Fantastique/Fantasy

« L’âge des assassins » (Le royaume blessé T1) de R. J. Barker

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « L’âge des assassins » (Le royaume blessé T1)
Auteur : R. J. Barker
Genre : Fantasy
Éditeur : Bragelonne

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résumé du livre

Girton est l’apprenti de la plus célèbre criminelle des Terres lasses et se destine à une prometteuse carrière d’assassin… même si être affublé d’un pied bot corse légèrement l’affaire. Si Girton se consacre d’ordinaire à l’art de tuer, sa nouvelle mission lui apporte un défi inédit : il s’agit cette fois de sauver une vie. Un mystérieux traître a tenté d’assassiner l’héritier du trône, et Girton et sa maîtresse sont recrutés pour le protéger en secret. Au sein d’un château débordant de pièges et de faux-semblants, Girton se fait alors passer pour un simple écuyer et doit apprendre à reconnaître les alliés potentiels comme les ennemis de l’ombre. À mesure qu’il progresse dans cette toile d’illusions et de mensonges, l’apprenti assassin va se heurter aux ambitions du pouvoir, éprouver sa loyauté et tenter de déjouer une conspiration qui pourrait bien détruire le royaume tout entier…

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Ma critique

J’avoue que si j’ai craqué pour cet ouvrage, c’est avant tout pour sa superbe couverture réalisée par  Benjamin Carré. Bien qu’assez classique, le résumé était également accrocheur. Le fait qu’un assassin soit recruté pour contrer un autre meurtrier est un scénario déjà exploité cependant, j’aimais le fait que le héros soit estropié et que son mentor soit une femme redoutable… Hélas, le rythme s’est avéré plutôt irrégulier voire un peu lent, tandis que l’intrigue n’est vraiment pas sortie des sentiers battus. Je pense que cet ouvrage plaira davantage à ceux qui découvrent le genre ou qui ont lu peu de Fantasy. couv40792545On retrouve de nombreux éléments qui peuvent faire mouche comme une maîtresse rusée et habile, un héros malgré lui qui fait aussi bien des gaffes que des miracles avec sa lame, une intrigue où s’entremêlent pouvoir et manipulation, des antagonistes acharnés qui veulent en découdre ainsi qu’un soupçon de romance. Cet ensemble est plutôt correct néanmoins, j’aurais souhaité un peu plus d’originalité.

En outre, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. Girton, un jeune assassin boiteux, est un anti-héros doué, peu sûr de lui, obéissant et fidèle à son mentor. Cependant, je l’ai trouvé très ingénu, notamment dans sa façon de parler ou de se comporter. Certes, cela s’explique par son jeune âge (14 ans) et par le fait qu’il n’a jamais vécu une existence normale, mais je l’ai parfois trouvé beaucoup trop naïf… Infiltré comme écuyer dans le château, Girton va devoir se faire passer pour un faible et un novice, tout en enquêtant pour sa maîtresse. Évidemment, va se perdre dans son double jeu. En effet, malheureusement pour lui, il va finir par s’attacher à d’autres jeunes, notamment à Rufra, un autre écuyer, au sage Heamus ou encore à Drusl, une belle palefrenière. Alors quand l’amour s’en mêle, le pauvre garçon est perdu entre sa candeur et sa soif de sang… Son personnage rentre également dans un schéma classique avec le fait qu’un groupe de jeunes de son âge l’embêtent, se moquent de lui ou le bizutent sans arrêt. Pris en grippe dès le début par l’héritier, il est une sorte de vilain petit canard… Enfin, du moins en apparence ! Son handicap n’en est finalement pas un, puisque le jeune homme se révèle particulièrement fort et entraîné… Sur le fond, ce n’est pas un mauvais personnage toutefois, c’est du déjà-vu/lu, ce qui a fait que je n’ai pas réussi à m’attacher à lui.

