Littérature jeunesse

« Le garçon rose malabar » de Claudine Aubrun

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Le garçon rose malabar »
Auteur : Claudine Aubrun
Genre : Roman jeunesse
Éditeur : Syros

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résumé du livre .
Gabriel a peur de rendre sa rédaction sur le sujet : Quel métier voulez-vous faire plus tard ? Et si la classe se moque de son choix ? Alice, elle, assume son rêve : être conductrice de TGV. Et le jour où Rudy vient à l’école avec un sweat rose malabar, une dispute éclate. Mais pourquoi chacun ne pourrait-il pas faire ce qui lui plaît ?

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Ma critique

Pas facile de s’intégrer, notamment à l’école où le jugement est facile et où les moqueries conduisent rapidement au harcèlement… C’est par exemple le cas du pauvre Rudy qui vient un jour avec un sweat de rap à la teinte rose malabar ou encore Gabriel, le héros de ce court récit, qui s’est emmuré dans le silence pour protester, si bien qu’on le prend pour un sot ou un muet… couv44935032Claudine Aubrun a décidé de s’attaquer aux thématiques de la tolérance, des préjugés, des idées préconçues sur les filles et les garçons, du jugement hâtif et des métiers. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a matière à débat ! D’autant plus que les sujets sont plus qu’encrés dans l’actualité…

Le récit est court, facile à lire et abordable dès le CE2/CM1. On y suit Gabriel qui va déménager à Savigny-les-Couches où il va faire la rencontre de Rudy et de la pétillante Alice. Ensemble, ils vont se soutenir mutuellement face aux injustices et aux jugements de valeur. Cette amitié a commencé avec la découverte du pull de Rudy, car les autres n’ont rien trouvé d’autre que se moquer car « le rose, ce n’est pas pour les garçons ». Hélas, c’est tellement cliché et vrai d’entendre cela de la bouche de jeunes ou d’adultes ! Il suffit que je prenne l’exemple de ma fille : dès qu’elle n’est pas en rose ou, pire, porte du bleu, on croit que c’est un garçon. Il est également déjà arrivé que l’on me fasse remarquer que sa tenue « ne fasse pas assez fille ». Pour revenir à un exemple plus général, on pourrait étendre le sujet sur les jouets qui peuvent faire polémique : les poupées sont-elles pour les filles et les petites voitures uniquement pour les garçons ? Ce genre de propos aberrants n’est malheureusement pas une fiction ! Je suis donc ravie de les voir dans la littérature grâce à cet élève vêtu de rose. Cela dit, je doute que ces généralités disparaissent de suite…

Claudine Aubrun va un peu plus loin que la couleur associée à un genre, puisqu’elle va pointer du doigt des métiers que l’on attribue souvent à un sexe. On a par exemple Alice qui veut devenir conductrice de TGV, mais surtout le métier qu’a choisi Gabriel et qu’il n’ose avouer à ses camarades de classe. Cette révélation et la chute m’ont grandement plu ! Quelle surprise ! C’était une belle idée de choisir cet emploi et de l’expliquer avec des mots simples pour les jeunes lecteurs. Cela permet aux enfants d’être sensibilisés à des métiers méconnus et trop genrés. (…Même si je doute que beaucoup de personnes choisissent cette voie à cet âge !) Un petit roman intelligent qui aborde avec sensibilité et justesse des thématiques actuelles.

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Citations

Même s’il n’avait pas envie de rire, il a essayé de vanner :
– Tu pars habiter à Savigny-les-Couches ! C’est un village pour bébés ou quoi ?
J’ai eu un sourire crispé et, là, il a compris que c’était vrai.

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Bien sûr, Papa a raison, je n’ai aucune intention de devenir informaticien. Le métier qui me fait envie n’a rien à voir ! Mais quelle importance ? Ce qui compte, c’est de rendre un devoir à la maîtresse et de ne pas être la cible des autres. J’ai bien vu comment ils se sont comportés avec Rudy. Si je leur dis la vérité, ils vont se marrer, déclarer que c’est dégoûtant ou horrible, que ce n’est pas possible, que ça n’existe pas.

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Pile au centre, à terre, un garçon hurle :
– Et alors ?! Ça vous gêne ce que je porte ?
C’est Rudy. Il porte un sweat rose malabar. Des garçons de notre classe l’encerclent. Ils rigolent. Ici, ce n’est pas mieux que dans mon ancienne école, il faut toujours que certains se donnent le droit d’humilier les autres.

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Ma note

4/5

3 réflexions au sujet de « « Le garçon rose malabar » de Claudine Aubrun »

  1. J’aime beaucoup cette collection et ce petit roman a l’air plein de justesse dans sa manière d’aborder des thématiques fortes et tellement révoltantes…
    Pour les préjugés, je regrette que l’école en tant que telle en soit vecteur. Par exemple, ma nièce ne portait pas particulièrement de rose et ne considérait pas que c’était une couleur de fille. Une semaine après sa rentrée à la maternelle, elle ne veut plus porter autre chose parce que « une fille ça doit porter du rose »… Merci la maîtresse puisque apparemment, ce joli préjugé vient de là même si je ne doute pas que l’enseignante reproduise des schémas sans même savoir l’impact que cela a sur de jeunes personnes influençables.

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    1. La situation de ta nièce m’irrite, notamment à cause de la maîtresse ! J’aurais pensé que cela vienne des enfants qui ressortent ce qu’ils entendent de leurs parents/des adultes qui les entourent… Pas de la maîtresse elle-même. C’est fou et révoltant ! Quel dommage que cette enseignante aie de tels préjugés… Et les inculque aux enfants ! :/

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