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« L’année où je t’ai rencontré » de Cecelia Ahern

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « L’année où je t’ai rencontré »
Auteur : Cecelia Ahern
Genre : Littérature contemporaine
Éditeur : Milady

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résumé du livre

Jasmine aime deux choses : sa sœur, Heather, et son travail. Lorsqu’elle est licenciée, elle découvre qu’elle ne sait pas qui elle est réellement.
Matt aime deux choses : sa famille et l’alcool. Sans eux, il sombre.
Le chemin de ces deux personnages se croise le soir du réveillon du nouvel an. Ils ont du temps à ne savoir qu’en faire et se trouvent tous les deux à la croisée des chemins. Au fur et à mesure que l’année s’écoule, entre nuits étoilées et journées tranquilles, Jasmine et Matt nouent une amitié aussi surprenante qu’inattendue. Parfois, il faut savoir s’arrêter pour mieux se remettre en route.

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Ma critique

Cela faisait des mois que je n’avais pas eu un tel coup de cœur pour un roman ! Quelle belle pépite ! « L’année où je t’ai rencontré » m’a surprise à plusieurs reprises. Tout d’abord, je me suis fourvoyée en pensant qu’avec un titre pareil, on allait faire face à une jolie romance pleine de simplicité… J’étais loin du compte ! Cette histoire est une ode à l’ouverture d’esprit, l’amitié, la famille et la quête de soi. J’ai ressenti une myriade d’émotions aux côtés de Jasmine… couv51223198De plus, je ne pensais pas que je m’attacherais à tous les protagonistes, regrettant même de les quitter en refermant le dernier chapitre… D’ailleurs, ces quatre cents pages, je les ai dévorées en moins de vingt-quatre heures, me jetant sur ce livre dès que j’avais un instant de libre. Un régal !

Jasmine est une héroïne à laquelle je me suis attachée directement. Elle ne me ressemble pas cependant, j’ai rapidement eu de l’empathie pour cette trentenaire solitaire se dévouant corps et âme à sa carrière ainsi qu’à sa grande sœur, Heather, atteinte de trisomie 21. Leur relation est belle, touchante et bien ficelée. J’ai d’ailleurs été agréablement surprise par la façon dont Cecelia Ahern a construit cette famille. Malgré la différence et les peines auxquels chacun a dû faire face, on n’est jamais dans le mélodrame. Tout est simple, crédible et plein d’humanité. On casse les préjugés et on propose des personnages criants de tendresse et de réalisme.

Un jour, la pauvre Jasmine se voit licenciée de son travail et ne peut malheureusement pas rebondir en cherchant ailleurs, puisque son employeur exige juridiquement qu’elle attente un an avant de retrouver un emploi. La jeune femme perd vite pied et se rattache à ce qu’elle peut… C’est à ce moment-là qu’elle va réellement faire la rencontre de Matt, son voisin d’en face qu’elle a toujours méprisé. Elle ne le connaissait pas personnellement, mais ce qu’elle a vu et entendu ont suffi à ce qu’elle lui colle l’étiquette de « connard » sur le front. Lui, ce mauvais père de famille déséquilibré qui, tous les soirs, s’imbibe d’alcool et réveille tout le quartier en hurlant dans la rue, cognant contre la porte de son domicile et en se comportant mal avec sa femme. Lui, ce rustre qui travaille dans une radio irlandaise où il aborde des thématiques vulgaires. Lui, cet imbécile qui, un soir d’émission, s’est longuement moqué des personnes atteintes de trisomie 21. Bien que ce soit une fiction, j’avoue que je me suis vu prendre également position… L’auteure a complètement réussi à m’influencer en me faisant juger son personnage et en le dédaignant autant que la narratrice… Et, comme elle, j’ai appris à dépasser les idées reçues et les jugements de valeur hâtifs.

