BD

« Culottées » T2 de Pénélope Bagieu

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Culottées » T2
Auteur : Pénélope Bagieu
Genre : Bande dessinée / Biographie
Éditeur : Gallimard

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résumé du livre

Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent, deuxième volet ! Sonita, rappeuse afghane et exilée militante ; Thérèse, bienfaitrice des mamies parisiennes ; Nellie, journaliste d’investigation au XIXe siècle ; Cheryl, athlète marathonienne ; Phulan, reine des bandits et figure des opprimés en Inde. « Les Culottées » ont fait voler en éclat les préjugés. Quinze nouveaux portraits drôles et sensibles de femmes contemporaines qui ont inventé leur destin.

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Ma critique

couv52863128La duologie de BD « Culottées » me faisait envie depuis un moment ! En effet, j’adore le coup de crayon de l’auteure et trouve le sujet important. À travers plusieurs planches, Pénélope Bagieu va brosser plusieurs portraits de femmes exceptionnelles qui ont existé (ou qui sont toujours en vie). Je me suis d’ailleurs prise au jeu en allant surfer sur le web pour en apprendre un peu plus sur chacune d’entre elles. J’ai beaucoup aimé découvrir ces féministes engagées, ces femmes qui se sont battues pour que notre quotidien évolue, ces demoiselles qui ont gagné leur place ou se sont faites connaître à la sueur de leur front en faisant ce qu’elles voulaient (et non ce que la société leur imposait), ces femmes qui sont devenues des sources d’inspiration. Bien sûr, il y a des portraits plus révoltants que d’autres ou des personnes dont la vie nous parle davantage… Mais, globalement, tout le monde devrait apprécier cet ouvrage. C’est comme lire une biographie de plusieurs individus tous aussi courageux les uns que les autres ! Pour ma part, je ne connaissais qu’une seule de ces femmes (Phulan Devi). J’ai donc été ravie de faire de nombreuses découvertes ! D’autant plus que les quinze profils présentés sont de toutes les époques, de toutes les nationalités et de tous les métiers. Cet ouvrage est d’une immense richesse !

Quatre portraits m’ont beaucoup touchée. Cela a commencé avec Temple Grandin, une autiste qui va trouver sa voie et faire avancer la science ainsi que les conditions animales grâce à sa sensibilité et à sa façon de voir les choses. Il y a également la rappeuse Sonita Alizadeh. Cette réfugiée afghane clandestine en Iran est rongée par l’injustice du monde, de la condition de la femme et de son statut. Elle va composer, libérer ce qui la ronge, devenir le porte-parole des autres femmes et va chanter du rap. En effet, chez elle, la femme est une marchandise : sa famille veut la marier de force, car « c’est la tradition »… Apparemment, il y aurait 60 à 80% des femmes mariées de force selon l’ONU ! De quoi faire peur… J’ai été révoltée par certains propos machistes, mais ce n’était rien à côté de la vie atroce qu’a vécu Phulan Devi, la reine des bandits. La petite indienne a découvert l’horreur d’être une femme dans ce pays et ce, alors qu’elle n’avait pas dix ans ! Ce qu’elle va traverser est révoltant. J’ai été très émue par son courage ! Parmi mes portraits favoris, on distingue également Nellie Bly, une journaliste d’investigation engagée. Elle va orienter son travail sur les droits de la femme (travail, divorce, conditions de vie) et va aller toujours plus loin pour ses articles en se rendant dans des asiles psychiatriques pour femmes ou dans des prisons pour comprendre ce que vivent certaines femmes au quotidien.

PlancheA_297329La plupart de ces biographies m’ont plu, notamment Cheryl Bridges (une athlète engagée), Betty Davis (auteure compositrice de rock/soul/funk mettant en avant le féminisme, la sexualité et son identité afro-américaine), Naziq al-Abid (révolutionnaire de l’indépendance et des droits des femmes en Syrie) ou encore Frances Glessner Lee dont le métier m’était inconnu (miniaturiste du crime) ! Si j’ai un reproche à faire, c’est que certaines femmes ne sont pas autant mises en avant que d’autres : certaines n’ont le droit qu’à deux pages, tandis que d’autres sont plus développées. J’aurais voulu en voir plus sur Katia Krafft, Jesselyn Radack, Hedy Lamarr ou encore Mae Jemison. Cela manque malheureusement de développement. Étant donné le nombre de femmes à présenter et la taille des BD, je me doute que c’est difficile, mais je pense que le projet aurait presque mérité d’être étalé sur une trilogie ! En tout cas, l’ouvrage est d’une grande qualité, fait réagir les lecteurs et permet d’apprendre énormément de choses sur le combat de la femme dans le monde. Cet hommage est beau, touchant et instructif. Des bande dessinées à découvrir d’urgence !! Bravo à Pénélope Bagieu pour son travail !

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clubdeslecteurs

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Citations

– Ben oui mais, si je veux pas me marier ?
– Ben, patate ! Si tu te maries pas, tu seras à tous les hommes ! Et alors tu seras une humiliation pour ta famille ! Pfff…

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Accepte le fait que tu es beaucoup plus que ce que tu penses être.

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Cheryl s’échappe pour aller courir la nuit dès qu’elle le peut. Un de ses professeurs la surprend par hasard.
– Je t’ai vue hier soir. Tu cours vite !
Il l’incite à s’inscrire au club d’athlétisme du lycée.
– Même si tu es une fille !
Pour Cheryl, dont la priorité dans la vie est d’être aussi invisible et discrète que possible, c’est impensable. Mais il l’encourage tellement, qu’elle finit par tenter le coup. Sauf que l’administration de l’école s’y oppose. Les filles ne doivent PAS COURIR.
– Ca peut détruire ton système reproductif !
– A-Ah bon ?… Mais comment ?
– C’est comme ça.
– Ah bon.
La question est soumise à un vote, et Cheryl est finalement tolérée sur la piste, à condition qu’elle reste éloignée des garçons de l’équipe, car elle représente une « distraction ».

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Ma note

5/5

6 réflexions au sujet de « « Culottées » T2 de Pénélope Bagieu »

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