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« Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran » d’Eric-Emmanuel Schmitt

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran »
Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt
Genre : Littérature contemporaine
Éditeur : Le Livre de Poche

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résumé du livre

Paris. Rue bleue. Dans les années 60. Moïse, onze ans, mal aimé, supporte comme il le peut de vivre seul avec son père. Monsieur Ibrahim, le vieux sage, tient l’épicerie arabe et contemple le monde de son tabouret. Un jour, le regard de monsieur Ibrahim rencontre celui de Momo et, de conversation en conversation, la vie devient plus souriante, les choses ordinaires extraordinaires…

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Ma critique

Que je suis contente d’avoir retrouvé la belle plume d’Eric-Emmanuel Schmitt grâce à ce petit roman aux allures de conte philosophique ! Encore une fois, l’auteur a réussi à m’émouvoir grâce à ses mots, à ses personnages pleins d’humanité et aux situations qu’ils vont vivre. Bien qu’il ne fasse que 80 pages, le destin du jeune Moïse, alias « Momo », m’a touchée.

couv19620620Cet ado juif en pleine quête identitaire et d’amour va tisser une superbe relation avec Ibrahim, le vieil épicier arabe du coin. Pourtant, ces deux-là n’ont pas grand-chose en commun ! Ibrahim est plutôt du genre silencieux, observateur et discret. Un vieux sage qui va prendre le garçon sous son aile en lui apprenant des combines amusantes pour biaiser son père et en lui donnant des conseils sur la vie. Momo est un adolescent perdu, abandonné par sa mère quand il était petit, méprisé par son père et ignoré par les jeunes de son âge. Il trouve des petits bouts d’amour dans le bras des prostituées et vole aussi bien son géniteur que dans la supérette du vieil Ibrahim. Ses journées, il les passe dans le magasin ou tout seul chez lui… Pourtant, les deux hommes vont se rencontrer et vont tisser un lien doux, tendre, charmant et original ! Chacun s’apportera quelque chose et c’est avec bonheur que l’on découvre le vieux gérant devenir un père de substitution pour ce jeune sans repères…

Le récit est court, mais efficace. En quelques mots, on s’attache au tandem et on rentre facilement dans l’histoire. Certes, on en voudrait plus cependant, la bulle est plaisante. De plus, des petits rebondissements viendront bousculer le quotidien de Momo et un long voyage attendra le duo. Il n’y a donc aucun ennui. Malgré la dureté de certains événements, je me suis régalée avec ce roman mêlant roublardise, tolérance, humour, optimiste, belles valeurs, amitié et sentiments. Une jolie leçon de vie qu’on lit en une trentaine de minutes. Une heure, au grand maximum. Ce serait dommage de s’en priver, non ? Et vlan, un sourire !

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Citations

Enfin, le soufisme n’était pas une maladie, ce qui m’a déjà rassuré un peu, c’était une façon de penser – même s’il y a des façons de penser qui sont aussi des maladies, disait souvent monsieur Ibrahim.

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Ton amour pour elle, il est à toi. Il t’appartient. Même si elle le refuse, elle ne peut rien y changer. Elle n’en profite pas, c’est tout. Ce que tu donnes, Momo, c’est à toi pour toujours ; ce que tu gardes, c’est perdu à jamais !

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Avec monsieur Ibrahim, je me rendais compte que les juifs, les musulmans et même les chrétiens, ils avaient eu plein de grands hommes en commun avant de se taper sur la gueule.

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– Moïse, c’est juif, c’est pas arabe.
– Je ne suis pas arabe, Momo, je suis musulman.
– Alors pourquoi on dit que vous êtes l’Arabe de la rue, si vous êtes pas arabe ?
– Arabe, Momo, ça veut dire « ouvert de huit heures du matin jusqu’à minuit et même le dimanche » dans l’épicerie.

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Ma note

4/5

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