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Après des premiers échanges aussi houleux que déroutants, les deux voisins vont apprendre à se connaître, à s’apprivoiser, à s’engueuler, à se faire du mal, puis à se soutenir. On assiste réellement à l’évolution des personnages principaux qui, en plus d’évoluer, vont développer une personnalité aussi intéressante que crédible. J’ai vraiment adoré les interventions de Matt qui, malgré son tempérament, est un homme bien. J’ai été assez surprise de voir que, finalement, c’est lui qui va se remettre plus facilement dans le droit chemin… Alors que Jasmine, que l’on pensait sans trop de problèmes, va réellement se trouver au pied du mur. Poussée dans ses retranchements, cette dernière va apprendre à se découvrir elle-même et va balayer toutes ses entraves, même celles qu’elle ne voyait pas. J’ai beaucoup aimé la métaphore du jardin symbolisant sa vie… En effet, pour s’occuper, la jeune femme va s’adonner complètement au jardinage, passion qu’elle doit à son grand-père Adalbert. Elle va tout faire pour lui donner de la consistance, le faire fleurir et l’embellir… Mais à chaque faux pas, la nature reprendra ses droits…

Dans ce projet d’avoir un beau jardin digne de son papi, plusieurs individus vont l’entourer : Matt, son fils Fionn, Kevin, le Docteur J., Heather et Monday. Je n’ose trop en dire sur ces protagonistes néanmoins, sachez simplement que je les ai tous appréciés… Ils ont su me faire sourire et m’émouvoir à plusieurs reprises. La narration est également l’un des points forts de cet ouvrage : elle est à la première personne, mais s’adresse à Matt en le tutoyant, comme si cette histoire lui était dédiée. Une lettre gigantesque racontant l’année où elle l’a rencontré… J’ai adoré ce concept !… D’ailleurs, je ne trouve pas grand chose à redire sur cet ouvrage m’ayant complètement convaincue. La couverture est à l’image du contenu : magnifique et brillante. C’est tout simplement un coup de cœur que je recommande chaudement. Merci aux éditions Milady sans qui je serais passée à côté de ce titre, et à regret !

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Citations

Je lève les yeux. Les tiens brillent d’un éclat malicieux. Je comprends soudain que ma désapprobation te plaît, et d’une manière tordue, j’aime ça aussi. Te détester m’a donné quelque chose à faire. C’est devenu un job à plein temps.

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Dans mon jardin, il y a toujours du mouvement, toujours de la vie. Moi, je me sens prisonnière du temps, mais chaque fois que je sors, je vois bien que les choses changent autour de moi. Des fleurs apparaissent soudain là où il n’y avait que de minuscules bourgeons et elles me dévisagent fièrement, ravies de s’être ouvertes pendant que tout le monde dormait.

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On récolte ce que l’on sème, même mort. Et j’ai appris à semer.

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La chose la plus admirable, presque magique, chez Heather, est sa lucidité sur les gens, plus précisément sur la façon dont ils la perçoivent. Je vois leurs opinions se refléter dans son comportement. Elle déchiffre des inconnus comme personne. Quand elle parle avec quelqu’un qui a pitié d’elle ou qui a envie de lui tourner le dos, elle rétrécit, elle disparaît presque, elle devient une fille trisomique parce qu’elle sait que c’est tout ce que cette personne voit chez elle. Mais quand elle est en présence de quelqu’un qui se fiche bien de sa maladie, comme les enfants avant qu’ils deviennent cruels, ou ceux qui connaissent bien cette pathologie, elle rayonne, elle s’ouvre, elle devient Heather, une personne.

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Ma note

5/5 Coup de cœur !

16 réflexions au sujet de « « L’année où je t’ai rencontré » de Cecelia Ahern »

  1. Il m’a l’air incroyable ! Tu m’as complètement convaincue ! Les thématiques me rejoignent parfaitement. J’aime particulièrement l’idée d’une jeune femme qui se retrouve acculée au pied du mur alors qu’elle eat dans la trentaine et doit se redécouvrir à travers cette expérience ! (Ouf, dit comme ca, on dirait que je veux le malheur des personnages, ce qui n’est pas du tout le cas 😛 ) Et hop, un de plus dans ma wish-list ! 🙂

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  2. Merci au petit panda roux pour m’avoir fait découvrir ce roman, certes « feel good », mais vraiment bien construit, jamais larmoyant et surprenant .
    La couverture est belle, ses couleurs sont douces et harmonieuses : iris et fleurs simples se répondent et évoquent le bien être des beaux jours. Même s’ils pouvaient également faire croire à une histoire un peu mièvre…
    Mais non. On s’attache aux personnages et cette lecture me laissera un beau souvenir.

    Aimé par 1 personne

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