Littérature jeunesse

« Une enfance en Afghanistan » (Parvana T1) de Deborah Ellis

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Une enfance en Afghanistan » (Parvana T1)
Auteur : Deborah Ellis
Genre : Littérature jeunesse – ado / Roman contemporain
Éditeur : Le livre de poche
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résumé du livre

Parvana a onze ans et n’a jamais connu son pays autrement qu’en guerre. Une guerre de cauchemar, qui interdit aux femmes de sortir non voilées et sans l’escorte d’un homme, père ou mari. Assez grande pour être soumise a ces interdits, Parvana doit pourtant trouver une façon de les contourner. Car depuis que les taliban – groupe religieux extrémiste qui contrôle le pays – ont emprisonne son père, c’est sur elle seule que repose la survie de la famille…

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Ma critique

Ne vous fiez pas à l’adorable minois de Parvana et aux couleurs chatoyantes de la couverture… Cet ouvrage est loin d’être féerique : il plonge le lecteur au cœur d’un pays troublé… Un pays en guerre depuis plus de vingt ans… Un pays où les bombes tombent et où les mines explosent au quotidien. Un pays où les Taliban frappent en pleine rue, emprisonnent ou tuent ceux qui leur tient tête. Un pays où les Femmes n’ont aucun droit et doivent rester prostrées chez elles, quitte à mourir de faim. Un pays où il faut se travestir en garçon pour sauver sa famille. 005476222Un pays où il faut travailler, même si certaines besognes sont affreuses. Un pays où règnent la tyrannie et la violence. Ça, c’est le quotidien de la petite Parvana, l’héroïne de cette histoire. Adultes comme jeunes lecteurs seront certainement touchés par cette demoiselle courageuse, dynamique et avec un fort tempérament… Ce qu’elle a fait pour les siens est tout simplement incroyable…

À travers son héroïne pleine d’innocence et de naïveté, Deborah Ellis pointe du doigt cette culture où les Femmes sont inférieures à l’Homme. Certes, on est sur un point de vue enfantin qui va mettre parfois l’accent sur des jalousies entre deux sœurs, mais Parvana est tout de même très lucide sur l’horreur qu’elle vit au quotidien. Il est difficile de rester insensible aux scènes de cet ouvrage ou aux thématiques soulevées… Surtout lorsque l’on sait que cela se passe comme ça en Afghanistan, si ce n’est parfois pire… Bien que la majorité des faits soient durs, de bons lecteurs apprécieront et seront intéressés par le récit. La quatrième de couverture préconise de découvrir ce livre à partir de 11 ans et je suis assez d’accord, car certaines réflexions méritent de la maturité et quelques passages sont difficiles (ex : profanation des tombes pour vendre les os des défunts).

J’ai été très émue par le destin de cette famille à laquelle je me suis facilement attachée. L’entraide règne en maître entre toutes ces femmes. Il n’y a que le personnage de Nooria, la sœur de Parvana, qui m’a déplu. Il faut dire que c’est un personnage que l’auteure cherche volontairement à nous faire détester… En effet, Nooria va avoir un comportement agressif, hautain et cassant avec sa sœur qui a le malheur de faire toutes les corvées (eau à aller chercher, courses, changement en garçon, travail, etc.). Elle va se comporter comme une vraie peste et aura toujours un mot pour rabaisser sa cadette qui fait pourtant de son mieux. Il est donc difficile de comprendre ou de s’attacher à cette aînée qui fait passer son mal-être sur Parvana.

Ce roman réaliste a pour avantage de faire découvrir une autre culture. Ainsi, à plusieurs reprises, on va découvrir des coutumes afghanes ainsi qu’un mode de vie différent du nôtre. Je pense que cette lecture va susciter bien des questions auprès des jeunes lecteurs qui voudront certainement en savoir plus sur ce pays, voire sur la place des Femmes dans le monde… Enfin, j’ai aimé le fait que l’auteure ne prenne pas spécialement parti dans le conflit : à un moment, Parvana va faire la rencontre d’un taliban ayant perdu un être cher. Sa réaction, absolument pas hostile, va lui permettre de temporiser sa haine à l’égard de ceux qui dirigent le pays. Même si la majorité de ces hommes sont affreux avec son peuple ou sa famille, certains ne sont pas dans le même moule. Il est important de nuancer les choses, comme l’a fait Deborah Ellis. Je serais curieuse de voir comment l’ouvrage va être adapté en long-métrage cet été ! En tout cas, c’est le genre d’œuvre qui dénonce à merveille une situation insoutenable et qui met en avant des messages importants.

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Citations

Les bombes faisaient partit de la vie quotidienne de Parvana depuis qu’elle était née. Tout les jours, toutes les nuits, on entendait les roquettes tombaient du ciel puis une maison qui explosait. Sous les bombes, les gens se mettaient à courir. D’abord par ici puis par là ; ils tâchaient de trouver un endroit où ils auraient la vie sauve. Quand Parvana était petite ses parents la portait dans leurs bras. Plus tard, il fallut quel court, elle aussi comme les autres.

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A Kaboul il y a plus de mines que de fleurs, disait son père. Les mines, il y en a autant que de pierres, et elles peuvent te faire exploser à n’importe quel moment. Rappelle-toi ton frère.

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– Tu es juste à la bonne hauteur, disait-il.
– Et qu’est-ce qui se passera quand je serais plus grande ?
– Eh bien, je grandirai avec toi !

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Ma note

♥ 4/5

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