Fantastique/Fantasy·Littérature jeunesse

« La Promesse du Fleuve » d’Annie Bacon

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « La Promesse du Fleuve »
Auteur : Annie Bacon
Genre : Fantastique / Littérature jeunesse – ado

Éditeur : Castelmore

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résumé du livre

Odilon a un rêve : trouver Terre promise, une île dont lui parlait sa mère autrefois. Une île où lui et sa grande sœur Babette pourraient vivre en paix. Pour échapper à la guerre contre les hommes-oiseaux, ils embarquent tous deux sur le radeau d’un drôle de poète, qui descend le fleuve en quête d’aventure. Ensemble, ils découvriront des lieux merveilleux et effrayants : la ville aux mots de pouvoir, l’île des bâtards, et une capitale qui ne vit que pour les courses d’escargots géants… et ils rencontreront de nouveaux compagnons, à la recherche d’une terre d’accueil, comme eux.

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Ma critique

Attirée par la superbe couverture et les bons avis sur Livraddict, j’ai acheté cet ouvrage pour les jeunes lecteurs de la médiathèque. Curieuse, j’ai décidé de le lire avant de le mettre en rayon… Or, pour tout vous avouer, j’espère que les adolescents apprécieront plus cette histoire que moi ! Bien que je ne sois pas le public-cible, j’apprécie la littérature jeunesse, surtout lorsqu’elle apporte de beaux messages ainsi qu’une chouette aventure. Malheureusement, je n’ai pas du tout accroché à cette quête initiatique. L’idée de voyage le long du fleuve avec des personnages éclectiques était pourtant très intéressante. couv54659036Le groupe s’agrandissait à chaque halte dans des villes au bord de l’eau et découvrait différentes coutumes, fonctionnements ou rites parfois cruels (ex : lapidations) ou insolites (ex : courses d’escargots). Les voyageurs tissaient alors des liens, faisaient face à plusieurs dangers ou comportements violents, mais faisaient toujours preuve de courage, d’entraide, de tolérance et de détermination. Ces idées étaient réellement bonnes toutefois, la façon dont les choses ont été traitées ne m’ont pas plu.

J’ai eu l’impression d’être face à un ovni littéraire au rythme trop rapide et au contenu finalement assez lisse. Certes, il y a une pluie de personnages différents et pas forcément humains comme les Cornailles, des Hommes-Oiseaux ayant assassiné la famille des deux héros. Néanmoins, ils sont très peu développés. J’aurais tellement souhaité découvrir davantage ces personnages, leur personnalité, la société d’où ils viennent ou encore leurs desseins. Hélas, c’est à peine s’ils sont dépeints que ce soit physiquement ou psychologiquement. Annie Bacon semble avoir préféré miser sur le rythme en passant d’une ville à une autre afin d’aborder une large palette de thématiques comme l’homosexualité, la solitude, le racisme, le rejet, les préjugés, la peur, la résilience, le respect, l’amitié, la passion, etc. Cependant, si l’œuvre est riche en sujets abordés, j’ai trouvé que le traitement de ces derniers était bien trop léger. Le récit aurait sans doute gagné à peaufiner davantage certains points et, au risque de me répéter, à donner davantage de consistance aux personnages principaux pour lesquels je n’ai eu finalement aucune attache. Tout s’enchaîne à un rythme effréné, laissant à peine la possibilité au lecteur de ressentir de l’affection pour ces nombreux individus qui forment pourtant un joli noyau soudé !

Cette ode à la tolérance, à l’espoir et à l’entraide a également pour défaut d’être trop onirique pour moi. Bien sûr, certains passages sont aussi jolis que poétiques et prônent de belles valeurs toutefois, on est trop dans le merveilleux pour y croire. Chacun pardonne facilement ou se laisse porter par les autres. Enfin, j’ai vraiment du mal à donner un âge pour découvrir cette lecture. D’un côté, les personnages font vraiment très jeunesse, mais d’un autre côté, certains sujets sont assez complexes et nécessitent une certaine maturité. De plus, l’ouvrage est assez grand pour ces primaires. Je pense donc que l’on est sur du début/mi collège… J’ignore cependant si c’est un roman susceptible de leur plaire ! Je suis curieuse de connaître les premiers retours ! Ainsi, même si je n’ai pas aimé, j’espère que mes lecteurs auront un ressentis contraire au mien… Pour ma part, j’ai fait naufrage : le radeau a coulé…

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Citations

Les yeux fixés sur la colonne humaine loin devant, Babette raconte à son frère la légende que sa mère leur a narrée mille fois. Une terre d’accueil où tous les rêves seraient permis. Ils la reconnaitront à l’immense arbre planté sur sa plus haute colline et à l’homme aux manteaux multicolores qui les y accueillera, les bras grands ouverts. La jeune fille n’y croit pas, mais la simple possibilité d’une vie sans guerre la tire vers l’avant aussi bien que si on la tenait à son tour par la main.

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Vogue, vogue, petit bateau
mon cœur à la dérive
abandonné, au fil de l’eau,
les malheurs sur la rive

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Prends le bonheur quand il passe. On verra bien pour demain.

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Compagnons d’infortune,
fortune du cœur,
cœur comblé

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Ma note

1/5

 

12 réflexions au sujet de « « La Promesse du Fleuve » d’Annie Bacon »

  1. Arf ! Je comprends tout à fait le problème des livres trop rapides ! J’ai beaucoup de mal avec ça, ça casse vraiment l’immersion.
    Espérons que tes jeunes lecteurs y trouveront leur compte quand même !

    Aimé par 1 personne

  2. La couverture est de toute beauté !
    Je comprends ta déception, mais je me rends compte que j’arrive de plus en plus à me détacher du manque de profondeur d’un récit (moins des personnages) pour me focaliser sur le voyage et/ou les messages. Du coup, je pense que ça peut me plaire bien que le côté parfois un peu onirique me fasse un peu peur 🙂

    Aimé par 1 personne

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