Romans policiers / Thriller

« L’innocence des bourreaux » de Barbara Abel

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « L’innocence des bourreaux »
Auteur : Barbara Abel
Genre : Thriller
Éditeur : Pocket

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résumé du livre

Dans une supérette de quartier, quelques clients font leur course, un jour comme tant d’autres. Parmi eux une jeune maman qui a laissé son petit garçon de trois ans seul à la maison devant un dessin animé. Seulement quelques minutes le temps d’acheter des couches pour la nuit. Parmi eux, un couple adultère. Parmi eux une vieille dame et son aide familiale, un caissier qui attend de savoir s’il va être papa, une mère en conflit avec son adolescent. Des gens normaux, sans histoire, ou presque. Et puis un junkie qui, à cause du manque, pousse la porte du magasin, armé et cagoulé. Mais quand le braquage tourne mal et que, dans un mouvement de panique, les rôles s’inversent, la vie de ces hommes et femmes ordinaires bascule dans l’horreur. Dès lors, entre victimes et bourreaux, la frontière est mince. Si mince…

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Ma critique

Jusqu’à présent, je n’avais encore jamais testé de Barbara Abel. Or, Nath des Lectures du dimanche m’avait donné envie de découvrir cette auteure grâce à sa dernière critique. Certes, je n’avais pas sous le coude les titres qu’elle avait lus, mais je me suis dit qu’il était temps pour moi de faire la rencontre de cette plume belge ! « L’innocence des bourreaux » m’a interpellé avec son résumé. J’aimais l’idée de huis-clos avec un braquage/prise d’otages qui tourne mal et j’étais curieuse de voir où cette histoire allait conduire le lecteur. Contrairement à ce que je croyais, on n’est pas réellement sur du polar, mais plutôt sur un thriller. Certes, il y a un lieutenant qui va poursuivre certains fugitifs toutefois, cela vient très tard dans l’ouvrage. C’est à peine si on fait la connaissance de ce personnage une centaine de pages avant la fin. Il n’y a donc pas vraiment d’enquête, mais du suspense quand même, de la tension ainsi que des révélations comme le secret de Léa, une mère divorcée ayant laissé quelques minutes son fils de trois ans tout seul à la maison, devant des dessins animés. L’auteure m’a vraiment bien eu avec ce rebondissement ! Par ailleurs, il n’y aura pas spécialement d’autres mystères à résoudre… En revanche, il y aura bien des morts et une tentative de fuite ! Du huis-clos au road-trip, les choses vont bouger tout au long des chapitres.

J’ai eu un peu de mal à rentrer dans le récit. Il faut avouer qu’il y a un paquet de personnages (une quinzaine !) dont on fait la rencontre en une cinquantaine de pages et que l’on va suivre simultanément. Heureusement que j’avais pris des notes car, n’ayant pas enchaîné ma lecture d’une traite, j’étais perdue dans les noms. J’ai dû me référer plusieurs fois à ma liste. Cela dit, cela n’a pas duré bien longtemps, puisque plusieurs têtes sont tombées. C’est un peu comme dans Game of thrones : n’essayez pas de vous attacher. Seule une poignée de personnages vivra et verra sa psychologie se développer. Les autres ne seront qu’un tremplin psychologique ou de l’huile (ou plutôt du sang !) pour faire avancer le scénario. Voyant la sombre destinée de certains brutalement s’arrêter, j’ai évité de m’attacher… Ce qui est plutôt dommage, car je suis finalement restée de marbre au devenir de chacun. Il n’y a que Léa qui a réussi à m’atteindre, car ce qu’elle a traversé était vraiment tragique…

Il faut voir cet ouvrage comme un roman noir ou un conte sinistre où chacun va avancer ou s’arrêter dans sa vie. En effet, bien qu’aucun des narrateurs ne se connaisse, ce petit séjour à la supérette changera à jamais leur quotidien ! J’ai trouvé cette histoire distrayante et, hélas, assez crédible par moments… Toutefois, j’ignore si j’en garderai un long souvenir ! Cela dit, j’ai apprécié la plume ainsi que l’idée de victime qui devient bourreau (et inversement). Je compte découvrir d’autres publications de Barbara Abel plus tard, sans doute en passant par mon réseau de bibliothèques.

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Citations

La vie est un parcours qui se trace au fil du temps, autoroute bien droite pour certains, chemin de croix pour d’autres, quand le destin bascule, quand on arrive à un carrefour, quand il faut choisir un itinéraire.

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Certaines personnes pensent, et affirment !, qu’on a toujours le choix. C’est faux. Il existe des circonstances où aucune option n’est envisageable.

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L’éducation, c’est comme les étiquettes sur les produits alimentaires : il y a une date de péremption. Passé cette date, ça ne sent pas bon. Ça pue comme on dit aujourd’hui. Au delà de cette limite, votre ticket n’est plus valable.

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L’enfance est un manteau dont il est douloureux de se devêtir quand , dans le monde des adultes, la tempête fait rage.

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Ma note

♥♥♥ 3,5/5

13 réflexions au sujet de « « L’innocence des bourreaux » de Barbara Abel »

  1. Je me souviens avoir eu un ressenti un peu mitigé sur ce roman mais je ne sais plus trop pourquoi. Je crois que je n’avais pas des masses accrochée à l’intrigue et le manque d’attachement aux personnages m’avait un peu dérangé. Je te rejoins concernant Léa par contre!

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  2. Le suspense étant au rendez-vous, ça pourrait me plaire d’autant que, comme toi, j’apprécie quand une victime devient bourreau et vice-versa. Cela a le mérite de montrer que rien n’est blanc ni noir et que les circonstances peuvent amener des gens à changer de rôle…
    Je retiens donc que le roman se lit bien, mais qu’il vaut mieux être concentré au regard de la galerie étoffée de personnages.

    Aimé par 1 personne

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