Science Fiction·Young adult

« Mask » T1 de Carole Cerruti

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Mask » T1
Auteur : Carole Cerruti
Genre : Young Adult / Science Fiction
Éditeur : Éditions Dreamland

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résumé du livre

2059, empire du Japon. Dans un monde post-apocalyptique, les adolescents grandissent sans connaître ni beauté ni laideur, le visage en permanence dissimulé. Pour Miya, qui va avoir 17 ans, l’heure est venue d’enlever ce masque lors de la « cérémonie des visages ». L’Empereur décidera alors de son sort : s’il estime qu elle n’est pas assez belle, ce sera l’expulsion de la capitale et elle devra vivre parmi les reclus. Au contraire, si Miya est admise à la Cour, son avenir est assuré et elle pourra épouser son fiancé officiel. Mais, secrètement, la jeune fille aspire à autre chose qu’un destin tout tracé. Et sa rencontre avec Wallace, un jeune prisonnier américain, va encore attiser cette flamme de liberté qui ne demande qu à s’embraser… Il faut souvent braver les interdits pour devenir libre.

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Ma critique

couv3840086J’ai découvert cet ouvrage lors du salon littéraire Le livre sur la Place. L’auteure était sympathique, le synopsis paraissait intéressant et le staff avec qui j’ai échangé donnait envie de plonger à l’aventure ! Au final, ce fut une belle surprise ! Les personnages principaux ont su me plaire, notamment Miya, l’héroïne, dont la personnalité va réellement évoluer au fil des événements. Le rythme est assez bon (même si on notera un début un peu lent), la plume agréable et on tourne les pages avec facilité. Cela dit, on reste sur une trame scénaristique de dystopie classique : un monde parfait/avec des règles auxquelles tout le monde se plie sauf des rebelles et une romance en toile de fond. Là où l’auteure tire son épingle du jeu, c’est avec son idée de masque. En effet, dans ce monde, chaque citoyen reçoit un masque durant sa jeunesse. Cet objet, similaire à une seconde peau, ne peut en aucun cas être retiré. Les porteurs doivent le laisser intact jusqu’à leurs dix-sept ans. Ils ont l’interdiction de se voir ou d’autoriser quelqu’un à le faire. Ils sont contraints d’attendre la cérémonie de leur majorité en présence du Seigneur qui va dicter leur destin. Les personnes laides sont alors envoyées dans des zones où le travail est difficile tandis que les plus belles ont d’autres obligations… Toutes les réflexions autour de l’apparence, de la beauté, de la perfection et de l’uniformité sont très bien mises en avant et poussent à la réflexion. J’ai trouvé que c’était très intéressant. C’est d’ailleurs ce qui va amener Miya à prendre une grande décision lorsque le moment sera venu pour elle de faire tomber son masque… J’ai beaucoup aimé le mystère qu’il y avait autour du visage de la jeune fille. Même si c’était futile, je me suis demandée à plusieurs reprises quels étaient ses traits et quelles seraient les réactions de son entourage face à cette révélation.

La romance m’a paru simple mais relativement efficace. Au départ, Miya est destinée à Sakiro, son fiancé qui, du jour au lendemain, va complètement changer de comportement sans que l’on en sache la raison. C’est à ce moment-là que va rentrer en scène le mystérieux Wallace, un étranger américain qui a eu le malheur de traverser la frontière. À cause du travail de son père, Miya va être chargée de s’occuper de lui et de le soigner…… Et vous voyez certainement venir le triangle amoureux ! Cette situation m’a évidemment fait serrer plus d’une fois les dents… À croire que cela devient un élément obligatoire en littérature. J’ai d’abord cru que la solution à ce triple amour serait toute trouvée toutefois, la dernière partie a remis le sujet sur le tapis, ce qui a eu pour effet de m’agacer. Heureusement, mes nerfs ont été calmés par le prétendant que j’ai préféré. (Mais je ne vous dirais pas lequel !) L’auteure a réellement su développer son caractère : il est observateur, ouvert, franc, taquin et protecteur mais, lorsque l’héroïne dit ou fait quelque chose qui ne lui plaît pas, il le lui dit. C’est bête à dire cependant cela devient tellement rare ! Les compagnons des héroïnes de dystopie semblent souvent soumis à leur belle au tempérament de feu… J’ai donc apprécié que ce ne soit pas vraiment le cas ici. J’ai également aimé le fait que, dans la dernière partie, la romance prenne le temps de s’installer. On n’est plus sur un simple coup de cœur ; plusieurs scènes vont rapprocher les deux tourtereaux… Ce sont des moments plein de tendresse qui m’ont arraché plusieurs sourires.

