Un avis de Saiwhisper
Titre : « De cape et de mots »
Auteur : Flore Vesco
Genre : Littérature jeunesse-ado
Éditeur : Didier Jeunesse
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Serine, en dépit de la volonté de sa mère, refuse de se marier. Mais pour sortir ses frères de la pauvreté, elle doit agir. Sa décision est prise : elle sera demoiselle de compagnie ! La tâche s’annonce difficile : la reine est capricieuse, antipathique, et renvoie ses demoiselles aussi souvent qu’elle change de perruque. Mais Serine ne manque pas d’audace et, tour à tour, par maladresse ou génie, se fait une place. Elle découvre alors la face cachée de la cour : les manigances, l’hypocrisie et les intrigues… et tente de déjouer un complot.
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Quelle maîtrise de la langue ! Je me suis délectée de ce roman jeunesse-ado qui m’a autant émerveillée que fait rire aux éclats. Quand on aime les jeux de mots, l’humour et les joutes verbales, ce livre est un régal !
Cette fabuleuse histoire nous propulse au Moyen-âge, aux côtés de Serine, l’héritière du comté de Chancies. Au lieu d’épouser un mari choisi par sa mère, l’héroïne va partir à la Cour où elle deviendra demoiselle de compagnie pour la reine. Mais comment faire si l’on a ni relation ni belles robes ? Tout en se faisant aux coutumes et aux dernières modes de l’époque, Serine va devoir compter sur sa vivacité, son intelligence, son culot, sa débrouillardise, son obstination et son courage ! La jeune fille est loin d’être comme les autres : elle est aussi maligne que bonne oratrice ! Des qualités bien utiles, notamment face à certains courtisans malintentionnés… Car, comme on peut s’y attendre, l’ambiance est particulière : derrière des sourires factices et sous de beaux atours, les complots et les coups bas ne sont jamais loin ! Appréciant ce genre d’atmosphère, je me suis amusée à arpenter tous les lieux du château et découvrir certaines personnalités. Par ailleurs, on sent que l’auteure est passionnée et s’est bien documentée. Non seulement les codes de la cour sont bien retranscrits, mais on distingue aussi quelques informations en bas de page. Des éléments utiles, en particulier pour les jeunes lecteurs.
Comme dans un conte, on notera toute une ribambelle de fripouilles œuvrant dans l’ombre pour mettre des bâtons dans les roues de l’héroïne. Il y a également énormément de rebondissements, d’humour, de rencontres et de surprises ! Plusieurs portraits comme ceux des bourreaux, le secrétaire et la reine sont très réussis. J’ai particulièrement été sous le charme de Jules et de Léon. En outre, le rôle que va avoir Serine durant la seconde moitié du roman m’a passionnée. Cela allait comme un gant à cette demoiselle à la langue acérée ! Au programme : jeux de mots, charades, piques bien senties et joutes verbales ! On s’amuse également avec plusieurs néologismes inventés avec brio. Pas sûre que ce soit au goût de tous les ados cependant, ce sont les miens. Impossible de m’ennuyer avec cette très chouette aventure pleine de malice menée à tambour battant !
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Sire, vos prisons sont bien tenues. On y mage moins bien qu’à votre table, mais les bourreaux y sont moins inhumains que certains de vos sujets.
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– Mais qui êtes vous donc ? demanda le fou.
– Nous nous sommes déjà rencontrés, répondit Crisante, en contenant son agacement. Je suis la Grande Demoiselle.
– Mais oui, bien sûr ! s’exclama le fou en se frappant le front. D’ordinaire, je n’oublie jamais un visage. Mais dans votre cas, ajouta-t-il en faisant la grimace, je ferais une exception.
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Mais lorsque les gardes partirent d’un rire méprisant à la vue des blanchisseuses, ils signèrent leur arrêt de mort. Cuisses fléchies, poings en avant, les lavandières étaient prêtes à en découdre. Après tout, elles avaient l’habitude de nettoyer la vermine.
Sans se méfier, les gardes avancèrent d’un pas. Or, depuis qu’elles avaient douze ans, ces femmes passaient leurs journées à frotter et essorer jusqu’à épuisement, et porter des corbeilles de linge humide pesant la moitié de leur poids. Lors d’un tournoi de bras de fer, elles auraient remporté toutes les manches. À l’instant où elles brandirent leurs battoirs, épais comme les paumes de leurs mains, les gardes n’avaient plus aucune chance.
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Avec la vivacité d’une étoile de mer, la princesse de Rousserolle se mit à réfléchir. C’était un exercice nouveau pour elle.
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Pareil que toi, j’avais adoré (et dévoré) ma lecture !
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Que je comprends ! ❤
Tu en as lu d'autres de l'auteure ?
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La maitrise de la langue est pour moi un élément essentielle pour une belle lecture.
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Nous sommes d’accord !
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Noté pour ma biblio !!!
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Un bon choix ! ❤
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J’ai un peu honte de ne pas encore avoir lu ce roman qui est celui qui m’avait donné envie de découvrir l’autrice, parce rien que le titre est prometteur. Et de ce que tu en dis, je vais adorer ce jeu constant sur la langue française et la personnalité piquante de l’héroïne !
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Ah, on ne peut pas tout lire !
Cela dit, ce roman est vraiment super. Je pense que l’humour et les jeux de mots te plairaient beaucoup.^^
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Je n’en doute pas !
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Merci pour la recommandation. Je note.
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Avec plaisir ! 🙂 Belle découverte de cette auteure qui aime autant les contes que vous !
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