Un avis de Saiwhisper
Titre : « Après la fin » (Derrière la haine T2)
Auteur : Barbara Abel
Genre : Thriller psychologique
Éditeur : Pocket
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Tiphaine et Sylvain vivent ensemble depuis presque 20 ans. Ils ont connu des moments merveilleux et ont surmonté main dans la main des épreuves difficiles. Comme tant d’autres époux… Aujourd’hui leur couple bat de l’aile et élever Milo, leur fils de 15 ans, n’est pas une partie de plaisir. Une situation qui pourrait être très classique… Si Milo n’était pas leur fils adoptif. Si Milo n’était pas le fils de leur ancien voisin David qui s’est suicidé dans sa propre maison. Si Milo n’était pas le meilleur ami de Maxime, leur fils, décédé brutalement à l’âge de 7 ans. Si Milo n’avait pas hérité de la maison de son père dans laquelle vit désormais la nouvelle famille recomposée. Et si une nouvelle voisine n’était pas venue s’installer précisément dans leur ancienne maison, de l’autre côté de la haie, avec un petit garçon de 7 ans… La fin de Derrière la haine nous a tous bouleversés. Barbara Abel n’en reste pas là. Que deviennent Tiphaine, Sylvain et Milo, ces trois personnages qui ont vécu l’horreur et qui ont inconsciemment choisi de s’imposer l’enfer quotidien en restant dans une maison qui a abrité tant de drames ? Et juste à côté d’une autre maison qui, dès qu’ils en rouvriront la porte, laissera ressortir tous les fantômes du passé ?
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Lorsque l’on m’a annoncé que le bon thriller psychologique « Derrière la haine » avait une suite, je me suis juré de la lire assez rapidement. Malgré les ressentis mitigés des autres lecteurs, j’avais envie de me forger mon propre avis. Allais-je faire partie de ceux qui adorent la conclusion de cette duologie ou bien serais-je déçue ? Contrairement à l’auteure qui m’a donné l’impression de laisser son récit trainer en longueur, je vous annonce directement la couleur : cette fin m’a terriblement déçue, alors qu’il y avait un réel potentiel !
Pour cette nouvelle recette, reprenons trois des protagonistes du premier volet et replaçons-les huit ans plus tard. Milo est à présent un adolescent orphelin dont les parrains, Tiphaine et Sylvain, sont devenus ses tuteurs légaux. Depuis le drame, ces derniers ont changé. Certes, ils sont toujours en couple cependant, ce n’est qu’une façade. Ce qui est arrivé a eu raison de leur couple… De plus, le comportement mutique du garçon dont ils ont la charge n’a fait qu’envenimer la situation. Ainsi, depuis plusieurs années, le tandem s’est laissé bercer par une vie lisse et pleine de non-dits… Jusqu’à ce que leur ancienne maison accueille une nouvelle famille : Nora et ses deux enfants, Nassim et Inès. Dès lors, les masques vont tomber.
Comme dans le tome un, l’épilogue commence de façon intense, angoissante et intrigante ! Il se passe quelque chose de grave. Pour le comprendre, le lecteur va devoir remonter quelques semaines en arrière, durant l’emménagement de Nora. Une fois encore, les codes du thriller psychologique ont été présents. Ainsi, les choses se sont doucement, mais sûrement, mises en place. Grâce à une narration plurielle, on va faire un tour dans la tête de tous les personnages principaux, aussi bien les adultes que les enfants/ados. Le procédé m’a convaincue, car il m’a permis d’avoir une bonne vision d’ensemble. Cela m’a également ramenée à mes questions : Tiphaine va-t-elle de nouveau commettre l’irréparable ? Milo peut-il basculer ? Cette nouvelle famille n’a-t-elle pas des choses à cacher ? Pourquoi insister autant sur cette vieille voisine qui scrute le quartier en silence, sans qu’on en connaisse la raison ? (Autre déception : j’espérais réellement que cette vieille dame serait plus utile à l’intrigue…)
J’ai été particulièrement conquise par le développement de Milo et de Tiphaine… Car, ce qui fait la force de cette suite, c’est encore une fois le développement psychologique des protagonistes. Tous sont rongés par les remords, la peur, la culpabilité et la peur d’avancer. On a là des individus imparfaits, caractériels, troubles, énigmatiques et, parfois, avec du sang sur les mains. D’ailleurs, certains d’entre eux sont plus borderline que d’autres… Quel régal qu’ils soient aussi complexes ! Leur tempérament, leurs actions et leurs réflexions rendent le récit très mystérieux. De ce fait, on est vraiment pris dans l’histoire et on tourne les pages avec avidité ! Pour ma part, j’ai estimé que c’était un bon page-turner, surtout jusqu’à la première moitié du livre ! Puis, mon ressenti a commencé à changer : on traînait beaucoup en longueur et l’atmosphère me semblait loin d’être aussi oppressante qu’autrefois. De plus, Barbara Abel arrêtait brutalement certaines sous-intrigues (alors qu’il y avait du potentiel !). Peu à peu, on est alors revenu à une trame plus classique qui sentait le réchauffé. C’est dommage…
Cela dit, ce n’était rien à côté des dernières pages : j’ai surtout été frustrée par la fin finalement trop expéditive… Il aurait fallu un ou deux chapitres supplémentaires afin de donner la parole à tous ces voisins. À y réfléchir, on reste même tellement sur sa faim que le dénouement est presque un tremplin à une suite potentielle ! Cela dit, ce sera certainement sans moi : « Derrière la haine » suffit à lui-même ! Quoi qu’il en soit, cette déception ne m’empêchera pas de me tourner vers d’autres écrits de l’auteure… D’autant plus que l’on m’en a recommandé plusieurs qui m’ont l’air très savoureux !
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Les allusions sont comme des rayons laser qui détectent la mauvaise conscience et la font sortir de son trou plus sûrement qu’une carotte devant le terrier d’un lapin.
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De manière ironique, la solitude est un étau qui vous opprime alors qu’elle est censée vous apporter autant d’espace que de liberté.
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Derrière ces façades de respectabilité, des jardins secrets s’étendent de part et d’autres d’une haie, dissimulant sous les déchets de nos vies tourmentées le cadavre d’un passé que l’on cherche à oublier.
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– Huit ans ! répéta Tiphaine comme si elle venait de prendre conscience du temps qui passe.
Puis elle ajouta d’une voix déchirée :
– Cet enfant naissait l’année où le nôtre mourait.
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Mince ! Moi qui était tentée !
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Franchement, bof… Contente toi du premier qui est très chouette.^^
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J’ai vu l’adaptation à l’écran, du coup, je ne sais pas si je vais le lire… d’autant que je pense que la fin n’est pas la même !
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Ca finit comment à l’écran / dans le film ?
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Heu… Je vais peut-être te dire ça en MP 😁
En tout cas, c’est techniquement impossible que le mari du couple élève l’autre enfant avec sa femme…
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Ca marche.^^ J’attends ton message.
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J’étais curieuse de découvrir ton avis sur cette suite qui ne semble malheureusement pas à la hauteur.
Je garde donc seulement Derrière la haine dans mes envies de lecture…
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Oui, Derrière la haine suffit largement à lui-même.
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J’ai été moyennement convaincue par Derrière la haine, je trouvais la fin assez prévisible. Mais je crois que j’ai un problème avec le style de Barbara Abel parce que j’ai encore moins aimé Je t’aime.
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Je n’ai pas lu Je t’aime, mais j’ai bien vu que les avis divergeaient pas mal à propos de cette auteure.^^
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