Romans·Young adult

« The Hate U Give » d’Angie Thomas

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « The Hate U Give »
Auteur : Angie Thomas
Genre : Roman contemporain / Young Adult
Éditeur : Nathan

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résumé du livre

Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs, la drogue et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes. Mais tout vole en éclats le soir où son ami d’enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s’embrase, tandis que la police cherche à enterrer l’affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu’elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête.

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Ma critique

« The Hate U Give » est un roman contemporain dans lequel j’ai placé énormément d’espoir… En effet, quelques mois après sa sortie, les réseaux sociaux et les magasines ne cessaient de crier à la pépite littéraire ! Aujourd’hui encore, les avis unanimes tombent au compte-goutte. Bountynette m’en a récemment parlé en affirmant son coup de cœur… Je me suis donc lancée à la rencontre de Starr, une adolescente noire qui vit dans un quartier difficile et qui fait ses études dans un lycée chic où étudient principalement des jeunes blancs. J’ai beaucoup aimé le fait que l’héroïne soit entre deux mondes. Outre l’affaire principale, il y a beaucoup de pistes de réflexion sur cette société américaine que je connais finalement très peu. On aborde plusieurs thématiques comme le racisme, la ségrégation et la perception/confrontation de la communauté Noire et Blanche dans le pays. Cet ouvrage montre également plusieurs familles qui, malgré le contexte, tentent d’échapper aux gangs qui dirigent certains lieux et laissent souvent des cadavres derrière eux.couv58584033 Il y a aussi les sujets de la misère, de la drogue/du deal, des forces de l’ordre, du climat de peur qui règne en maître… De son côté, Starr va évoluer au fil de l’affaire : elle va se remettre en question, prendre du recul, sonder son entourage, réagir aux nombreuses injustices et va aller jusqu’à douter de son ami. Courageusement, elle va devoir trouver sa voie. On a là un roman très fort qui, sans juger, permet d’y voir plus clair sur une société qui ne nous est pas forcément familière.

J’ai été impressionnée par le fait que l’intrigue nous plonge directement dans le vif du sujet : en deux chapitres, Khalil, l’ami d’enfance de Starr, va se faire assassiner par un policier qui a tiré en croyant qu’on allait le menacer d’un flingue. Une « bavure » qui aura aussitôt des conséquences désastreuses sur la narratrice, mais également sur sa famille, ses proches, le quartier et toute une communauté ! Et c’est là l’intérêt de tout le récit ! Pour Starr, cela va être une véritable descente aux enfers puisqu’elle va devoir apprendre à contrôler son chagrin, surmonter les réactions ou propos de certains et se protéger. En effet, parler peut s’avérer dangereux, voire susciter des remontrances aussi bien du côté des Blancs que des Noirs… Il y a une véritable pression qui m’a inquiétée à plusieurs reprises. Honnêtement, je n’avais pas idée de jusqu’où quelques personnages étaient capables d’aller. Ces agissements ne m’ont pas laissée indifférente ! Les personnages non plus ne m’ont pas laissée de marbre ! Par exemple, j’ai eu une véritable attache pour Chris, le petit ami blanc de Starr. Ce jeune homme est adorable, compréhensif, là pour elle et avec du tempérament quand il le faut. La famille de l’héroïne est également géniale : la mère que l’on ne peut qu’adorer (tendre, autoritaire et à l’écoute), le père qui amuse autant qu’il émeut ou impressionne, le frère qui a provoqué plusieurs réactions durant ma lecture ou encore l’oncle qui va se révéler progressivement. Au fil des chapitres, on s’attache réellement à tout ce petit monde.

Cela dit, même si j’ai apprécié ce que j’ai lu, je n’ai pas pour autant rejoint la majorité des lecteurs. C’est très intéressant néanmoins, j’avais mis la barre trop haute à force d’en entendre parler… D’ailleurs, j’ai mis énormément de temps avant de rentrer dans le livre. J’ai eu du mal de me familiariser avec le langage, car il y a du vocabulaire particulier propre aux USA, à certains ghettos ainsi que beaucoup de vulgarité et familiarité. Par exemple, il est hyper fréquent de rencontrer des « wesh », « yo », « gros », « mec », « meuf », « seum » et j’en passe. S’adapter n’a vraiment pas été facile, car j’emploie très peu de genre de mots et ne suis pas habituée à en voir à chaque dialogue ou paragraphe. Cela a rendu ma lecture fastidieuse… Pourtant, le style n’est pas forcément compliqué : j’ai souvent eu l’impression que ce n’était pas une auteure adulte qui écrivait, mais simplement une adolescente s’adressant à son journal intime. Là-dessus, Angie Thomas m’a bluffée ! Elle m’a également agréablement surprise par la fin qui évite la facilité et semble très crédible.

Cette lecture fut intéressante et relativement prenante. Même si j’ai noté quelques longueurs, j’ai trouvé que les pages se tournaient avec aisance. Je n’ai pas eu un coup de cœur comme la plupart des lecteurs toutefois, je comprends pourquoi le contenu a plu. C’est un roman young adult qui peut très bien convenir à un jeune ou un adulte, car les thématiques sont pertinentes, d’actualité et bien amenées. Le tout est de pouvoir passer outre le vocabulaire… Il est à noter que plusieurs médias parlent d’une adaptation cinématographique. Or, je reconnais être curieuse de voir le résultat.

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La bande-annonce avec une actrice qui, à mes yeux, correspond vraiment à Starr.

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Citations

Je me sens toute nauséeuse, comme quand je mangeais de la glace et jouais trop longtemps dehors dans la chaleur étant petite. Madame Rosalie disait que la chaleur me faisait  » bouillir l’estomac » et qu’un peu de fraicheur ferait du bien. Mais ça, par contre, rien de frais n’en viendra à bout.

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Un jour, papa m’a raconté que tous les hommes noirs portaient en eux la colère de leurs ancêtres. Une colère datant du jour où ls n’avaient pas pu empêcher les esclavagistes de s’en prendre à leur famille. Il m’a dit aussi qu’il n’y a rien de plus dangereux que cette colère quand elle explose.

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Y’en a aussi des pétasses, dans mon bahut, tu peux me croire. La pétasserie est universelle.

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Ma note

♥ 4/5

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12 réflexions au sujet de « « The Hate U Give » d’Angie Thomas »

  1. Je ne me suis toujours pas lancée, ce livre me fait peur!
    J’ignore quand je vais m’y mettre, mais vu que tu parles de vocabulaire familier, j’espère que je vais réussir à lire ça en VO…
    Petit point info: les droits d’adaptation cinématographique ont été achetés avant même la parution du roman aux USA. Ce livre était un best seller annoncé 😊

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  2. Je ne m’y étais jamais intéressé, je n’en connaissais que la couverture, mais ce roman a l’air d’être intéressant et assez poignant. Les sujets abordés m’intriguent particulièrement, le racisme étant entre autres malheureusement encore d’actualité. Mais je regarderai peut-être le film avant.

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  3. C’est ce que je crains le plus : le vocabulaire employé. Je sais que tout ce qui a trait au style familier me rebute la plupart du temps. Du coup, j’ai beaucoup d’appréhensions vis-à-vis de ce roman. Il se trouve dans ma PAL donc j’espère franchement pouvoir y adhérer.

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