Science Fiction·Young adult

« U4 : Jules » de Carole Trebor

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : U4 : Jules
Auteurs : Carole Trebor
Genre : Young Adult/Dystopie/Science-Fiction
Editeur : Nathan/Syros

« Jules » était le dernier tome de U4 auquel je me suis attaquée. J’avais totalement accroché aux deux demoiselles (surtout Stéphane pour son caractère et pour la plume de l’auteur), tandis que Yannis m’avait à la fois plu et déçu… 51nzncmfjtl-_sx210_Pour Jules, je crains malheureusement ne pas être vraiment satisfaite non plus…

Avant le virus U4, Jules passait son temps sur WOT, un MMORPG, dans lequel il incarne Spider Snake. Tout a malheureusement changé depuis l’épidémie : tout le monde est mort, exceptés quelques adolescents et certains membres de l’armée. Les villes deviennent incertaines. C’est le chaos. A Paris et partout ailleurs, des gangs se créent, bien déterminés à faire valeur leurs droits et à s’amuser comme ils peuvent (drogue, alcool, femmes, violence, …). Et Jules dans tout ça ? Il attend, proscrit dans sa chambre. Le jeune homme est sans nouvelles de ses proches… Il n’a de contact « humain » qu’avec Lego, son chaton au mauvais caractère. Un jour, un bruit provenant de l’appartement voisin l’attire : c’est une petite fille qui, par miracle, a survécu. Elle ne semble pas savoir parler, mais est passionnée par l’univers de Dora l’exploratrice. Touché, il décide alors de prendre l’enfant sous son aile. Personne ne fera du mal à « sa Minuscule » Alicia.

Contrairement aux autres héros, Jules va plutôt chercher le contact humain. D’ailleurs, il sera jamais seul : comme Yannis avec « Happy », Jules a son chat « Lego », puis il adoptera la jeune Alicia et finira dans une petite communauté dirigée par des anciens amis. Ce groupe est assez bien ficelé : chacun est réparti selon ses savoir-faire ou ses savoir-être. Ainsi, il y a une médecin (fille de pharmacienne), deux cuisiniers, un chef, un soldat, une bibliothécaire, etc. Jules, devenu « Le Plaqueur » suite à un acte héroïque, est plutôt considéré comme de la main d’œuvre. Etant assez puissant et enveloppé, il peut aussi bien porter des choses, aller récupérer des vivres et des ressources ou encore combattre d’autres survivants. J’ai bien aimé ce système qui change des autres U4 : on découvre une véritable petite communauté en dehors des R-Points qui sait se débrouiller et qui a des projets pour survivre (ex : alliances entre les clamps). Malheureusement, on ne sait pas grand chose sur les nouveaux compagnons de Jules. Certes, on connait leur passé en quelques lignes, toutefois ils ne sont pas vraiment développés. C’est souvent le soucis avec les romans à la première personne qui laissent une vision un peu étriquée des personnages secondaires. Je n’avais pas vraiment ressenti cela dans les autres U4, mais étant donné que dans ce volume, c’est la « Communauté » qui est mise en avant, je m’attendais à plus de détails…

Jules est un protagoniste simple et attachant : il n’est pas bien méchant et fait tout ce qu’on lui dicte. Même si cela ne lui plait pas ou que c’est dangereux, il obéit et ne discute pas. Mais c’est aussi une personne qui a le cœur sur la main : il aide ceux qu’il croise, même ceux qu’il ne connaît pas. J’ai eu la sensation qu’il s’attachait très vite aux autres, notamment aux trois autres héros éponymes ou à Maïa. Pour cette dernière, je m’attendais à assister à plus de scènes de séduction ou de romance. Bref à quelque chose d’émouvant et de crédible… Mais rien ! On sait qu’ils s’aiment juste par le regard et qu’ils se protègent. En revanche, sa relation avec son frère ou avec Alicia est très touchante. Je ne l’imaginais pas aussi protecteur ou « gros nounours ». Jules est également quelqu’un d’assez rêveur sans l’être autant que Yannis… Par ailleurs, lui aussi se met en mode « WOT » lorsqu’il y a de l’action… Pour se protéger ou se donner du courage, il devient Spider Snake… Sauf que lui a plus de recul par rapport à cet avatar : ce n’est pas une personnalité, mais plutôt un état temporaire. Cela m’a perturbée : et si Jules était une pâle copie de Yannis ? Ils ont un animal, parlent peu, ont du mal à déclarer leurs sentiments et sont trop dans leur jeu…

