Fantastique/Fantasy

« Le roi des fauves » d’Aurélie Wellenstein

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Le roi des fauves »
Auteur : Aurélie Wellenstein
Genre : Fantasy
Éditeur : Pocket

.

résumé du livre

Poussés par une famine sans précédent, trois amis, Kaya, Ivar et Oswald, prennent le risque de braconner sur les terres de leur seigneur, mais son fils les surprend. Au terme d’une lutte acharnée, ils laissent le noble pour mort. Capturés et jugés pour tentative de meurtre, les trois amis sont condamnés à ingérer un parasite qui va les transformer en « berserkirs ». Au bout de sept jours de lente métamorphose, ils seront devenus des hommes-bêtes, et leur raison s’abîmera dans une rage inextinguible. Le temps de cette transformation, ils sont enfermés dans Hadarfell, un ancien royaume abandonné, dont le passé et l’histoire ont été engloutis par le temps…

.

Ma critique

Après avoir apprécié l’ovni littéraire « La mort du temps » d’Aurélie Wellenstein, j’ai eu envie de retrouver la plume de cette auteure de l’Imaginaire. Or, lorsque j’ai vu qu’elle était au salon Le Livre sur la Place à Nancy, je suis allée à sa rencontre…… Non sans hésiter entre deux titres qui me faisaient envie ! couv51916341C’est finalement en échangeant avec elle que j’ai penché pour cette aventure qui me semblait aussi sombre qu’incroyable… Je n’ai pas été déçue du détour ! Ce fut une très bonne lecture que je recommande à toute personne adepte de la Dark Fantasy

De la noirceur et des injustices, il y en a dès le début, puisque c’est la pauvreté et la famine qui va pousser Ivar, Kaya et Oswald, trois amis d’enfance, à braconner le gibier sur les terres du Seigneur. Malheureusement pour eux, leurs actes ne passeront pas inaperçus, puisqu’ils seront arrêtés, puis punis pour leurs crimes. On va donc prendre le temps de découvrir le trio, découvrir les personnalités de chacun et surtout les observer face à la terrible transformation en berserkir. J’ai beaucoup aimé le fait que l’auteure prenne le temps de construire ses trois héros. Même si le début peut paraître un peu long (il faudra compter une centaine de pages avant d’assister à l’ingestion du parasite et aux premiers effets), j’ai apprécié le fait que l’on ne bâcle pas le background et que l’on ne néglige aucun membre du groupe. Tous ont un caractère qui leur est propre : avec des défauts (Ivar est souvent jaloux, Kaya est très impétueuse et blessante, tandis qu’Oswald est hyper craintif…) ainsi que des qualités (protecteurs, francs, taquins, etc.). Bien évidemment, l’un de trois se distinguera un peu plus du lot, cependant j’ai tout de même été touchée par chacun d’entre eux. En revanche, cela n’a pas forcément été le cas pour les personnages secondaires qui, étant donné la taille de l’ouvrage et les nombreuses scènes d’action, ne vont pas être excessivement creusés. J’aurais par exemple souhaité en savoir plus sur la petite Hilde, sur le vil jarl qui les condamne ou encore sur Falko, le fameux Roi des fauves. Une bonne dose de mystère entoure encore ces personnages, même une fois le roman terminé…

roidesfaue.jpgEn tant que joueuse de jeux vidéo et adepte de fantasy, je connaissais le mythe du Berserk. J’ai été conquise par la façon dont l’auteure s’est approprié cette légende. La métamorphose des protagonistes est aussi fascinante qu’horrifiante ! On les voit muter petit à petit physiquement, mais aussi mentalement ! En effet, tous les trois luttent pour préserver leur amitié et leur humanité ! La folie et une violence incontrôlable les gagnent peu à peu. Ils deviennent un danger pour eux-mêmes ainsi que ceux qu’ils aiment. Malgré leur volonté et leur détermination, la malédiction progresse irrémédiablement. J’ai été conquise par le fait que tous évoluent progressivement et plus particulièrement Kaya qui va gagner en agressivité. On sent vraiment de la tension tout au long du récit et on se demande ce qu’il va arriver aux trois compagnons… Or, je savais qu’Aurélie Wellenstein n’hésitait pas à malmener ses personnages… Je m’attendais donc à des passages difficiles et à des émotions chamboulées. Une fois encore, mon petit cœur en a pris pour son grade ! Je ne pensais pas que tout cela arriverait ! Hormis le secret du Roi des Fauves et sa personnalité qui se devine trop rapidement, la majorité du roman a réussi à me surprendre ! Cela a fortement joué sur mon envie de tourner les pages. J’ai complètement été happée par le rythme du récit qui, une fois le jugement annoncé, n’a cessé de gagner en rebondissements, en combat, en noirceur, en lutte intérieure et en survie. C’est un bon page-turner fantastique !

