter au SLPJ en même temps que j’achetais les tomes 2 et 3 de Le coeur en braille. Il est vraiment super sympa !!!
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Chanceue !
S’il est aussi déjanté que l’univers qu’il propose avec Barracuda for ever, je veux bien croire qu’il soit sympa ! *w*
(Bonne future lecture !)
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Encore un roman vers lequel je ne serais sans doute pas aller mais que tu me donnes finalement envie de découvrir 😉 L’histoire de ce grand-père et son petit fils a l’air touchante! C’est le genre d’histoire un peu déjantée que j’aime bien!
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^^ Franchement, c’est vraiment chouette, drôle, émouvant, loufoque et sympa ! Mais le résumé et la couv’ ne donnent pas envie ! C’est dommage !
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Du nom du protagoniste à l’intrigue, l’histoire a l’air bien barrée 🙂
J’aime beaucoup les récits dans lesquels il y a une forte complicité entre des grands-parents et leurs petits-enfants.
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C’est clair pour le nom.^^ Honnêtement, là tu vas être servie si tu apprécies ce type de complicité.
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Je ne connaissais pas du tout. Ce roman m’a l’air bien loufoque ^^
D’ailleurs, je ne suis pas sûr qu’il soit totalement fait pour moi mais je peux l’emprunter à la bibliothèque, pourquoi pas ? 🙂
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Oui, il est complètement barré !^^
N’hésite pas, il est très sympa.
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