Romans

« Extermination des cloportes » de Philippe Ségur

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : Extermination des cloportes
Auteur : Philippe Ségur
Genre : Roman contemporain
Editeur : Buchet/Chastel

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résumé du livre

En dehors de sa passion pour sa femme Betty, Don Dechine a un but dans la vie : écrire. Seulement voilà, pas facile d’écrire un roman fracassant quand on est prof de lycée et qu’après les avanies de la journée, il faut encore affronter un voisin pas content, les tracas de la copropriété, le harcèlement fiscal et les PV pour stationnement interdit. Rien de plus normal, pour se détendre, que de consacrer ses soirées à l’intégrale des sept saisons de Soprano. Sauf que ça n’aide pas non plus à trouver la fortune et la gloire littéraire.
Il y aurait bien une solution : tout plaquer pour aller vivre à la campagne. Comme l’explique Don Dechine, il n’y a que dans la nature qu’on peut valablement produire un chef-d’œuvre. Armés d’une confiance et d’un humour à toute épreuve, Betty et lui vont donc se lancer dans la quête de la maison idéale, tenter de se débarrasser d’un appartement invendable et se perdre dans un monde inconnu et atroce : la jungle impitoyable de l’immobilier.

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Ma critique

L’un veut écrire un roman, l’autre sa thèse… Hélas, la tentation d’occuper son temps autrement est si forte qu’il vaut mieux remettre tout au lendemain… Procrastination, quand tu nous tiens !… Tel est le rythme de vie de Don et Betty, un couple de profs à qui la vie joue de sales tours.Extermination des cloportes Philippe Ségur Les pauvres vont devoir s’accrocher, car une série de galères va leur tomber peu à peu dessus. Cela dit, étant donné la quatrième de couverture, je m’attendais à rire davantage… J’ai souri de temps à autre, mais guère plus… C’est surtout Monsieur Mortez, un voisin très envahissant, qui m’a arraché quelques rictus. C’est tout à fait le genre de voisins que j’ai, hélas, connu. Je comprends donc facilement l’agacement des deux protagonistes. Ainsi, leur envie de tout plaquer et de vivre à la campagne pour changer radicalement de vie était légitime. Entre les voisins qui écoutent aux murs, les travaux exorbitants votés par la copropriété, les places de parking qui coûtent un bras, les impôts qui donnent le sentiment d’être des vaches à lait, l’appartement qui fait des siennes… En plus de ce fameux cloporte qui ronge la vue de Don, les imprévus vont leur tomber dessus en rafale…

Si les événements ne sont pas très drôles, les personnages secondaires sont néanmoins atypiques et stéréotypés. Le fait qu’ils soient dans l’excès ne m’a pas dérangée, car le récit en lui-même était déjà farfelu. Ma préférence va à M. Mortez ainsi qu’à cet étrange plombier sudiste et strip-teaser… Par contre, les personnages principaux ne m’ont pas plu : ils sont dans leur bulle, surtout le narrateur. En plus d’être complètement naïf et paranoïaque (parfois à raison), ce dernier a un sacré ego. Quant à Betty, je l’ai trouvée très passive et assez effacée. J’avais envie qu’elle cesse de dire « amen » à son mari qu’elle place véritablement sur un piédestal. S’il fallait se reconnaître en elle, on est loin du compte. Don a vraiment de la chance d’avoir une femme aussi gentille, cruche, aimante et admirative de sa personne… D’ailleurs, j’ai trouvé que leurs échanges n’étaient pas très crédibles… Dommage !

Malgré mes critiques, je dois avouer que je ne pensais pas lire aussi vite ce roman. Bien que déçue par certaines choses, je souhaitais vraiment savoir si la maladie de Don allait évoluer, s’ils allaient finir par quitter ce fichu appartement, s’ils allaient se mettre à leurs écrits une bonne fois pour toute ou s’ils allaient connaître un happy-end. Donc, pour ma part, cet ouvrage a été plutôt prenant et changeait de mes habitudes de lecture… Je n’ai malheureusement pas beaucoup de choses positives à ajouter puisque, de façon générale, j’ai trouvé ma lecture plutôt moyenne… Je remercie tout de même Babelio et les éditions Buchet/Chastel pour l’envoi de ce livre.

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Citations

Je me suis réveillé avec un cloporte dans l’œil. Le droit. La gêne a été immédiate, dès que je l’ai ouvert. Je me suis redressé en sursaut sur le lit. Il devait être aux alentours de sept heures. Le décor de la chambre émergeait de la nuit. Tout était à sa place. Tout, à l’exception d’une forme ovoïde de quelques millimètres de diamètre qui galopait partout où je posais le regard.
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On est comme ça avec Beth. La culture, c’est notre truc. De vrais dingues, des passionnés. Quand ça nous prend, on bouquine pendant des heures. Le téléphone peut sonner, l’immeuble s’effondrer, rien ne saurait nous arrêter.
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C’est dingue, j’ai pensé, les problèmes dentaires qu’a cette pauvre Mme Mortez. Elle allait chez le dentiste plusieurs fois par semaine. C’est bien simple, elle y était toujours fourrée. Chaque fois que je sonnais à leur porte, c’était M. Mortez qui répondait. En six ans, nous n’avions jamais rencontré Mme Mortez. Nous l’entendions seulement qui gueulait à travers les cloisons. « Ils sont là, ce matin, ces feignants ? » Dingue, comme elle devait avoir mal.

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Ma note

♥  3/5

13 réflexions au sujet de « « Extermination des cloportes » de Philippe Ségur »

  1. En lisant le résumé, je me suis dit que ce livre pourrait être pas mal et surtout marrant mais en voyant ta critique… Je reste perplexe ! Un livre censé être drôle avec peu d’humour, c’est peu attrayant. Dommage :/

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