Le style d’écriture à l’image de son héros : simple… Trop ? Sans doute… Même si l’écriture est bonne dans son ensemble et que j’ai lu ce tome en une journée, j’ai ressenti un goût de « peu ». L’auteure va à l’essentiel. Les actions s’enchaînent avec rapidité, si bien que l’on n’a pas le temps de souffler ou de s’attarder sur la difficulté/l’horreur de la situation. On aborde les thèmes de la dystopie, cependant on ne va pas plus loin. Pourquoi ? Paris est sensé être le berceau de l’apocalypse avec des jeunes qui deviennent fous et violents… La communauté de Jules ne cessent de nommer des gangs en disant qu’ils sont terriblement dangereux… Néanmoins je n’ai pas ressenti de tensions ou de frayeur. Même lorsqu’il se fait torturé, il passe rapidement à autre chose. Jules se promène dans la ville sans problème et ne fait pas vraiment de mauvaise rencontre… Si ce n’est un groupe de rats… ! Paris ne semble pas si chaotique que ça du point de vue de Jules. En fait, les autres personnages éponymes m’ont plus convaincue sur le danger de la capitale… J’avais donc l’impression de survoler un récit sans trop m’attarder sur les détails ; c’est dommage…

Ayant commencé par des personnages à fort caractère, Jules m’apparaît finalement comme quelqu’un d’assez effacé et un peu décevant par rapport aux trois autres. C’est à mes yeux le volume le moins bon… Peut-être mon avis aurait été différent si j’avais lu cet opus en premier ou en deuxième ? (C’est bien possible…) Quoi qu’il en soit, j’ai bien aimé cette saga avec des personnages/auteurs différents qui s’entrecroisent. Un beau concept !

 

Citations :

Alors, ils sont tous morts ? C’est ça que j’ai refusé. Ils sont tous morts. Est-ce que je pourrai l’accepter un jour ? Est-ce que je pourrai vivre ? Tous morts. Sauf nous, les adolescents, et quelques militaires. Tous morts. Et nous, on est là, réunis dans cette fosse, quatre existences dévastées.

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Je croise son regard et n’y vois qu’une bienveillance infinie. Une putain de bienveillance dans les yeux d’une meurtrière. Je me sens inondé d’une immense gratitude. Cette fille n’était pas destinée à tuer des soldats. C’est le monde qui a fait d’elle une tueuse.

 

Ma note :

  3/5

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3 réflexions au sujet de « « U4 : Jules » de Carole Trebor »

    1. Oui, ce sont les filles que j’ai préféré, car elles n’avaient pas de double personnalité (heureusement, la leur étant déjà très/trop forte, ça aurait été le bazar). Le soucis de Jules, c’est vraiment que l’auteure cherche à aller à l’essentiel alors que l’on pourrait développer certains passages où il est seul. De plus, j’ai trouvé qu’il ressemblait fortement à Yannis (qui est beaucoup mieux que lui).
      A toi de voir. Comme tu ne connais pas le côté Kori/Jules, ça vaut peut-être le coup de s’attaquer à Jules quand même. Tu les possèdes tous ?

      Aimé par 1 personne

      1. Ah oui d’accord je vois ce que tu veux dire … Alors je ne les ai pas encore acheté mais j’aimerais lire les 4 livres (peut être pas à la suite pour ne pas me lasser justement) donc je pense que je découvrirais chacun d’entre eux 😉

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