Il en va de même pour Morela Karn, sa maîtresse, dont on ne va pas savoir grand chose. Cette femme s’entoure de bien trop de mystères, si bien que l’on n’arrive pas à la cerner. Pendant une grande partie du roman, j’ai même cru qu’elle n’en avait rien à faire de son disciple. Heureusement, l’auteur a régulièrement introduit des interludes narrant le passé commun de Morela et Girton, ce qui m’a permis de découvrir leurs liens… Mais pas plus. J’aurais vraiment souhaité que l’on en découvre davantage sur cette femme ! J’aurais également espéré voir son rôle plus important dans l’enquête. En effet, j’ai trouvé qu’elle ne s’investissait pas vraiment dans sa mission et laissait tout le travail à son apprenti ! Son infiltration ne lui a permis d’avoir aucun indice et, dès qu’elle avait des idées, elle ordonnait à son élève de chercher par lui-même… J’ai donc ressenti un manque concernant ce personnage secondaire, pourtant plein de potentiel et avec une couverture (bouffon de la mort) très intéressante. C’est dommage !

Hélas, cet ouvrage a vraiment ses atouts et ses défauts et ce, jusqu’au bout ! Par exemple, si l’intrigue se révèle assez prévisible, le dénouement m’a, au contraire, intéressée. L’ensemble de ce roman est donc relativement correct, mais cela n’a pas non plus été un livre renversant qui restera dans ma mémoire. Une lecture en demi-teinte… Cela dit, malgré mes critiques, je pense que je laisserai une chance à la suite, en espérant que R. J. Barker saura creuser ses personnages secondaires comme Morela et proposer une intrigue plus innovante.

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Citations

– Je t’ai dit de dormir.[…]
– Quand on vous entend évoquer votre passé, on s’imagine qu’il était doré.
Elle répond très vite et avec colère :
– Et on peut s’imaginer que tu as de la pisse en guise de salive, Girton, quand on te voit l’user sans discernement.

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Ma maîtresse n’avait pas beaucoup d’humour. En règle générale, l’humour n’est pas le fort des assassins, profession qui attire les gens tristes et mélancoliques. Je n’entre pas dans cette dernière catégorie, mais je n’ai pas vraiment choisi de faire ce métier.

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Le couteau faisait son œuvre nécessaire sur un autre Affligé, et une nouvelle série de symboles sanglants apparaissait sur le sol souillé. Avaient-ils un sens ? Etait-il censé y lire un message ? Dans ce lieu entre la vie et la mort, si près d’embrasser les ténèbres liquides qui avaient avalé les dieux morts, lui étaient-ils destinés ?
Ou bien n’était-ce que du sang ?
Et la mort.
Et la peur.

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Ma note

♥ 3/5

15 réflexions au sujet de « « L’âge des assassins » (Le royaume blessé T1) de R. J. Barker »

  1. Oui, tu as raison, l’histoire m’a l’air très classique. Ce n’est pas un mauvais point en soi, mais dans ce cas, l’originalité doit se trouver ailleurs (pas dans les personnages apparemment…). Et même si j’aime bien renouer avec les classiques de temps en temps, je vais le laisser de côté pour l’instant et voir, peut-être, si d’autres blogueurs émettent un avis positif ou pas 🙂

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    1. Tout à fait, l’originalité doit être ailleurs pour compenser l’histoire. Cela aurait pu se faire avec le héros qui est handicapé, mais c’est tombé à l’eau…
      Je n’ai pas encore vu d’autres avis, mais je suis curieuse d’en lire afin de voir ce qu’en pensent les lecteurs.

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  2. J’ai un peu de mal avec l’idée de l’anti-héros handicapé qui se révèle super entraîné. J’adore quand de la visibilité est donnée aux handicaps dans la fantasy, mais il faut que ça soit bien exploité et pas balayé par un super entraînement et des facilités scénaristiques. Un exemple de héros handicapé que j’avais adoré, c’était le personnage principal de La moitié d’un roi 🙂 Il avait ses faiblesses et elles étaient vraiment bien exploitées !

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    1. Oui, c’est frustrant. On se demande pourquoi l’auteur lui a attribué ce handicap si c’est pour faire en sorte qu’il surpasse tout le monde. Si on l’avait découvert faible et qui apprend à combattre malgré sa jambe, cela serait passé…. Mais il réussit tout du début jusqu’à la fin…
      Je n’ai pas lu la moitié d’un roi. Je vais aller voir sur la toile des avis sur ce livre. Merci du conseil ! ❤

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