Romans policiers / Thriller

« Rien qu’à moi » d’Elisabeth Norebäck

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Rien qu’à moi »
Auteur : Elisabeth Norebäck
Genre : Thriller psychologique
Éditeur : Milady

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résumé du livre

Stella Widstrand est une femme comblée, elle a un mari et un fils qu’elle aime plus que tout au monde. La petite vie tranquille de cette psychothérapeute vole en éclats le jour où elle reçoit une jeune patiente, nommée Isabelle. Elle est convaincue qu’Isabelle n’est autre que sa fille, Alice. Ce bébé qui a disparu dans des circonstances tragiques, lors de vacances en famille à la mer. Tout laisse à penser qu’Alice s’est noyée, mais son corps n’a jamais été retrouvé. Stella a toujours été convaincue au fond d’elle qu’Alice était vivante. Mais ne prend-elle pas ses désirs pour des réalités ?

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Ma critique

Lorsque j’ai vu « Rien qu’à moi » dans le catalogue des éditions Milady, j’avoue avoir été intriguée par le résumé ainsi que par le texte sur la couverture « Deux mères éperdues. Une fille disparue. Qui est vraiment sa mère ? ». Je sentais que cette histoire allait être pleine d’émotions, de suspense et de questionnements… Hélas, ces attentes ne sont arrivées que sur les cent dernières pages… Les trois-cent-soixante autres sont malheureusement beaucoup trop lentes, voire répétitives, ce qui a fait que je me suis ennuyée durant ma lecture… C’est vraiment dommage, car ce thriller psychologique avait un synopsis intéressant et des protagonistes troubles qui semaient le doute dans la tête du lecteur… Pour moi, il y a clairement un problème de rythme… Que l’auteure prenne le temps de planter son décor et de présenter ses personnages grâce à une triple narration (les deux mères et la prétendue fille disparue) ne m’a pas dérangée. Bien au contraire, j’ai ainsi pu découvrir progressivement la personnalité de chacune de ces femmes, leurs craintes, leurs ressentis face aux événements et leurs secrets les plus enfouisrien-qu-a-moiToutefois, cela va être le calme plat pendant très longtemps ! Il n’y a pas d’action, ni de pistes importantes ou de tension. Le scénario est très linéaire, si bien que j’ai parfois eu la sensation de tourner en rond jusqu’à plus de la moitié du roman… En revanche, le dernier quart est terriblement addictif ! Je n’arrivais plus à m’arrêter et n’ai obtenu satisfaction qu’en le lisant d’une traite !

L’ouvrage a néanmoins plusieurs atouts, notamment avec Stella et Kerstin, les deux génitrices qui prétendent qu’Isabelle/Alice est leur fille. Elisabeth Norebäck a réussi à me balader et à me faire douter de chacune d’elle, car leur comportement va se révéler étrange dans plusieurs passages. Kerstin est par exemple présentée comme une mère sur-protectrice, voire envahissante. Voyant sa fille changer et avoir des réactions inahbituelles, elle va tout faire pour que cette dernière arrête la thérapie ou lui faire réaliser que les questions qu’on lui pose sont bien trop personnelles et intrusives !… D’autant plus que la psychologue va jusqu’à prendre Isabelle/Alice en filature durant son temps libre et qu’elle a une plainte pour harcèlement déposée par l’une de ses patientes ! Kerstin ne voit donc pas du bon œil cette mystérieuse Stella. Celle-ci va effectivement devenir de plus en plus paranoïaque, anxieuse, à vif et déterminée à retrouver sa fille quoi qu’il lui en coûte… Elle n’hésitera donc pas à mentir à son mari, à douter de son entourage ou de tout plaquer pour mener l’enquête ! On assiste à sa démence progressive et de plus en plus importante, si bien que l’on se demande si son intuition première est vraie ou si c’est la folie qui la déboussole totalement ! Tirer le vrai du faux est donc ardu, ce qui m’a beaucoup plu ! Même si j’avais deviné le dénouement assez rapidement, l’auteure a tout de même su provoquer mon trouble durant cette lecture…

Le reste des protagonistes m’a malheureusement laissé un sentiment mitigé. Henrick, le mari de Stella, est assez mystérieux. J’aurais souhaité en savoir plus sur lui, car j’ai eu l’impression qu’il était aussi lisse que le premier mari de la psychothérapeute… Il aurait été préférable d’en savoir davantage sur lui, au moins en fin d’ouvrage. Isabelle/Alice a commencé par m’intriguer, puis elle n’a pas spécialement évolué… De plus, j’ai trouvé les passages avec son petit-ami longs et peu utiles… Il n’y a que ses derniers mots qui m’ont paru intéressants, car ils ont démontré une force de caractère qu’il n’y avait pas forcément dans le reste du livre… Quant aux personnages secondaires, ils sont vite oubliés, ce qui est plutôt dommage.

« Rien qu’à moi » est un thriller psychologique avec de bonnes idées, un dernier tiers haletant ainsi que des narratrices troublantes toutefois, il souffre de plusieurs défauts comme son rythme longuement trop paisible et des personnages secondaires pas assez étoffés. Je suis assez déçue, car je suis certaine que cela m’aurait plu davantage avec une centaine de pages en moins ou un peu plus de suspense… Merci quand même aux éditions Milady pour la découverte !

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CitationsArrête de penser à ce que tu as fait.
Arrête de penser à elle.
Arrête de penser.
Arrête.

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Alice.
Son vrai prénom.
Il ne signifie rien pour Isabelle. Elle ne sais pas qui je suis. Je pourrais bien être n’importe qui à ses yeux. Je suis une étrangère.
Elle ne m’a pas recherchée. Elle ne m’a pas pistée. Elle n’a pas pensé à moi. Elle ne m’a pas attendue, espérée. Je ne lui manque pas. Elle ignore que je l’ai sentie grandir en moi. Qu’elle est ma fille et que je l’ai portée pendant neuf mois. Que j’ai passé une nuit interminable à endurer pour elle les pires douleurs de ma vie. Elle ne sait pas que je l’ai nourrie à mon sein, que j’ai regardé au fond de ses yeux, qu’elle a dormi dans mes bras. Pour ma propre enfant, je n’existe pas.

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– Qu’est-ce que le deuil ? demandé-je. Qu’est-ce que le manque de quelqu’un ? Quand une personne vous est enlevée, elle emporte un morceau de vous avec elle. Un morceau qui ne peut jamais être remplacé par quoi que ce soit. Le deuil reste là pour toujours. Et ça fait mal. Ça saigne, c’est douloureux. Ça devient une croûte qui gratte, puis qui tombe. Et ça saigne de nouveau. Un jour, ça devient une cicatrice. La blessure guérit, mais la cicatrice reste.
Tout le monde a les yeux rivés sur moi. Le silence est oppressant.
– Au bout de quelques années, la tristesse et la perte vous ont changé, poursuis-je. Elles sont devenues une partie extériorisée de vous. Elles participent à la construction du reste de votre vie. Pas un jour ne s’écoule sans que le chagrin soit présent. On n’oublie jamais. Ça fait partie intégrante de vous, de qui vous êtes.

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Ma note

2,5/5

11 réflexions au sujet de « « Rien qu’à moi » d’Elisabeth Norebäck »

  1. Malgré quelques atouts, le scénario trop plat et la mauvaise gestion du rythme ne me donnent pas très envie de découvrir le roman… Merci de ta chronique qui me permet d’éviter une déception ou, du moins, une lecture dans laquelle j’aurais eu du mal à me plonger 🙂

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