Un avis de Saiwhisper
Titre : « Impact »
Auteur : Olivier Norek
Genre : Roman policier
Éditeur : Michel Lafon
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Face au mal qui se propage et qui a tué sa fille. Pour les millions de victimes passées et les millions de victimes à venir. Virgil Solal entre en guerre, seul, contre des géants.
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Quand j’ai appris qu’Olivier Norek avait sorti un nouvel écrit, je me suis jetée dessus. Il me tardait de retrouver sa plume immersive, engagée, fluide, sensible et captivante. Ce fut donc avec un immense plaisir que j’ai retrouvé sa patte avec, cette fois-ci, un polar très orienté écologie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’auteur y a mis ses tripes : son parcours, l’actualité et des recherches. Au fil de son œuvre, il a cité beaucoup de discours et de faits réels. Or, les lecteurs plus curieux trouveront plusieurs longues pages de références en fin d’ouvrage. Pour ma part, j’ai appris énormément de choses qui m’ont paru révoltantes, voire inconcevables. Je trouve cela très important d’avoir pointé du doigt plusieurs problèmes écologiques qui, hélas, pourraient souvent être évités ou réduits. Rien que pour cela, je trouve que le travail d’Olivier Norek mérite d’être mis en lumière.
Cela dit, malgré mon admiration pour les idées écologiques mises en avant, je n’ai pas été autant charmée qu’avec « Entre deux mondes ». Ce dernier était également engagé cependant, j’avais ressenti plus d’émotions pour les personnages. Avec « Impact », je ne me suis attachée à aucun d’entre eux. J’ai vu l’évolution de chaque individu et j’ai suivi l’enquête avec plaisir toutefois, je n’ai pas réussi à les apprécier. Solal Virgil est le personnage qui a réussi à m’émouvoir le plus néanmoins, cela n’a concerné qu’un seul passage : le second chapitre, où le pauvre homme a perdu son bébé le jour de sa naissance. Un moment terrible et remarquablement bien retranscrit par l’auteur. J’avais la gorge serrée face à ce moment intense. Ensuite, Solal m’a paru nettement moins touchant. Il faut dire que ses solutions sont radicales : pour faire bouger les choses, le militaire va commencer par enlever le PDG de Total pour l’enfermer dans une prison de verre reliée à un pot d’échappement. Vous l’aurez compris : l’auteur va souvent donner la parole à l’antagoniste. Mais peut-on le définir ainsi ? Le monstre qui enlève et tue ne s’est-il pas engagé dans une cause juste ? Est-il légitime de punir des personnes responsables de la destruction lente et inexorable de la planète ? Ce sont là des questions que le récit va soulever…
En effet, Diane (une profileuse avec de nombreux tocs présents, mais pas assez exploités à mon goût) et Nathan (son coéquipier sympathique, mais trop lisse) vont remettre en cause leurs convictions. Le porte-parole charismatique du groupe écologiste extrémiste va tenir plusieurs discours qui vont les ébranler. C’est sans doute là où j’ai bloqué : les pratiques de Solal ne sont pas les miennes. On va trop loin dans les punitions. Or, au fil de l’affaire de plus en plus morbide, les esprits vont changer. Le fait que tout le monde se range peu à peu aux agissements de l’éco-terroriste m’a dérangée. J’aurais préféré qu’au moins l’un des narrateurs nuance son ressenti sur ce combat. De coutume, Olivier Norek est moins moralisateur, plus subtil et complexe… Ne serait-ce que dans le déroulé de l’enquête ! Cette dernière m’a moyennement plu : elle est lente, avec quelques bons passages, mais également un dénouement trop utopiste, facile et manichéen. Il me manquait ce petit côté thriller que l’auteur sait si bien maîtriser. Dommage pour cette lecture en demi-teinte !
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L’humanité est en équilibre sur les deux pieds arrières d’une chaise, elle se balance dangereusement. Il lui suffirait d’un rien pour tomber à la renverse. Mais à contrario, nous devrons lutter de toutes nos forces pour nous stabiliser
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La terre a 4.6 milliards d’années et nous à peine 3 millions… Nous sommes un mauvais rhume, une intoxication passagère et nous disparaitrons pour la laisser tourner encore des milliards d’années. Elle ne craint rien, elle patientera jusqu’à notre mort.
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Je ne suis pas la bonne personne pour cette opération. Je ne supporte pas la foule et je me retrouve le centre d’intérêt des réseaux sociaux. Mon nom et ma tête doivent être sur tous les téléphones portables. Même cachée aux toilettes, j’ai l’impression d’être suivie par un million de gens. Et j’aime pas non plus les grands espaces alors que ce type nous parle sans cesse de planète, de changement global, de population mondiale, de continents en danger et de pollution généralisée. Il me fout le vertige.
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♥♥ 2,5/5
J’ai rédigé ma chronique il y a quelques jours (elle paraîtra bientôt ) et j’ai relevé exactement les mêmes points que toi concernant l’absence de nuance dans le propos et la subtilité à peu près inexistante !
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J’ai hâte de te lire (ou de me mettre à jour côté articles si tu as déjà publié xD !).
Oui, c’est dommage ce manque de nuance et de subtilité ! Je n’étais pas habituée à cela de lui. J’espère que le prochain nous plaira davantage !
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Elle sort demain !
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J’allais le prêter de ma biblio à ma maman, mais je vais m’abstenir du coup !
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Je pense qu’elle sera un peu déçue, oui. 😦
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Je lis plusieurs avis mitigés voire négatifs sur ce nouveau livre. Le thème me plaît bien mais le manque de nuance risque de ne pas me plaire. Je vais plutôt aller vers Territoires.
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Ce n’est vraiment pas son meilleur pour moi… Mais pour certains, c’est le cas. J’ai discuté avec une amie qui n’aimait pas les autres comme mon favori (Entre deux mondes) et qui a adoré celui-ci (le manque de nuances ne l’a absolument pas dérangée). Donc cela dépend des gens, de leurs idées et de leur perception des choses…
Territoires est sympa. Tu peux le lire individuellement, mais saches que c’est la suite de Code 93.
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Moi qui aime justement la nuance, ça risque d’être difficile pour moi…
Oui, c’est justement pour ça que j’ai lu Code 93 en premier. J’ai moyennement aimé l’enquête mais j’ai adoré la brigade dirige par Victor Coste !
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Dans ce cas, je comprends.
Ah d’accord ! DOnc bonne lecture de la suite ! 🙂
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