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« J’aime tout ce qui me rappelle que je ne suis pas seule à souffrir sur cette terre » de Stephanie Butland

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « J’aime tout ce qui me rappelle que je ne suis pas seule à souffrir sur cette terre »
Auteur : Stephanie Butland
Genre : Roman contemporain
Éditeur : Milady

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résumé du livre

Loveday préfère la compagnie des livres à celle de ses semblables. Alors qu’elle s’efforce d’oublier son enfance difficile, elle reçoit un jour trois mystérieuses livraisons de livres qui ravivent ses souvenirs. Quelqu’un dans son entourage connaît le secret de sa vie. Est-ce Archie, le patron de la librairie dans laquelle elle travaille ? Rob, l’amoureux éconduit qui ne cesse de la harceler ? Nathan, le poète-magicien qu’elle vient de rencontrer, celui qui pourrait l’aider à trouver les mots pour raconter son histoire ? Le moment semble venu pour elle d’affronter son passé et d’enfin tourner la page.

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Ma critique

SECTION « BIOGRAPHIE »

Voici un roman contemporain qui aura su me surprendre à bien des reprises ! En lisant le titre, je reconnais avoir eu quelques appréhensions, car les titres à rallonge cachent aussi bien des pépites que des lectures très décevantes… jaimeDe plus, le résumé me laissait entendre qu’il y aurait un triangle ou un quatuor amoureux, ce qui m’effrayait beaucoup. Ce sont finalement les avis positifs sur la toile qui m’ont convaincue de lui laisser sa chance ! Or, je ne regrette pas d’avoir essayé car, malgré un début difficile (je n’arrivais toujours pas à voir où l’auteure voulait en venir au bout de 150 pages…), j’ai finalement apprécié la découverte ! La direction qu’a prise ce livre fut assez inattendue et touchante. L’une des scènes finales m’a d’ailleurs complètement coupé les jambes ; je ne pensais pas que ce serait aussi brutal et fort émotionnellement. Cet imprévu m’a séduite, car j’aime me tromper dans mes jugements ou ne pas anticiper un dénouement.

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SECTION « POÉSIE »

L’intérêt de cet ouvrage réside dans ses thématiques ainsi que dans la place de la littérature au fil des pages. Outre le fait que l’héroïne travaille dans une librairie, c’est une véritable passionnée qui a la littérature « dans la peau » ! En effet, elle s’est fait tatouer plusieurs extraits de livres sur le corps, symbole de certaines parties de sa vie. Ce sont également les ouvrages qui feront basculer le scénario, puisque la jeune femme va un jour trouver des livres appartenant à son passé qui vont la plonger dans ses souvenirs… Enfin, l’auteure a mis en avant la poésie, puisque Loveday va intégrer un club de poésie avec Nathan, un poète et magicien. Ce club propose des moments consistant à écrire et à lire devant un public une prose. Les personnages vont se servir de ces soirées pour s’exprimer et se livrer. Ces textes sont donc très importants dans le récit !

Du côté des sujets abordés, le choix est vaste ! On comprend pourquoi la pauvre Loveday a du mal à se projeter dans l’avenir ou à faire confiance : entre enfance difficile, violence conjugale, amour filial, secrets de famille, drame, harcèlement, résilience, pardon, amitié et amour, il y a largement de quoi faire ! Cette narratrice a réussi à me faire ressentir plusieurs émotions contradictoires. J’ai d’abord eu du mal à la supporter, car je la trouvais trop renfermée, fragile, associable, maniaque, moralisatrice et spéciale. Je n’appréciais pas sa façon de porter un jugement sur autrui, ni ce refus de créer des liens, voire d’aimer. Elle mettait de grosses barrières devant elle, faisant tout pour ne pas connaître les gens ou qu’on lui pose des questions trop personnelles. Je comprenais qu’elle était brisée et qu’elle n’avait pas refermée ses blessures toutefois, son comportement avait tendance à m’agacer… Mais, sans m’attacher à elle, j’ai fini par m’habituer, à ressentir de l’empathie et à la trouver émouvante, notamment grâce aux chapitres dédiés à sa jeunesse. Les parents de la libraire ont été très nuancés et touchants malgré leurs actes… Cela les rend terriblement humains. Ces parties dédiées au passé sont ce que j’ai préféré dans le roman.

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SECTION « POLICIER »

Point de suspense ou de gros rebondissements dans la trame scénaristique de ce roman ! Hormis la fin, on anticipe assez bien les événements. On va plutôt être sur des rencontres, des échanges entre les protagonistes ainsi que des plongées dans le passé de l’héroïne. Les personnages masculins dont fait mention la quatrième de couverture sont tous intrigants, imparfaits et relativement bien développés. J’ai finalement pris plaisir à les découvrir, même lorsque leur comportement était plus que discutable… Ainsi, j’ai apprécié la place qu’ils ont prise dans le récit autant que j’ai aimé suivre le long parcours tumultueux de Loveday. Malgré le démarrage difficile, « J’aime tout ce qui me rappelle que je ne suis pas seule à souffrir sur cette terre » fut donc une lecture plutôt plaisante et sensible. Merci aux éditions Milady pour cet envoi !

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Citations

Ce jour là, sur ce banc, tous les fantômes de mon passé vinrent me rendre visite – on se serait cru dans un château en Écosse.
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C’est pour ça que je n’aime pas parler avec les gens. Je ne trouve jamais rien d’intéressant à leur dire. Il me faut du temps pour trouver mes mots et quand on me regarde, ça me bloque. Et puis je n’apprécie pas vraiment mes semblables. Certains sont corrects, c’est vrai, mais ça, on ne peut pas le savoir tant qu’on ne les connaît pas.
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N’aie pas peur d’aimer, Loveday. C’est le conseil que je te donne.
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Avant que papa ne perde son emploi, je n’écoutais jamais mes parents le soir dans mon lit. Mais dans le monde sans travail, c’était différent. Pour commencer leurs discussions avaient changé. Autrefois, ils parlaient calmement et leurs voix me parvenaient comme un doux grondement semblable au ressac de la mer, durant lequel se détachaient parfois quelques mots. A présent, ils avaient tendance à hausser le ton et à crier, après quoi j’entendais des « chut » angoissés de ma mère et mon prénom.
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Ma note

3,5/5

10 réflexions au sujet de « « J’aime tout ce qui me rappelle que je ne suis pas seule à souffrir sur cette terre » de Stephanie Butland »

  1. C’est avec ce genre d’expériences qu’on se rend compte qu’il faut parfois se faire violence et aller au-delà de débuts quelque peu difficiles…
    Le titre est intrigant et l’héroïne, bien qu’assez particulière, semble avoir assez de consistance pour t’avoir fait changer d’avis, ou du moins, t’avoir poussée à ressentir des émotions pour elle. Quant à la place de la littérature dans le roman, je ne pense pas me tromper en disant que cela ne peut être qu’un plus pour les amoureux des livres même si je suis bien trop peureuse pour aller jusqu’à me faire tatouer un extrait de roman.

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    1. ^^ Ravie de te tenter !
      Oui, je pense que le caractère de l’héroïne conviendra à certains lecteurs. J’ai lu des avis (par exemple l’oursebibliophile) qui se reconnaissait en l’héroïne et l’avait appréciée dès le départ. Ca dépend de son caractère/sa sensibilité.
      Bonne future lecture si tu le lis un jour ! 🙂

      Aimé par 1 personne

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