Un avis de Saiwhisper
Titre : « Tsukushi » (Au cœur du Yamato)
Auteur : Aki Shimazaki
Genre : Roman contemporain
Éditeur : Babel
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Bien qu’elle ait dû renoncer à celui qu’elle aimait, Yûko ne regrette pas d’avoir accepté son mariage improbable avec le fils d’un banquier. Elle n’était alors qu’une réceptionniste, et lui, l’unique héritier de la prestigieuse famille Sumida. Mais son époux est un homme bon, qui a endossé avec noblesse la paternité de la petite Mitsuba. Après treize années sereines passées auprès de lui, Yûko est devenue amoureuse de cet être généreux, honnête et aimable, comme le reconnaissent tous leurs amis et employés. Pourtant ce mari attentif n’est pas celui qu’elle croit. La découverte d’une toute petite boîte d’allumettes décorée d’une image sensuelle entraînera son lot de questions et de révélations.
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Le résumé de cet ouvrage avait su titiller ma curiosité… J’étais vraiment curieuse de savoir quel mystère Takashi Sumida, le fils du président d’une banque prestigieuse, dissimulait à son épouse… Même si j’avais quelques idées derrière la tête (dont une qui s’est avérée juste), j’ai été globalement satisfaite par cette lecture qui a le mérite d’être courte et pleine de sensibilité. Le style d’Aki Shimazaki est simple, délicat et rempli de détails. On se disperse sur plein de petites informations comme l’entourage de l’héroïne, sa famille et la façon dont elle a grandi ou rencontré son mari. Il y a beaucoup de détails ou de personnages secondaires qui vont alimenter le récit sans pour autant avoir de l’importance. Cela peut sans doute perturber certains lecteurs cependant, on distingue assez rapidement les personnages essentiels à l’intrigue comme l’héroïne Yûko, son mari, sa fille Mitsuba, son ancien aimé T. Aoki ou encore son amie Yoshiko avec qui elle va enquêter sur cette fameuse boîte d’allumettes à l’illustration érotique…
Étant donné que le roman fait cent-vingt pages, on n’a pas réellement le temps de s’attacher aux protagonistes néanmoins, j’ai tout de même eu beaucoup d’empathie pour Yûko dont la découverte de la boîte va sacrément ébranler son mariage… On partage ses secrets, ses doutes et ses inquiétudes. Yûko va s’avérer être une femme pleine de délicatesse, d’ouverture d’esprit et de principes. Avec les confidences de son amie Yoshiko dont le mari est bisexuel, elle va oser aborder des sujets traditionnellement tabous. J’ignorais que la bisexualité était perçue ainsi… Autant l’hétérosexualité et l’homosexualité ne semblent pas tant choquer que ça (enfin, tout est relatif…), autant la bisexualité semble énormément secouer les meurs. À travers son récit, l’auteure livre des réflexions sur la sexualité et sur sa société où l’on apprend à être une bonne épouse et où l’on se marie parfois sans amour, par pression familiale ou intérêt économique… En tant qu’européenne, j’ai eu la sensation d’être hors du temps et ailleurs. Cet univers, cet art de vivre et ces traditions ne me sont pas familières… Toutefois, j’ai apprécié la délicatesse de l’auteure qui aborde des sujets difficiles de façon pudique, sensible et poétique. Une lecture intéressante et dans l’émotion. Je ne pense pas que j’en garderai un souvenir impérissable, mais j’ai passé un doux moment. C’est l’essentiel.
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C’est une question de priorité . L’amour ou les convenances. Pour eux, l’apparence d’être un couple importe plus que l’amour.
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Je tire le tiroir et vois dedans des boutons de manchette, des épingles de cravates, des stylos, deux briquets et des boites d’allumettes. « Ah, les voilà! » Je prends la boite dont l’image est la plus jolie : deux tsukushi peints à l’aquarelle. L’image m’attire. Je m’assieds sur mon lit et la fixe quelques instants.
Les deux tsukushi se dressent, presque de la même taille, sur un fond de teintes pastel. Ils sont couleur de peau, avec des nuances différentes : l’un plus foncé, l’autre plus pâle. Je murmure, malgré moi : « Sensuel… »
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La porte de la chambre s’ouvre, très doucement. C’est mon mari, revenu de chez mes parents. Il se déshabille. Ayant trop sommeil, je n’ai pas la force de le saluer. Je m’endors en entendant le léger bruit causé par la ferrure de sa ceinture.
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Des sujets qui ont l’air intéressant dans un contexte dont on n’est pas forcément familier, tu piques vraiment ma curiosité avec ce petit roman !
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Je viens par contre de voir que c’était le tome d’une saga, tu as lu les précédents ? C’est à lire dans l’ordre ou peu importe ?
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Alors, j’ai le coffret de 5 livres prêté par le club des lecteurs, mais je n’en lirais que deux pour le moment, car les autres ne sont pas sur la liste.^^ Peut-être qu’une fois que j’aurais lu les autres ouvrages de la sélection, je reviendrai sur les trois romans asiatiques.
Les livres ne se suivent pas, mais ils se passent au même endroit. On retrouve certains personnages d’un roman à un autre. Ce sont des histoires indépendantes mais qui se font des petits clins d’oeil.
C’est bien sympathique comme procédé ! 🙂
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La critique du second que j’ai lu arrive ce midi (prépublié).^^ Je l’ai trouvé mieux et, encore une fois, riche en émotions.
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Génial ! je vais aller voir ça 🙂
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Oui, c’est vraiment une lecture dépaysante ! 🙂
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J’avais déjà repéré cette saga « Au coeur du Yamato » ! Tu me confirmes mon envie de la découvrir, merci 😉
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Avec plaisir ! 🙂 C’est vraiment une belle ambiance dépaysante et pleine d’émotions.
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Tes deux chroniques sur ces deux ouvrages japonais me donnent furieusement envie de les lire!!!
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J’en suis ravie, car ce fut deux jolies lectures délicates. Peut-être bonne future découverte ! 🙂
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