Fantastique/Fantasy·Science Fiction·Young adult

« La mémoire des couleurs » de Stéphane Michaka

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « La mémoire des couleurs »
Auteur : Stéphane Michaka
Genre : Fantastique / Science-Fiction / Young Adult
Éditeur : PKJ (Pocket)

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résumé du livre
Mauve, un garçon d’une quinzaine d’années, se réveille dans une brocante. Il a perdu la mémoire et ignore comment et pourquoi il s’est retrouvé là. Très vite, il s’aperçoit qu’il peut lire dans les pensées. C’est le début d’un parcours semé d’embûches pour reconstituer son histoire. Tandis que le puzzle s’assemble pièce par pièce, Mauve, au-delà de son incroyable odyssée personnelle, entrevoit l’avenir de l’humanité… et le rôle crucial qu’il va y jouer.

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Ma critique

J’ai emprunté cet ouvrage suite aux recommandations d’une collègue et aux retours très positifs de mes lecteurs adolescents. À sa sortie, je me rappelais que la couverture m’avait relativement intriguée en raison de ses teintes cependant, j’avais également constaté que l’auteur était le même que la saga « Cité 19 » qui a reçu des avis très mitigés, voire mauvais… De ce fait, j’avais évité de craquer… Le trouver en médiathèque fut donc une belle occasion pour découvrir la plume Stéphane Michaka et pour voir si je rejoignais ces critiques enthousiastes ! Hélas, le résultat ne fut pas à la hauteur de mes attentes… Je reconnais volontiers les qualités de cet ouvrage ainsi que le joli style de l’auteur néanmoins, ce ne fut pas une lecture transcendante

couv72224710Dès le début, j’ai été assez déboussolée par le cas de Mauve, cet ado amnésique et doué de télépathie. Ce jeune narrateur semblait totalement découvrir la vie et paraissait venir d’ailleurs, où la technologie est plus avancée, où l’on n’emploie pas la première personne, où la majorité est à neuf ans, où l’on s’appelle par une couleur tatouée sur le corps, où atteindre l’âge de la soixantaine est impossible, où l’on peut lire un roman complet en cinq minutes, etc. Mauve vient-il du futur ? Est-ce qu’il s’est échappé d’une secte ? A-t-il des troubles neurologiques au point de vivre dans un monde imaginaire ? Est-il un extra-terrestre ? Je me suis posée énormément de questions sur ce garçon et sur ses origines. Découvrir les différences entre notre quotidien et ce fameux endroit insolite fut incroyable, étrange et déstabilisant… De plus, je ne savais pas réellement où l’auteur voulait en venir, ce qui rendait la lecture atypique ! De mes souvenirs, je n’ai jamais lu un livre comme ça, ce qui est à la fois une force et une faiblesse, car on sort des sentiers battus cependant, c’est vraiment très spécial ! Ce fut donc une expérience originale !

Malheureusement, « La mémoire des couleurs » souffre d’un problème de cadence. En effet, le rythme était assez linéaire. Il ne se passe rien, ou pas grand-chose, pendant plus de quatre-cents pages… Il n’y a aucune tension ou suspense. On ne se concentre que sur la quête identitaire de Mauve, sur sa découverte des deux univers et, plus tard, sur sa recherche de Cyan, une demoiselle qui fait battre son cœur… Même si les découvertes étaient intéressantes, j’aurais souhaité plus de dynamisme… En revanche, je reconnais que les rencontres que va faire Mauve sont intéressantes, notamment avec le vieil André, un homme gentil, fascinant, touchant et protecteur. Il est, de loin, le protagoniste que j’ai préféré. Jade et Lucie sont également deux personnages qui valent le détour toutefois, j’ai trouvé qu’elles avaient un caractère bien trop similaire (deux bourrues à la langue acerbe, mais qui ont bon fond). Les autres individus gravitant autour du héros sont plus ou moins sympathiques cependant, je ne les ai trouvés pas assez développés.

Ce one-shot a également pour atout d’avoir des thématiques pertinentes (l’amour, la liberté, la tolérance, la paix, le respect, l’écologie, etc.) ainsi que de très belles réflexions comme celles sur la lecture. Le personnage principal évolue au fil de cette aventure et n’hésite pas à se poser des questions qui poussent le lecteur à réfléchir. De plus, la plume de Stéphane Michaka est aussi jolie que poétique et philosophiqueDommage que je ne me sois pas attachée à Mauve, que j’ai trouvé le rythme trop lent et que j’ai réellement eu l’impression d’avoir lu un ovni littéraire… Je ressors déçue et pense qu’avec ce genre d’ouvrage, cela passe ou ça casse ! Le mieux est encore de se forger son propre avis…

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Citations

– Tu as rêvé de la ville où tu vivais. Elles se ressemblent toutes sur Circé.
– Pourquoi n’y avait-il pas d’habitants ?
– Ça, je l’ignore. Les rêves ne sont pas un décalque de la réalité. Ils sont des messages cryptés. Une façon pour notre cerveau de dire quelque chose qu’on ne déchiffrera que plus tard. Ou jamais.
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Je réalise que les six mille langues qu’on m’a greffées lors du transfert ne rendent pas justice à l’imagination des humains. Ils ont sans cesse besoin de nouveaux mots pour traduire leur expérience.

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Je referme « L’Odyssée ».
Trois jours se sont écoulés depuis que j’ai rouvert ce livre pour le lire comme un humain.
Je croyais avoir pris goût à la lecture, mais je ne savais pas ce que c’était. Maintenant, oui.
Un exil heureux.

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– La veillée de ton conte, précise Nankin. C’est vraiment ce qui t’es arrivé ?
– Pourquoi mentirais-je ?
– Souvent les conteurs enjolivent leur histoire. Pas de mal à ça. On ne veut pas décevoir le public, alors on en rajoute. Plus pour grandir son histoire que pour se grandir soi.
– Qu’y a-t-il de grand dans mon histoire ?
Elle me regarde comme si j’étais le seul à l’ignorer.
– Ton amour pour Cyan. C’est un amour comme on n’en rencontre que dans les fables des humains.
– Elles ont sûrement un fond de vérité.

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Ma note

2,5/5

 

11 réflexions au sujet de « « La mémoire des couleurs » de Stéphane Michaka »

  1. La couverture m’avait un peu rebutée, mais le côté ovni littéraire, la plume de l’auteur, les thèmes abordés et les questions que tu soulèves en début de chronique restent très intrigants. Il est juste dommage que le rythme ne suive pas…

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  2. Oula, j’ai vu « ovni littéraire » dans les commentaires alors jme suis dit atypique ça peut me plaire, et après avoir lu la chronique « problème de rythme, linéaire pendant plus de 400 pages » j’ai étouffé un rire nerveux. Ce n’est pas pour moi, surtout qu’en plus tu ne l’as pas aimé

    Aimé par 1 personne

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