Romans policiers / Thriller

« La théorie Gaïa » de Maxime Chattam

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : La théorie Gaïa
Auteur : Maxime Chattam
Genre : Thriller
Editeur : Albin Michel

résumé du livre

Imaginez que des émissaires de la Commission européenne sollicitent vos compétences pour résoudre un problème urgent… et top secret. Imaginez que votre femme soit envoyée sur une île au bout du monde avec un parfait inconnu, et que l’on perde tout contact avec eux. Imaginez que vous vous retrouviez isolé par une terrifiante tempête au sommet d’une montagne en compagnie de scientifiques mystérieux. Imaginez que le nombre des tueurs en série ait été multiplié par dix depuis cinquante ans. Imaginez que ces événements soient liés par la violence des hommes. Vous n’avez toujours pas peur ?

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Ma critique

Avant tout, je tiens à remercier Siabelle qui m’a proposé cette lecture commune. Je lis très peu de Maxime Chattam et n’aurais pas emprunté « La théorie Gaïa » à la médiathèque si elle ne m’en avait pas parlé. Pourtant, cet ouvrage m’a beaucoup plu, car il a un rythme effréné. Dès les premières pages, on est dans l’action. La théorie Gaïa Maxime ChattamIl n’y a pas de place pour les temps morts ou pour les longues descriptions habituelles en début d’ouvrage : on apprend à connaître les personnages sur le tas, grâce à leurs actions ou leurs pensées. Les chapitres sont d’ailleurs très courts afin de renforcer cette dynamique. Généralement, ils se concluent sur des petits cliffhanger, ce qui donne envie au lecteur de ne pas reposer son livre. D’autant plus que l’on change souvent de narrateur au fil des chapitres : souvent, on passe du duo Peter/Ben à Emma, complètement isolée sur une île.

Ce qu’il se passe sur cet îlot est ce que j’ai préféré dans le roman : c’est sombre, sanglant, effrayant et à la limite de l’horreur. Les premières scènes de nuit où Emma et Tim tentent de survivre à un curieux fléau capable d’éventrer des chiens, décapiter des poules ou assassiner tout un village m’a fait frémir. J’avais le cœur qui battait à tout rompre tellement j’étais happée par le récit sur l’île. Je me demandais ce qui ou quoi était capable de commettre autant d’atrocités… Emma allait-elle s’en sortir plus ou moins indemne ? Qu’allait-elle découvrir ? Arriverait-elle à contacter son frère et son mari à temps ? Les questions se bousculaient dans ma tête aussi vite que les rebondissements survenaient au fil des chapitres. Du côté des deux hommes, c’était vraiment calme par rapport à l’île. Bien qu’il y ait une enquête et du suspense, j’avoue que mon intérêt était des moindres par rapport à ce que traversait Emma.

En plus de ce côté thriller haletant, j’ai beaucoup aimé les réflexions sur l’écologie, la nature humaine ou la criminalité. De plus, le style de l’auteur est direct, incisif et assez court. Cette plume se prêtait très bien au genre du livre. Cela m’a d’ailleurs donné envie de voir si les autres ouvrages de la saga « Le cycle de l’homme » sont du même acabit. Je recommande « La théorie Gaïa » à ceux qui ont le cœur accroché, car certaines scènes sont aussi sanglantes que bien décrites, et qui aiment les polars du genre « page-turner » immersif. Un roman mêlant sciences, aventure, suspense et horreur à découvrir au plus vite ! Merci encore, Siabelle, pour cette lecture commune !

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Citations

Écrire c’est un peu comme se construire un bateau avec des mots et naviguer sur des mers inconnus.

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Peter se rendit compte que l’armoire était surélevée d’environ un centimètre. Ben détecta une excroissance et tira dessus. Un « clac » résonna dans le rectangle métallique.
– Je crois que j’ai déverrouillé les roues ! s’exclama Ben.
Et ils la firent coulisser sur le côté. Un rectangle noir béant s’ouvrit. Ben actionna un interrupteur et deux lampes illuminèrent l’escalier. D’une voix altérée par l’excitation, il jeta :
– « Pour le bien de l’humanité nous détruirons ce qui doit l’être », a dit Grohm tout à l’heure. Je ne sais pas ce que c’est, mais c’est là, au bas de ces marches.

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– Ça n’a pas l’air d’aller.
Tim fit la moue.
– Ce temps ne va pas nous aider ! Aucun bateau ne viendra tant qu’il fera aussi mauvais. Et si nous souhaitons quitter le village… les sentiers seront noyés, impraticables.
– Ce qui est valable pour nous l’est pour nos ennemis.
Tim eut un sourire.
– Vous parlez comme un militaire. Vous avez ce côté Sarah Connor, maintenant que j’y pense !

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Le monde est contrôlé par à peu près six mille individus, soit 0.0001% de la population mondiale. Ce sont eux qui décident des marchés, des tendances, des dépenses, des besoins, des priorités. Bref, ils façonnent le système. Il s’agit de politiciens, certains militaires, et quelques milliardaires essentiellement. Pour accéder à ces fonctions, il faut beaucoup d’ambition et un amour immodéré du pouvoir, qui permet de supporter les sacrifices nécessaires et la pression démesurée. Ces deux facteurs sont les moteurs de ceux qui contrôlent le monde. Des moteurs pervers, car il s’agit de névroses. De déviance de personnalités déséquilibrées d’une certaine manière. Ainsi le monde est façonné par des déviants puissants. Comment notre planète ne pourrait-elle pas prendre une trajectoire de destruction ? Il faut se rendre à l’évidence. Il n’y a aucune fatalité religieuse. Rien qu’une logique animale. Ce sont les êtres les plus agressifs de notre meute qui ont pris les rênes et nous les suivrons aveuglément. Vers le précipice.

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Ma note

  5/5

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challenge abc

5 réflexions au sujet de « « La théorie Gaïa » de Maxime Chattam »

    1. « L’autre monde » est très apprécié par la plupart des lecteurs, effectivement. Je n’ose cependant pas trop m’y attaquer : ce sont de gros pavés ! :3
      Il parait que « l’âme du mal » est très bien, mais c’est assez sombre et violent. Il faut avoir les tripes bien accrochées (comme « La théorie Gaïa » à certains passages).

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