Coup de coeur·Romans policiers / Thriller

« Le colis » de Sebastian Fitzek

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Le colis »
Auteur : Sebastian Fitzek
Genre : Thriller psychologique
Éditeur : Le Livre de Poche

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résumé du livre

Psychiatre, Emma Stein a été victime d’une agression dont elle s’est miraculeusement sortie. Vivant dans la hantise de croiser à nouveau la route de ce psychopathe que la presse a surnommé le Coiffeur, elle vit recluse dans sa maison, le seul endroit où elle se sent en sécurité. Un jour, son facteur lui demande d’accepter un colis pour l’un de ses voisins. Emma, qui les connaît tous, n’a pourtant jamais entendu le nom de ce destinataire…

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Ma critique

Quand ce colis-là est arrivé dans ma boîte aux lettres, je savais que j’allais le dévorer, mais j’ignorais que ce serait avec autant d’enthousiasme ! Jusqu’au bout, je me suis régalée avec l’ambiance étrange, saisissante et angoissante de ce thriller psychologique… Et quel final ! J’ai dû faire face à des révélations complètement inattendues ! Pour mon plus grand plaisir, je n’avais rien anticipé et c’est ce qui a fait de ce titre un coup de cœur !

couv42393096En plus de cette enquête au final surprenant, l’ouvrage a pour atout de proposer une atmosphère particulière notamment grâce à son héroïne borderline. Certes, c’est un profil de plus en plus récurrent dans le monde du polar cependant, cela a été très bien maîtrisé par Sebastian Fitzek ! Emma est une narratrice psychologiquement brisée qui, alors qu’elle était enceinte, a été droguée, rasée et violée par « Le Coiffeur », un serial killer qui semble en être à plus de quatre victimes… Ce drame l’a rendue complètement paranoïaque, dépressive, craintive, traumatisée, à vif et instable. Or, comme si les choses n’étaient pas assez compliquées, la jeune femme semble avoir des tendances mythomanes ! De ce fait, on doute énormément de son état : est-elle en train de fabuler ou dit-elle la vérité ? Qu’a-t-elle vécu de vrai ? Qu’est-ce qui fait partie de son imagination ? Est-elle aussi innocente qu’elle le laisse croire ? Mais alors, comment se fait-il qu’une série de faits insolites et inexpliqués se passe chez elle ? J’aime beaucoup ce type de personnage, car on ne sait jamais sur quel pied danser. Or, la vérité a été à la hauteur de mes espérances.

En plus d’une narratrice perturbée, un sacré panel de protagonistes étranges tissent une immense toile d’araignée dans laquelle on se laisse engluer avec plaisir. Entre le mari flic qui n’en peut plus que sa compagne s’enferme dans sa folie, son collègue qui lui fait les yeux doux, son voisin inconnu, son facteur qui a la chance d’être un futur papa et sa meilleure amie qui va lui faire une scène, il y a de quoi faire ! Le lecteur nage en eaux troubles… Ce que j’ai adoré ! Pourtant, au départ, j’ai mis du temps à rentrer dans le récit. J’étais assez dérangée par les nombreux changements temporels. En effet, on va faire plusieurs allers-retours entre le passé (les passages qui ont tout fait basculer) et le présent (un hôpital psychiatrique). J’étais particulièrement perdue à ces époques changeantes et il a fallu que la narration se stabilise à une période pour que je rentre enfin dans l’intrigue, soit un temps d’adaptation d’une soixantaine de pages. Une fois cette difficulté passée, je n’ai plus lâché mon livre, engloutissant les pages d’une traite et reprenant ma lecture dès que j’en avais l’occasion ! C’était vraiment très addictif, tendu et angoissant. La trame ne nous laisse aucun répit !

Ce thriller psychologique a quelques éléments tirés par les cheveux toutefois, il s’est révélé diablement efficace ! Cela m’a donné envie de découvrir d’autres titres de l’auteur… Ce que je compte bien faire une fois le confinement terminé…

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Citations.
Enceinte.
Huit lettres aujourd’hui dotées d’une signification complètement différente qu’à peine six mois plus tôt.
Jadis, avant, ce mot était synonyme de rêve, d’avenir, le symbole de la joie et du sens de la vie. À présent, il ne désignait plus qu’une blessure béante, un bonheur perdu, et quand on le prononçait à voix basse, il sonnait comme « jamais » ou « disparu ».

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Le Coiffeur.
Un qualificatif inventé par la presse, bien trop innocent. Comme si on appelait « voyou » un homme qui écorchait vives des femmes.

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Ses cheveux.
Symbole de la sexualité et de la fertilité depuis la nuit des temps. Voilà pourquoi, dans de nombreuses cultures, les femmes se voilent la tête, afin de ne pas attirer le démon qui habite l’homme.

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Au cours des semaines précédentes, elle avait fait le douloureux apprentissage des souffrances endurées par les dépressifs, dont la maladie est souvent interprétée comme une profonde tristesse par les non-initiés. En réalité, un dépressif se trouve coincé dans un gouffre psychique d’une telle profondeur qu’il est incapable de prendre la moindre initiative. C’est là une des raisons du taux élevé de suicide chez les dépressifs au moment où ils commencent un traitement destiné à leur redonner des forces. Ces cachets ne leur rendent pas la joie de vivre mais leur procurent l’énergie de mettre fin à leurs jours.
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Ma note

5/5 Coup de cœur !

 

16 réflexions au sujet de « « Le colis » de Sebastian Fitzek »

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