Romans policiers / Thriller

« La fille du train » de Paula Hawkins

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « La fille du train »
Auteur : Paula Hawkins
Genre : Thriller psychologique / Polar
Éditeur : Pocket

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résumé du livre

Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…

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Ma critique

Non, je n’ai pas un train de retard ! Ce thriller psychologique glaçant, je l’avais déjà lu il y a longtemps dans la version de Sonatine. Or, lorsque j’ai vu que les membres du club des lecteurs de ma médiathèque proposaient ce titre, je n’ai pas hésité à le relire et à voir le film pour comparer. Même si je connaissais le dénouement (que je trouve finalement un peu facile…), j’ai pris plaisir à suivre les péripéties de Rachel. Cette dernière est vraiment un personnage principal aussi intéressant que complexe. Grâce à une narration semblable à celle d’un journal intime, on va découvrir son quotidien, ses peines et sa dépression. Suite à des blessures du passé, la jeune femme s’est enfermée dans la solitude, le désespoir, l’alcool et l’imagination. Elle est complètement perdue et à bout. Elle raconte ce qu’elle traverse et fait régulièrement allusion à des flashs de son passé. Or, à cause de la boisson, on ignore si ce qu’elle a vécu s’est réellement déroulé de la sorte. Paula Hawkins joue subtilement avec son lecteur : Rachel semble perdre la tête, avoir commis l’irréparable et paraît incapable de s’en souvenir. couv10003308On ignore ce qui est le fruit de son imagination (ex : la vie et les noms qu’elle donne au couple qu’elle aperçoit depuis son train) et la réalité. Ce côté brouillon, trouble, ambigu, sombre et malsain est volontaire. On nage en eau trouble et, régulièrement, on va se heurter à des fausses pistes. L’auteure nous ballade avec habileté, non rendant alors aussi paranoïaque et tendu que l’héroïne borderline dont on a du mal à s’attacher.

En plus de sa forme semblable à un journal, la narration va voleter d’une femme à une autre. On aura donc le point de vue de Rachel, Megan et Anna. Très vite, on va constater que ces trois personnages sont loin d’être innocents ou parfaits. De gros mystères planent. Grâce à l’ambiance et la narration alternée, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de rythme. C’est très addictif. On a envie de découvrir la vérité ! En revanche, malgré ma relecture, j’ai toujours autant de mal avec la quantité de personnages. Il y a beaucoup de noms à retenir. On se perd ! Déjà que l’auteure joue avec la démence et l’alcoolisme de son personnage principal, c’était difficile de garder la tête hors de l’eau avec ces nombreux personnages. Heureusement, on finit par s’y faire et on assiste, avec impatience et émoi, à un final pour le moins explosif ! Le film, bien qu’il possède des défauts, retrace assez bien l’intrigue. De plus, j’ai trouvé que l’atmosphère du roman était respectée. D’ailleurs, cela ne m’a pas dérangée de le revoir même si je connaissais l’histoire originale… Un bon thriller psychologique à trois voix que je recommande et qui mérite son succès…

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clubdeslecteurs.

Citations

C’est ma faute. Je buvais déjà, de toute façon, j’ai toujours aimé boire. Mais je suis devenue plus triste, et la tristesse, au bout d’un moment, c’est ennuyeux – pour la personne qui est triste et pour tous ceux qui l’entourent. Puis je suis passée de quelqu’un qui aime boire à alcoolique, et il n’y a rien de plus ennuyeux que ça.

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Le vide : voilà bien une chose que je comprends. Je commence à croire qu’il n’y a rien à faire pour le réparer. C’est ce que m’ont appris mes séances de psy : les manques dans ma vie seront éternels. Il faut grandir autour d’eux, comme les racines d’un arbre autour d’un bloc de béton ; on se façonne malgré les creux.

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Soyons francs, encore aujourd’hui, la valeur d’une femme se mesure à deux choses : sa beauté ou son rôle de mère. Je ne suis pas belle, et je ne peux pas avoir d’enfant. Je ne vaux rien.

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Ma note

♥ 4/5

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14 réflexions au sujet de « « La fille du train » de Paula Hawkins »

    1. Le film va à l’essentiel et retranscrit superbement l’ambiance du roman.^^ Ce dernier comporte des scènes supplémentaires et rajoutent pas mal de troubles. Je pense que tu fais bien d’avoir vu le film et d’avoir envie de lire le livre un jour. l’inverse est plus difficile. On est plus critique, car on a beaucoup d’attentes.

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  1. Je partage ton avis sur le roman même si je pense que si je le relisais, je trouverais comme toi la fin finalement assez facile. Mais rien que pour le rythme que tu mets bien en avant, je le relirai un jour. Par contre, j’ai vraiment eu du mal avec le film, mais il faut dire que j’avais tellement aimé le livre que mes attentes étaient très élevées…

    Aimé par 1 personne

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