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L’univers est également l’une des forces de cet ouvrage. On va le découvrir de façon progressive et parfaitement abordable. On n’est pas noyé par les informations : celles-ci arrivent au compte goutte (situation du monde, ce qu’il s’est passé avec la population mondiale, avancée technologique, etc.). Il y a beaucoup de règles qui régissent la vie des personnages cependant, on va les découvrir peu à peu. C’est d’ailleurs avec grand plaisir et stupéfaction que je découvrais les ordres instaurés. Si certaines sont compréhensibles et habituelles lorsque l’on parle de société assouvie et endoctrinée, d’autres ont réussi à me surprendre ! C’est par exemple le cas de l’interdiction de courir ! On est réellement dans une société où le peuple doit être parfait, uniforme, en pleine désillusion, sans saveur et endormi. Évidemment, qui dit réglementation dit désobéissance. Comme dans toutes les dystopies, l’héroïne va découvrir l’envers du décor en côtoyant par moment quelques rebelles surnommés les Sans-Visages. Je craignais que l’on ne rentre dans une révolution classique néanmoins, Carole Cerruti a préféré proposer des terroristes moins violents que ce dont on a l’habitude. Ce que l’on découvre aux côtés des Sans-Visages m’a, de ce fait, bien plu et agréablement surprise.

Globalement, on a là un bon roman prenant avec une narration alternée qui fouille assez bien les personnages principaux et qui pousse à la réflexion sur notre potentiel futur… En revanche, ce livre n’est pas exempt de défauts… J’ai été déçue par les personnages secondaires : non seulement ils sont nombreux, mais ils ne sont surtout pas assez étoffés à mon goût. J’ai par exemple été insatisfaite par Katsuo, le frère de Miya, dont on va longtemps entendre parler à cause de sa méchanceté… mais qui passera à la trappe vers le milieu du récit. J’espérais qu’on le développe davantage ou qu’il aurait un rôle plus important. Idem pour Dan et Chris, deux mystérieux étudiants dont l’importance sera minime et tardive… L’antagoniste principal m’a paru intéressant lorsqu’il s’est révélé toutefois, il s’est finalement montré fade et peu crédible. Je ne pensais pas qu’il proposerait un tel marché à Miya alors qu’il y avait tellement de choses à sa portée pour accéder au pouvoir… Enfin, on notera un dernier tiers intéressant mais trop rapide à mon goût… La fin s’est avérée compliquée : j’ai dû la relire deux fois afin de voir si j’avais bien compris ce qu’il se passait… Or, je n’ai pas trop adhéré à ce choix, mais c’est bien sûr un ressenti purement personnel. L’auteure a affirmé travailler sur une suite… Mais après un tel dénouement, je ne sais pas du tout quel chemin va prendre le récit… Toutefois, je suis tout de même curieuse de lire le second tome s’il est publié un jour ! En attendant, il me tarde d’échanger avec L_Bookine qui a également acheté cet ouvrage.

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Citations

Nos règles sont strictes, mais c’est pour notre bien. L’égalité est la chose la plus importante dans notre monde, et le visage, la beauté ou la laideur doivent rester cachés le plus longtemps possible afin que tous puissent grandir égaux.
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L’homme est grand qui sait conserver son cœur d’enfant.
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La vie est à la fois trop courte et trop longue, et parfois, je me demande si la mienne a déjà commencé. Il me semble que quelque chose attend au fond de moi, mais j’ignore ce que c’est.
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Ma note

♥ 4/5

 

 

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