Romans

« Un clafoutis aux tomates cerises » de Véronique de Bure

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Un clafoutis aux tomates cerises »
Auteur : Véronique de Bure
Genre : Feel good / Littérature contemporaine
Éditeur : J’ai lu

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résumé du livre

Au soir de sa vie, Jeanne, quatre-vingt-dix ans, décide d’écrire son journal intime. Sur une année, du premier jour du printemps au dernier jour de l’hiver, d’événements minuscules en réflexions désopilantes, elle consigne ses humeurs, ses souvenirs, sa petite vie de Parisienne exilée depuis plus de soixante ans dans l’Allier, dans sa maison posée au milieu des prés, des bois et des vaches. La liberté de vie et de ton est l’un des privilèges du très grand âge, aussi Jeanne fait-elle ce qu’elle veut et ce qu’elle peut : regarder pousser ses fleurs, boire du vin blanc avec ses amies, s’amuser des mésaventures de Fernand et Marcelle, le couple haut en couleurs de la ferme d’à côté, accueillir pas trop souvent ses petits-enfants, remplir son congélateur de petits choux au fromage, déplier un transat pour se perdre dans les étoiles en espérant les voir toujours à la saison prochaine…

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Ma critiqueVoici un roman savoureux, sympathique, sensible, doux, très calme et réaliste qui met en scène Jeanne, une petite mamie qui vit seule dans sa maison en campagne. Si vous cherchez un récit avec de l’action ou du suspense, passez votre chemin, car on est plutôt sur des tranches de vie. Jeanne, que l’on va suivre au fil des saisons, narre son quotidien dans un journal intime. couv30450443Elle y couche ses réflexions, parle du temps qui passe, de son entourage, de ses habitudes, des sujets qui l’énervent (souvent la technologie) et de ses journées. Ces petites scènes banales mais pleines de tendresse m’ont arraché plusieurs sourires. Cette narratrice est si attachante ! À la fois gentille, drôle, râleuse, humaine et observatrice, elle m’a fait songer à ma propre grand-mère… De ce fait, je me suis rapidement attachée à elle.

Derrière cette histoire, on notera plusieurs thématiques judicieusement abordées comme la vieillesse, la maladie, la mort, la dégénérescence, les nouvelles technologies, la famille, les petits bonheurs, mais aussi les malheurs du quotidien. Des abeilles qui s’installent dans la maison, une voisine qui l’agresse pour avoir du sucre, la nature qui fait des siennes dans le jardin, le GPS avec une voix bête, le portable plein de notifications, les cambrioleurs, les démarcheurs sans vergogne qui abusent des personnes âgées en leur extorquant de l’argent par téléphone, … La vie de Jeanne ou de ses amies n’est finalement pas de tout repos ! Cependant, j’ai lu que quelques personnes ressentaient des longueurs, ce que je peux comprendre. En effet, certaines journées se ressemblent tandis que d’autres semblent interminables… Mais n’est-ce pas ainsi que la vie est faite ? Je ne pense pas que ce roman me restera longtemps en mémoire néanmoins, j’ai tout de même adoré partager plusieurs heures avec Jeanne…

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clubdeslecteurs

(Lu dans le cadre du club des lecteurs.)

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Citations

Un jour, hors de moi, je l’avais giflée. Je n’ai pourtant jamais été d’un naturel violent, mais là, elle avait eu une phrase malheureuse au sujet de ma mère.
[…]
Affolée, j’étais allée le lendemain me confesser…
Et là, après que, penaude, j’eus raconté au curé mon péché, j’ai cru que mes oreilles me jouaient un vilain tour….
Le gros rire de l’abbé Defaye venait d’effacer d’un coup mes péchés…
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Bien sûr, avec les années mon visage s’est chiffonné, mais j’ai toujours le teint rose et mon regard sait encore s’allumer et pétiller, surtout après un petit verre de vin blanc ou une coupe de crémant.

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À nos âges, nous sommes comme de vieux arbres. Le beau temps nous ranime doucement, nous reverdissons un peu, même si un peu moins chaque année. Et le douceur des jours nous donne une illusion d’éternité.

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Le soucis est qu’à nos âges nous n’avons plus beaucoup de conversation. Très vite, on tourne en rond, tombant dans des commérages qui m’assomment. Pour peu qu’en plus il y ait une ou deux sourdes ou quelques gâteuses, on répète dix fois les mêmes histoires, c’est d’un ennui mortel et j’ai qu’une hâte, rentrer chez moi.
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Ma note

♥ 4/5

 

 

6 réflexions au sujet de « « Un clafoutis aux tomates cerises » de Véronique de Bure »

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