BD·Fantastique/Fantasy

« Le Chat qui courait sur les toits » de René Hausman et Michel Rodrigue

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : Le Chat qui courait sur les toits
Auteurs : René Hausman et Michel Rodrigue
Genre : Bande dessinée adulte/Conte/Fantastique
Editeur : Le Lombard

51v3xxe9j2bl-_sx210_Alors que tout allait bien dans un royaume dirigé par un roi juste et aimé, la naissance du Prince héritier vint tout chambouler. En effet, alors qu’elle lui donnait le sein, la nourrice constata que le bambin était atteint par un bien curieux sortilège : lorsqu’il croisait le regard d’un animal, son visage se transformait instantanément en celui-ci. Le conseiller et frère du roi proposa aussitôt de cacher cette erreur de la nature. le peuple n’accepterait jamais cette abomination sur le trône ! Il proposa donc d’enfermer le Prince dans une cellule où seule la mère pourrait y entrer. Plusieurs stratagèmes furent inventés pour que le Prince vivre reclus sans jamais rencontrer personne : une grille/isoloir pour se confesser ou écouter ses leçons, un guichet pour déposer de la nourriture, … Alors que l’enfant grandissait en ignorant ses différences (il n’y a pas de miroir), le roi changeait et devenait violent, maussade et colérique. Quant à la reine, elle se laissait peu à peu s’éteindre… Un jour, l’enfant vit son reflet dans un plateau à repas. Son sang de fit qu’un tour : pendant toutes ces années on lui avait menti ! Il était différent des Hommes et donc de Dieu. Il prit alors la fuite, puis trouva refuge dans un coin de la forêt où il rencontra un ermite, un ancien médecin à la Cour. Le vieillard, devenu son mentor, tenta de lui apprendre à contrôler ses métamorphoses et, par la même occasion, essaya de lui faire accepter sa vraie nature. Jusqu’au jour où une troupe de comédiens ambulants croisa leur route. Parmi les hommes du spectacle se tenait Aygline, une superbe jeune femme…

« Le chat qui courait sur les toits » est un conte en BD. Tout y est : un jeune prince, un traitre, un personnage qui aide le héros, une fin plus ou moins heureuse avec une petite morale. En empruntant cette bande dessinée dans le cadre du Club des lecteurs de ma médiathèque, je ne m’attendais pas à cela. Ce fut une très belle surprise. L’histoire est vraiment originale et aborde des thèmes qui parlent à toutes les tranches d’âge : la différence, l’acceptation de soi, le regard des autres, l’Humanité, le Pouvoir, etc. Par ailleurs, le personnage du Prince est touchant, si bien que l’on éprouve de l’empathie pour lui. Il a dû se battre pour finalement s’accepter tel qu’il est et pour choisir ce qui est le mieux pour lui. de plus, il est capable d’avoir grand cœur (trop ?) : malgré ses sentiments, il cède la douce dame de ses pensées à Léandre…

Les dessins sont fantastiques et d’un réalisme impressionnant. L’auteur a su rendre ses illustrations « vivantes » grâce aux regards de ses personnages ou des animaux. J’ai beaucoup apprécié son coup de crayon ou pinceau (on dirait de l’aquarelle ou de la peinture, c’est superbe), car il a su donner une très belle atmosphère à l’ouvrage. Chaque planche est un régal visuel ! Pour conclure, je recommande donc vivement cette fable en BD qui m’a fait passer un très bon moment de lecture.

 

Citations :

Car vois-tu, l’homme est ainsi. Il a peur de l’étrange, de l’inconnu. Alors il se fabrique des croyances faites elles-mêmes d’irrationnel et s’oblige à croire à ses propres fantaisies pour se rassurer ! Que tout cela est tellement contradictoire ! Tellement humain !
 

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La vie, elle t’appellera tôt ou tard… Elle te ramènera vers le monde des hommes où tu t’apercevras très vite que, comme toi, tout un chacun porte un masque. Tu y verras des loups nombreux. Et des moutons encore plus nombreux.

 

Ma note :

  4/5

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