Horreur·Science Fiction

« Le club des punks contre l’apocalypse zombie » de Karim Berrouka

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Le club des punks contre l’apocalypse zombie »
Auteur : Karim Berrouka
Genre : Horreur / Science-Fiction / Humour
Éditeur : J’ai Lu

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résumé du livre

Paris n’est plus que ruines. Et le prix de la cervelle fraîche s’envole. Heureusement, il reste des punks. Et des bières. Et des acides. Et un groupe électrogène pour jouer du Discharge. Le Club des punks va pouvoir survivre à l’Apocalypse. Enfin, si en plus des zombies, les gros cons n’étaient pas aussi de sortie… Il est grand temps que l’anarchie remette de l’ordre dans le chaos !

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Ma critique

Quand on pense avoir un peu tout lu dans un genre, certains auteurs ont le chic pour nous administrer une grosse claque ! C’est ce qui est arrivé avec « Le club des punks contre l’apocalypse zombie » qui a le mérite d’être un roman de zombies hyper original, loufoque et engagé. Exit les récits classiques avec un virus à éradiquer ou un groupe qui survit en espérant un remède ! couv47993482On a là un ovni littéraire qui en surprendra plus d’une personne que ce soit pour son scénario atypique ou pour le caractère bien trempé des différents protagonistes. Attendez-vous à du trash, du vulgaire, du déjanté, du mystique et des idées politico-sociétales à gogo. Ce cocktail explosif m’a relativement plu, même si je m’attendais à quelque chose de quand même moins barré… Honnêtement, on part vraiment dans tous les sens et c’est ce qui fait la force et la faiblesse de ce titre.

L’intrigue se déroule à Paris, dans un squat où vivent plusieurs keupons complètement drogués et bourrés. Dans le lot, on distingue plusieurs noms qui annoncent bien la couleur : le tandem Deuspi et Fonsdé qui est constamment sous acide, Eva la seule nana qui milite tout le temps dans les rues au point de s’appeler « Miss Antitout », Kropotkine pur punk qui dirige le groupe, Mange-Poubelle dont le pseudonyme parle de lui-même ainsi que Glandouille et Pustule les deux punks à chiens. Ensemble comme séparément, ces anarchos punks vont devoir affronter l’armée des morts… Sauf qu’ils sont loin de s’inquiéter pour leur futur : ils ont de quoi manger, se faire planer et sont tranquillement bien barricadés ! Pire : ils n’hésitent pas à rendre dingues les rescapés en attirant les zombies sur eux ou en les critiquant, en particulier ceux qu’ils n’aiment pas comme le MEDEF. Et quand il est question de sortir, c’est pour voir les choses en grand en réalisant des choses insensées comme planter le drapeau des Anarchistes en haut de la Tour Eiffel. Ces actions inimaginables m’ont beaucoup amusée et j’étais curieuse de voir jusqu’où irait l’auteur dans son délire… Or, je n’ai pas été déçue, ne serait-ce qu’avec la présence de l’un des frères Bogdanoff en mort-vivant !

Du dément, en veux-tu, en voilà ! En plongeant dans cet ouvrage, on est vraiment sur une ambiance barrée où chaque personnage va avoir une vision due à la drogue qui fera plus ou moins avancer le scénario. Contrairement à d’autres livres dans le genre, on ne sait pas où on va, ni ce qui nous attend dans les dernières pages. On va donc de surprise en surprise. De plus, Karim Berrouka n’hésite pas à renverser les codes des genres en proposant, par exemple, des personnages mystérieux et originaux comme Trévor ou la Petiote. Il n’hésite pas non plus à faire une critique sociale de la France et de notre monde. Que l’on adhère ou non, le tout passe bien étant donné le contexte, l’humour de la narration et l’engagement des personnages. Hélas, malgré ces bons éléments, j’ai été assez déboussolée par le côté trop loufoque. Parfois, il fallait vraiment suivre… Lire avant de dormir après une bonne journée épuisante n’était pas facile, car les protagonistes allaient très loin dans leurs délires abracadabrants ! De plus, la fin ne m’a pas spécialement plu. Je l’ai trouvée assez expéditive et pas forcément à mon goût. Une chose est certaine, cet ovni Z ne vous laissera pas indifférent tant il sort des sentiers battus ! N’hésitez pas à découvrir la critique de Stelphique ou des autres lecteurs sur la toile qui ont souvent adoré cette lecture décalée.

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Citations

Des milliers de bouffeurs de cervelle empilés les uns sur les autres. Un truc immonde, purulent, avec des bras et des jambes qui s’échappent et brassent hypnotiquement le vide, des têtes qui émergent, les yeux clos et les mâchoires béantes déversant des ruisseaux de bave glutineuse. De temps à autre, les dents claquent, happant le néant, accompagnés par des bruits immondes et des raclements de gorge. Et le tout frémit, agité par des ondes qui parcourent lentement le charnier, comme si tout cela n’était qu’un seul être, démentiel, abominable, qui grogne et gronde, gémit et rugit, en s’abandonnant dans une torpeur commune. Le rêve ultime d’un fan de Lovecraft sous LSD.

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Mange-Poubelle peut alors voir que des types armés de fusil sont postés sur les remparts et qu’ils ont des silencieux. Sacré orga, se dit-il, déçu de découvrir qu’une sorte de succédané de l’armée française ou d’organisation paramilitaire a survécu à l’apocalypse. Mais c’était à prévoir. Dans les Appalaches ou dans les plaines du Dakota, il n’aurait pas échappé à la case rednecks survivalistes. La version locale du con armé jusqu’aux ratiches, avec loi du plus fort et zéro projet de reconstruction sociale, est plus terroir et plus respectueuse de la vieille pierre.

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On va leur montrer ce que c’est de croire en quelque chose de vrai. Pas leur société de bouffeurs de barbaque, de tortureurs d’animaux, de violeurs de femmes, de fils de pute de patron délocalisés dans les paradis fiscaux !

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Ma note

♥ 3/5

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