Science Fiction

« Outsphere » T1 de Guy-Roger Duvert #PLIB2022

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Outsphere » T1
Auteur : Guy-Roger Duvert
Genre : Science-Fiction
Éditeur : Auto-édition / édité chez Inceptio en 2021

#ISBN9782490630554

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résumé du livre

Après avoir quitté une Terre mourante du fait des erreurs de nos sociétés, l’Arche, premier vaisseau à coloniser une exoplanète, arrive au bout d’un long voyage de 80 ans. Les colons sortent de leurs caissons cryogéniques et découvrent ce qui doit devenir un nouveau commencement pour l’humanité. Une nouvelle planète, un monde principalement végétal baptisé Eden. Les surprises se cumulent vite : la surface abrite une espèce primitive mais intelligente, des ruines prouvent l’existence de civilisations passées avancées, le système climatique obéit à des règles très particulières. Mais malgré tout cela, la colonisation commence de manière somme toute très classique, avec les traditionnelles oppositions entre militaires, scientifiques, civils. Mais tout change avec l’arrivée d’un nouveau joueur : un second vaisseau spatial arrive, quelques mois seulement après l’Arche. A son bord, des Terriens partis 60 ans plus tard, bénéficiant d’une technologie plus avancée, et eux même fortement modifiés génétiquement. Capables de se synchroniser et de communiquer télépathiquement entre eux, ils sont devenus une espèce fondamentalement collectiviste, que tout oppose aux traditionnels Terriens individualistes de l’Arche. Les deux peuples essaient dans un premier temps de cohabiter et d’apprendre les uns des autres, mais les obstacles rencontrés, le passé de la planète qui s’avère beaucoup plus riche et mystérieux que prévu, vont rapidement augmenter les tensions. Eden représente-t-il un nouvel espoir, ou au contraire la fin d’une civilisation ?
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Ma critique

Une fois encore, Guy-Roger Duvert a su m’embarquer dans un univers futuriste avec, cette fois-ci, le premier tome d’une saga m’ayant fait songer à « Les 100 » de Kass Morgan. On retrouve l’idée d’humains ayant dû quitter leur planète et cherchant un nouvel endroit pour se reconstruire. L’Arche, un vaisseau, va se poser sur l’Eden, une planète inconnue à fort potentiel, mais où les colons vont devoir faire face à de nombreuses péripéties. J’ai aimé suivre les scientifiques et les militaires durant leurs premières sorties. La plume de l’auteure est assez descriptive et fluide, si bien que l’on s’imagine aisément les scènes. Ainsi, je visualisais facilement les décors inquiétants, verdoyants ou brumeux… Aux côtés des protagonistes, j’ai assisté à la rencontre violente et terrifiante des hommes face aux Edeniens, des primitifs autochtones. De fil en aiguille, on se rend alors compte que cette colonie d’indigènes n’est pas le seul danger sur cette planète : il y a aussi la faune locale, des épidémies, des manifestations météorologiques, des phénomènes de combustion spontanée et une pluie d’autres éléments que je vous laisse découvrir. couv12406286Peu à peu, les têtes tombent… Les habitants de l’Arche vont devoir redoubler d’efforts pour survivre. Cette lutte et cette tension constante furent très intéressantes à découvrir. J’étais tenue en haleine, me demandant ce que chacun allait faire ou encore qui allait vivre. Le rythme va s’intensifier progressivement et, une fois que l’on est rentré dans l’ambiance de ce premier volet, on n’arrive plus à décrocher.

J’ai pourtant eu un peu de mal avant de profiter pleinement de ma lecture. En effet, bien que l’action et l’atmosphère me plaisaient, je n’arrivais pas à me repérer parmi les personnages. Ces derniers sont sacrément nombreux ! De plus, on les appelle parfois par leur nom, leur prénom ou leur grade, si bien que j’étais complètement perdue ! Le pire, c’était avec les Atlantes dont le nom était similaire. D’ailleurs, je ne me suis pas spécialement attachée aux protagonistes (qu’importe leur caste), car je ne savais plus qui était qui. En revanche, cela ne m’empêchait pas d’apprécier leurs interventions ou leurs réflexions. Je prenais quand même plaisir à suivre chaque narrateur. Olsen, un soldat, est l’un des protagonistes m’ayant le plus captivée, car il a été confronté de très près aux Edeniens ainsi qu’à l’hostilité naturelle de la planète. Les chapitres le mettant en avant ont été prenants, intéressants et intenses ! J’ai été surprise de voir à quel point Guy-Roger Duvert ne ménage pas ses personnages. Ces derniers souffrent, sont tiraillés par leurs idéologies et, parfois, meurent dans d’atroces souffrances.

L’ouvrage va aborder énormément de sujets, notamment des questions d’ordre éthique et moral. En effet, les avis divergent, que ce soit du côté des militaires, des scientifiques, des civils ou encore des Atlantes, un peuple venu du même endroit que les colons, mais à soixante années d’écart. Ces êtres aux physiques similaires, aux noms étranges (ex : M0014) et aux capacités télépathiques vont semer le trouble. De prime abord, ils sont pourtant pacifistes et vont aider les humains… Ce sont plutôt ces derniers qui vont se rebeller et développer progressivement des idées racistes. La cohabitation est alors rude, féroce voire mortelle… Racisme, différence, cohabitation, colonialisme, collectif/individualisme, démocratie, technologie, science, danger (intérieur comme extérieur), liberté, … Les thématiques sont à la fois nombreuses et pertinentes. Même si elles méritent d’être encore exploitées (ce qui semble être le cas dans la suite), elles alimentent bien le rythme du récit.

Je remercie de nouveau l’auteur pour cette découverte immersive. J’ai pris plaisir à découvrir Outsphere qui séduira certainement les adeptes de SF/space opera avec des colons débarquant sur une nouvelle galaxie. La seule chose qui m’a profondément dérangée, c’est l’énorme quantité de personnages. J’aurais dû les noter quelque part pour ne pas avoir ce désagréable sentiment d’être perdue pendant une bonne centaine de pages… Il aurait peut-être également fallu creuser un peu plus la personnalité de certains d’entre eux (En me penchant sur les avis du T2, j’ai constaté que cela sera le cas plus tard !) afin que je m’y attache davantage. Heureusement, l’action et la tension constantes m’ont donné l’envie de poursuivre ma lecture, si bien que je suis ressortie satisfaite de ce premier volet.

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 plib2022

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Citations

C’est déjà dur de se dire qu’on ne retournera jamais sur Terre. C’est presque pire de se dire que la Terre qu’on a connue n’existe de toute façon plus… Dieu sait ce qui a pu changer en presque un siècle…

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Entre nous, comparé aux trois ans que j’ai passé au Guatemala à lutter contre des rebelles mayas shootés aux drogues nanobiologiques et cybernétisés à fond, visiter une planète avec quelques sauvages primitifs et quelques bestiaux m’inquiète moins.

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Mais il n’y a rien de plus borné qu’un militaire. Ils ont déjà perçu une autre sortie comme une trahison, comme un défi. Laisser tout le monde sortir ? Ce serait reconnaître leur défaite. Or, un soldat ça ne perd pas, ça meurt, mais ça ne perd pas.

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– Je me disais simplement que certaines choses qui nous paraissaient tellement naturelles finiront par s’oublier…
– Comme ?

– Un œuf. Je veux dire un vrai œuf, pas un truc synthétique. Un truc avec sa coquille, quoi. Le plaisir de briser un œuf dans la poêle et de le cuire…Quelque chose d’aussi trivial que ça…Nous finirons tous par l’oublier… C’est un peu perturbant, non ?

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Ma note

4/5

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