Romans policiers / Thriller

« L’Autre Mrs Miller » d’Allison Dickson

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « L’Autre Mrs Miller »
Auteur : Allison Dickson
Genre : Thriller psychologique
Éditeur : Hauteville

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résumé du livre

Phoebe Miller vient de perdre son père quand elle découvre avec horreur qu’il est accusé de harcèlement sexuel, et se retrouve au coeur d’un scandale sans précédent. Redoutant d’affronter le monde extérieur, elle vit recluse dans la maison qu’elle partage avec son mari. Visiblement, cela ne suffit pas pour se tenir à l’abri des regards. Car Phoebe en est sûre : quelqu’un l’observe.

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Ma critique

En refermant cet ouvrage, j’ai réalisé à quel point j’avais vraiment été partagée par ce que j’ai lu. L’ouvrages est réellement coupé en deux parties : l’une s’intitule « Mrs Miller » et la seconde « L’autre Mrs Miller ». Or, à mon grand regret, je me suis vraiment ennuyée avec première, si bien que j’aurais peut-être mis en pause ou abandonné ma lecture si cela n’avait pas été un service presse… Ce début met en scène Phoebe, une épouse lassée de son mari et rongée par les nombreux essais pour fonder une famille. Les fausses-couches, la solitude et les FIV échouées ont définitivement achevé son envie de porter la vie, si bien que la jeune femme passe ses journées à être enfermée chez elle. Solitaire, observatrice et calculatrice, elle se lie finalement à ses nouveaux voisins, notamment à Vickie, la mère de famille, et à son fils Jake. Bien qu’il ne soit âgé que de dix-huit ans, ce dernier tape directement dans l’œil de la narratrice… 

Que ce fut long ! Des pages interminables avec ce couple interdit qui attend de se retrouver dès que le mari part ou lorsque les parents de l’adolescent sont occupés. À cela s’ajoutent des disputes entre les trois binômes (Phoebe et son mari Wyatt, Phoebe et son amant Jake, Vickie et son époux Ron). L’ambiance, pourtant pas fameuse en raison de la lenteur du récit et de l’absence de suspense, a commencé à être très pénible. Je ne comprenais absolument pas où voulait en venir l’auteure et je m’ennuyais ferme. Hélas, ce n’étaient pas les quelques chapitres avec une narration à la seconde personne qui me tenait en haleine. Pourtant, on mettait en scène une personne espionnant Phoebe et souhaitant la nuire… C’était prometteur ! Malgré tout, j’étais dépitée, lassée et j’avais des difficultés à éprouver de l’empathie ou de l’attachement pour ces protagonistes que je jugeais querelleurs, creux et sans intérêt.

Puis, cette tendance a basculé au début de cette seconde section. D’abord sceptique, j’ai été perturbée par le changement de narration et pas cette scène perturbante entre deux personnages. Que s’était-il passé ? À nous, lecteur, d’essayer de décrypter les différents individus de cette histoire afin de retracer le scénario… Dès cet instant, le récit a complètement viré sur une autre atmosphère, plus malsaine, complexe, originale, addictive et intrigante. Dommage qu’il faille attendre cette longue mise en place d’environ 170 pages, car j’ai enfin pris plaisir dans cette lecture ! Cela dit, je me suis rendu compte qu’il a vraiment fallu que je me fasse violence en m’accrochant pour continuer. À mon sens, Allison Dickson aurait pu être un peu plus rapide pour planter son décor… Quoi qu’il en soit, une fois celui-ci planté, les pages ont défilé toutes seules ! Je me régalais avec ces nombreux faux-semblants, ces chantages, ces manipulations et ces secrets. L’auteure m’a baladée où elle voulait. Et, même si j’ai deviné quelques rebondissements, elle a finalement réussi à m’avoir avec son dénouement.

Ainsi, si vous n’avez pas peur d’un démarrage très lent, mais que vous appréciez les individus ambigus, manipulateurs et mystérieux, alors vous devriez apprécier cet ouvrage. Merci aux éditions Hauteville pour cet envoi.

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Citations

Comme la plupart des médecins, il aime avoir au moins trente minutes de retard. Ça lui donne l’impression d’être plus important.
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La Bonne Épouse connaît toujours sa place dans la hiérarchie familiale. C’est tout en bas, d’où élever son mari et la progéniture requise très haut au-dessus de sa tête sans qu’à aucun moment on puisse soupçonner ses efforts. Si elle se retrouve à sombrer dans la boue sous ses pieds, elle glorifie la chaleur et la protection que ça lui procure contre les dangers du monde au-dessus. Une Bonne Épouse n’aurait pas imaginé rejeter les souhaits de son mari d’adopter un enfant après que leurs tentatives d’en concevoir un bien à eux auraient échoué.
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Il est préférable que certaines choses restent enfouies. Elles finissent par se décomposer et retourner à la terre. Comme toi. Comme ce long cri intérieur que je conserve depuis le jour où je suis entré dans la maison et que je l’ai vue plantée là. C’est à peine plus qu’un chuchotement maintenant. Bientôt, il se dissoudra tout à fait.
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Quand on est sous pression, dans un état second, on est capable du pire.

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Ma note

3/5

 

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