BD

« Culottées » T1 de Pénélope Bagieu

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Culottées » T1
Auteur : Pénélope Bagieu
Genre : Bande dessinée / Biographie
Éditeur : Gallimard

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résumé du livreQuinze récits mettant en scène le combat de femmes d’origines et d’époques diverses, qui bravèrent les normes sociales de leur temps : Margaret, une actrice hollywoodienne, Agnodice, une gynécologue de l’Antiquité grecque qui se fit passer pour un homme afin d’exercer sa profession, Lozen, une guerrière et chamane apache, etc.

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Ma critique

Suite au coup de cœur unanime du club des lecteurs pour le second tome de « Culottées », j’ai décidé d’acquérir la duologie au sein de ma médiathèque. Dès que ma commande est arrivée, je me suis jetée sur le premier opus en espérant qu’il soit aussi bon que celui que j’avais lu. couv18467275Sans surprise, ce fut une lecture passionnante ! Une fois encore, je me suis encore amusée à retaper le nom de ces femmes sur Google afin d’avoir des informations ou des photographies d’elles… Je trouve cette BD vraiment bien faite, car elle pousse à la curiosité ! Elle donne envie de creuser la biographie de ces personnalités. Le support « bande dessinée » pour des biographies est vraiment judicieux. Pénélope Bagieu a réellement fait du très bon travail !

Quatre portraits ont particulièrement attiré mon attention. C’est le cas de Margaret Hamilton que je connaissais pour son interprétation de la sorcière de l’Ouest du « Magicien d’Oz ». J’ignorais la vie de cette actrice qui, partie au départ pour jouer des rôles de gentils, s’est faite refouler à cause de son physique, notamment à cause de son nez. Elle a eu une idée de génie lorsqu’elle a alors changé de stratégie en proposant de jouer le rôle de méchantes… J’ai pris grand plaisir à découvrir son ascension dans l’univers cinématographique ! J’ai eu un joli coup de cœur pour Joséphine Baker, une femme à plusieurs casquettes : danseur, mère de famille et résistante pendant la Seconde Guerre mondiale. J’ignorais qu’elle avait eu une telle vie ! Il y a également eu Leymah Gbowee qui a connu un destin dur, cruel, violent et injuste. Elle a su me toucher et m’émerveiller dans son combat pour les femmes. C’est fou que je ne connaisse pas cette femme avant de lire cette BD ! Elle a pourtant fait beaucoup et qu’elle a eu le prix Nobel de la paix en 2011 ! La quatrième femme qui m’a le plus marqué est Agnodice, une gynécologue de -350 avant J.-C.. Dans une époque où les femmes ne peuvent pratiquer la médecine, Agnodice va apprendre le métier, puis va pratiquer en tant qu’homme, en se déguisant pour pouvoir exercer… J’ai trouvé la vie de ces personnalités incroyables.

D’autres femmes comme Clémentine Delait (Une femme à barbe qui, à ma grande surprise, a fait partie des mascottes de la guerre mondiale, notamment du côté des poilus !), Nzinga (Une guerrière farouche stratège, forte, rusée et douée dans la politique.), Les Mariposas, Annette Kellerman (Une nageuse de haut niveau qui aime la mise scène de ses performances sportives et qui a fait avancer les choses en proposant un maillot de bain plus confortable et plus pratique pour nager convenablement.), Tove Jansson (Une artiste connue pour Les Moumines, des petites créatures dont mes cousines sont fans !), Christine Jorgensen (La première personne née homme qui se sentait femme et qui a tout entrepris pour le devenir…) ou encore Wu Zetian ont su m’intéresser. Par contre les autres portraits (Josephina van Gorkum, Delia Akeley, Lozen et Giorgina Reid) m’ont frustrée ! En effet, ces récits ne tenaient qu’en seulement trois ou quatre planches, ce qui est très peu ! J’ai eu une impression de survolé ou d’effet « zapping »… Dans le tome 2, j’avais déjà mis en avant ce défaut en affirmant que certains portraits étaient plus étoffés ou mis en avant que d’autres et qu’il aurait été préférable de développer tout le monde de façon équitable, quitte à proposer un troisième tome. Cette brièveté est un peu dommage… Cela dit, cela n’enlève en rien le somptueux travail de l’auteure !

Une fois encore, je vous recommande vivement les deux BD instructives de Pénélope Bagieu. Celle-ci présente avec humour, sincérité et simplicité une multitude de femmes de toutes les époques et de tous les pays. Femmes engagées et sources d’inspiration, nul doute que ces personnalités plus ou moins connues ne vous laisseront pas indifférent !

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cm2018-avril_orig(Ouvrage lu dans le cadre du Challenge Mystère. N’hésitez pas à cliquer sur la bannière.)

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Citations

Souvent réduite à une ceinture de bananes, Joséphine Baker était une femme incroyablement engagée, altruiste et courageuse.
Il fallait au moins ça, pour qu’on décide de donner le nom de cette gamine du Missouri à un cratère de Vénus.

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Seules la passion et la joie peuvent être honnêtes. Rien de ce qu’on m’a forcée à faire n’a jamais apporté de joie. Ni à moi, ni à ceux qui m’entourent.

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Le rigorisme Victorien conduit même l’Australie à leur interdire la baignade en plein jour jusqu’en 1903.
– Ne regardez pas, Junior ! Il y a une femme impudique, on lui voit les chevilles !
– Où ça ? Où ça ?

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Ma note

♥ 4,5/5

 

10 réflexions au sujet de « « Culottées » T1 de Pénélope Bagieu »

  1. Je pense n’avoir lu que des avis positifs de ces bd 🙂
    Ce qu’a dû faire Agnodice pour pouvoir exercer son métier est admirable et mériterait d’être mis en scène dans un film. Les autres portraits de femmes ont également l’air passionnants malgré la petitesse de certains.
    Lors d’une mise en scène de la BD Josephine Baker à la Fête du livre de Saint-Etienne, j’avais découvert son rôle dans la résistance. J’avais été impressionnée par cette femme…

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  2. « Christine Jorgensen (La première personne née homme qui se sentait femme et qui a tout entrepris pour le devenir…) » => Christine Jorgensen est loin d’être la première femme trans (et pour le coup il est bien dit qu’elle a toujours été une femme, on l’a assignée garçon, ça fait la différence). On en compte tout un tas dans l’histoire. Là spontanément je pense à Lily Elbe par exemple. Ou Roberta Cowell. Ce qui est étonnant chez elle n’est pas qu’elle était trans, c’est le fait qu’elle ait été la première MÉDIATISÉE, et que c’est grâce à elle en partie qu’on a pu avancer en endocrinologie !

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    1. Et sinon, moi aussi j’ai été très fortement marqué par le portrait de Josephine Baker ! J’ignorais en fait tout d’elle, alors qu’elle était tellement plus que cette simple jupe de bananes ! Le portrait de Leymah Gbowee est aussi très fort et très marquant.

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