L’histoire était tellement prenante, que l’on ne refuserait pas un second opus ! En effet, en plus de personnages intéressants et de leur évolution, l’auteure a dépeint un univers aussi riche qu’intéressant. On y rencontre, par exemple, des Valkyries. J’aurais adoré que l’on développe ce point dans un autre volume ou un ouvrage se déroulant sur les mêmes terres. Ce monde m’a totalement fascinée et révoltée. Aurélie Wellenstein a réussi à pointer du doigt énormément de disparités sociales et d’injustices… D’ailleurs, j’ai encore en tête le cas de la pauvre Hilde qui a été condamnée pour quelque chose d’ignoble ! Un univers sombre, des personnages qui valent le détour, une tension haletante et un dénouement qui change de ce qu’on a l’habitude de lire, … « Le roi des fauves » fut une très bonne lecture qui me donne envie de découvrir d’autres titres de cette auteure talentueuse.

.

Citations

– J’ai une bonne nouvelle, annonça Oswald.
– Tu as trouvé comment dévisser les barreaux ? questionna Kaya.
– Non, je crois que je suis en train de faire une pneumonie. Je vais mourir avant d’être jugé, c’est sûr.
– Mon pauvre, maugréa Ivar, tu es beaucoup trop malchanceux pour ça…
.
—————
.
– Dans le coin, quand les mômes sont pas sages, on les menace de leur faire avaler le lehring.
– Le quoi ? fit Oswald.
– Le maudit parasite qui prend possession de votre âme et vous change en bête enragée.
– Par tous les dieux, gémit Kaya, alors c’est comme ça… c’est un parasite.
– Combien de temps ça dure ? interrogea Oswald.
Ivar se taisait, mais écoutait de toutes ses oreilles. Leur survie dépendrait peut-être d’une de ces informations.
– Sept jours, répondit l’homme. Parfois plus. Parfois moins.
.
—————
.
Toi aussi, tu connais la faim, mais sais-tu ce que cela fait de manger ses propres doigts ?
.

Ma note

♥ 4,5/5

 

20 réflexions au sujet de « « Le roi des fauves » d’Aurélie Wellenstein »

  1. Je viens de le commencer et c’est vrai que le début est assez long, j’ai du mal pour le moment à rentrer vraiment dedans. Mais j’ai envie de découvrir ce qui va arriver aux trois personnages. Par contre, au vu de ta chronique, je trouve assez bizarre que le Roi des fauves, comme d’autres personnages secondaires, soit moins approfondi vu qu’il a été choisi pour le titre du livre. Mais j’en découvrirai sûrement la raison entre lisant le livre jusqu’au bout.

    Aimé par 1 personne

    1. Désolée de mon temps de réponse. As-tu avancé dans ta lecture (livre fini ?^^) Qu’en as-tu pensé ?
      Le début peut paraître long, effectivement. L’auteure a préféré développer ses personnages ainsi que leur relation.
      Hum pour la personnalité du Roi des fauves, c’est mon ressenti. Je trouve que l’on reste assez en surface (et puis, il arrive assez tard dans le récit).

      J’aime

  2. Cette couverture est fascinante!
    L’histoire a l’air vraiment chouette, malgré le début lent.
    J’aime la fantasy qui porte des messages sur les inégalités, les injustices du coup je garde en tête ce roman pour plus tard!
    J’ai juste un peu peur que ce soit trop sombre pour moi, mais c’est compliqué vu que mes limites ne sont pas toujours les mêmes^^ Chouette chronique en tout cas 🙂

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire