Fantastique/Fantasy·Littérature jeunesse

« Les trois sorcières » de Céline Dominik-Wicker

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Les trois sorcières »
Auteur : Céline Dominik-Wicker
Genre : Conte revisité
Éditeur : Les Éditions du Vénasque

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résumé du livre

Et si la fée Carabosse, la Befana et Baba Yaga n’étaient que les déformations de noms de personnages bien réels ? Et si nous ne savions pas tout ce qu’il y a à savoir sur celles que l’on nomme, peut-être à tort, les méchantes fées ou encore les affreuses sorcières ? Sans cesse harcelées et humiliées par les bonnes fées, Chiara Bosse, Beth Ana et Barbra Yaga, les trois célèbres sorcières de Faërie, sont maintenant contraintes de quitter la forêt de l’éternel hiver pour trouver refuge dans le monde bien insolite des humains. Mais quel accueil leur réserveront ces étranges créatures qui ne croient ni aux fées ni en la mégie ? Vous le saurez en tournant la page.

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Ma critique

J’ai beau grandir, plonger dans des contes détournés me plaît toujours autant ! Une fois encore, Céline Dominik-Wicker m’a gâtée en me proposant la lecture de sa dernière parution. De plus, comme « Deux sœurs : Persévérance et Trahisons », elle a eu la gentillesse de dédicacer l’ouvrage à ma fille ! Un geste qui m’a énormément touchée… Mathilde étant encore trop jeune pour découvrir ce conte revisité, j’ai décidé de faire la rencontre de ces trois sorcières toute seule. Ce fut une aventure sympathique, drôle, pétillante et originale ! lestroissorcierescelinesdominikwickerChiara Bosse, Beth Ana et Barbra Yaga m’ont fait sourire, que ce soit grâce à leurs répliques ou à travers les situations abracadabrantes qu’elles vont vivre…

La découverte de Faërie fut très plaisante. Il faut dire que le monde d’où provient le peuple surnaturel est vaste, attrayant et rempli d’êtres en tous genres (sidhes, duergars, lechiy des bois, etc.) ! J’imaginais aisément les trois comparses malicieuses évoluer dans cet univers où s’entremêlent folklores, mythes et légendes de tous les horizons. Or, les clins d’œil aux histoires populaires (ex : La Belle aux bois dormants) sont savoureux. On sent que Céline Dominik-Wicker est une passionnée des contes. Si la première partie du livre narre comment les trois femmes, autrefois fées de la nuit, sont devenues des sorcières, la seconde moitié fut ma préférée. Ce qu’il se passera à travers les époques s’est révélé riche, intéressant et atypique ! Utiliser le voyage dans le temps était un pari risqué cependant, l’auteure a réussi à proposer un récit cohérent et ludique. Ce périple fut un très bon moyen pour aborder des thématiques intéressantes comme la quête identitaire, le choix de vie/de métier, l’amitié, la reconnaissance d’autrui, la différence, la tolérance, mais aussi les différentes perceptions des époques (Femmes, physique, culture, littérature, etc.). Ces sujets d’actualité sont toujours abordés avec bienveillance, humour et justesse.

En plus de son scénario distrayant et cocasse, l’ouvrage contient de belles illustrations. Il s’agit encore une fois de la patte d’Anna Horváth Annabies dont le style a de nouveau réussi à me séduire. J’ai particulièrement apprécié les bouilles des trois jeteuses de sorts. Toutefois, j’ai tout de même quelques réserves sur le public visé que j’ai réellement du mal à situer. Le format du livre et les dessins laissent à penser que l’œuvre est plutôt pour de jeunes lecteurs. Cependant, la plume de l’auteure est complexe, travaillée, avec de l’humour subtil ainsi que du vocabulaire parfois difficile à comprendre pour un enfant. J’ai moi-même dû regarder un ou deux mots dans le dictionnaire ! En outre, le texte est assez long et peut paraître un peu trouble pour des petits. Je réserverais plutôt cette aventure aux CM2, aux jeunes adolescents appréciant le folklore et à ceux qui, comme moi, aiment découvrir les contes revisités malgré leur âge.

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Facebook de l’auteure : Céline Dominik-Wicker

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Citations

Le cœur était le siège de l’amour et de la vérité.

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J’ai appris très vite, après mon arrivée en 1580, qu’on regardait avec grande méfiance les écrits étranges compilés dans un livre, surtout si ce livre appartenait à une femme.

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– Si je comprends bien, conclut l’aînée des sorcières, les humains de vos époques vont maladivement obsédés par la laideur.
– Ce n’est pas le cas pour toi ici ?
Chiara Bosse éclata de rire.
– Là où je vis, on a inventé le « politiquement correct ».
– Qu’est-ce donc ? demandèrent en chœur ses consœurs.
– C’est une façon de ne pas voir les choses telles qu’elles sont. Ainsi, personne n’osera dire que je suis proprement hideuse. On me prendra en pitié en me parlant de l’importance de la beauté intérieure. Mais, quoi qu’il en soit, personne n’osera me faire la moindre remarque sur mon physique disgracieux.

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Perdre ses ailes est terrible pour une fée, pas seulement physiquement, mais aussi symboliquement. Sans ailes, une fée est dépossédée de son essence, de ce qu’elle est. Elle est perdue dans le brouillard, en quelque sorte.
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Ma note

4/5

8 réflexions au sujet de « « Les trois sorcières » de Céline Dominik-Wicker »

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