Romances·Romans

« La Maison des Morts » de Sarah Pinborough

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : La Maison des Morts
Auteur : Sarah Pinborough 
Genre : Roman / Romance
Editeur : Milady

résumé du livre

C’est une maison sur une île déserte où des jeunes attendent de savoir s’ils vont mourir. Arrachés à leur famille à la suite d’un diagnostic, ils vivent dans la crainte du moindre symptôme, car alors on les emmènera en pleine nuit au sanatorium d’où personne ne revient. Au dortoir 4, Toby et ses copains trompent l’angoisse comme ils peuvent, repliés sur leurs souvenirs d’avant la condamnation à mort. Jusqu’au jour où l’arrivée d’une nouvelle patiente va tout changer et redonner brusquement à Toby une raison de profiter de chaque jour et même d’espérer. Car on va tous mourir un jour ; ce qui compte, c’est comment on choisit de vivre.

.

Ma critique

J’avoue que cet ouvrage m’avait surtout séduite pour son titre et pour son design. En effet, la couverture solide avec effet brillant est aussi jolie que les pages aux bords noirs qui me font songer aux éditions Gulf Stream (Électrogène). La Maison des Morts Sarah PinboroughC’est un très beau livre objet. Pourtant, j’avoue être tombée de haut. Je pensais avoir affaire à un livre d’horreur et d’épouvante, mais on est loin d’avoir un récit de ce genre ! Je pencherais plus sur un roman sombre et dramatique avec une histoire d’amour au cœur de l’intrigue… Jusqu’au dernier tiers, je me suis dit que l’on allait enfin faire un tour au sanatorium afin de rencontrer je ne sais quelle créature ou découvrir ce que l’équipe de santé y trafique… Surtout avec cette histoire de Déficients et de maladie incurable… Mais non, on reste sur une très jolie romance. Donc si vous souhaitez un roman du genre horreur, passez votre chemin. À l’inverse, si vous souhaitez ressentir diverses émotions comme le malaise, l’agacement, l’émerveillement, la peine et le chagrin, alors « La Maison des Morts » est faite pour vous !

La romance est très belle. Non seulement elle met du temps à s’installer, se développe crescendo, mais en plus, je la trouve crédible. Nos deux tourtereaux sont tellement mignons ! Leurs scènes nocturnes sont tellement féeriques… Adolescents, ils découvrent les premiers émois amoureux : les baisers, les câlins et bien davantage… Leur petite histoire secrète est vraiment attendrissante. On sent vraiment que Toby, le héros, change du tout au tout grâce à sa bien-aimée. Au début, il est agressif, insultant, froid et irascible avec autrui. J’avais du mal avec ses réactions. Grâce à celle qui saura toucher son cœur, il va retrouver le sourire, l’espoir et être de nouveau ouvert aux autres. Quant à Clara, c’est réellement une perle. Elle incarne la joie de vivre.

Par contre, étant donné l’ambiance de cette maison, je n’ai pas pu m’empêcher de songer au film « Vol au-dessus d’un nid de coucou » avec Jack Nicholson. C’est surtout à cause de Matrone, cette femme qui dirige les lieux d’une main de fer de façon froide et impassible… Une véritable Miss Ratched ! J’imaginais tellement ce personnage en elle que j’en frémissais. Il y a également les pensionnaires malades obligés de prendre des pilules, de vivre dans la peur et l’attente tout en tuant l’ennui comme ils le peuvent. L’ambiance médicale remplie de non-dits est assez oppressante. On ne peut que comprendre le caractère renfermé ou explosif des protagonistes… Quant à Toby, c’est typiquement McMurphy : il est plus lucide que les autres, tout en étant impulsif et intelligent. Au fil des pages, j’avais donc ce film en tête… Et, tout comme lui, ce roman est incroyablement touchant… Le passage du chocolat chaud avec Will m’a terriblement émue, tout comme la conclusion, aussi belle qu’affreuse.

C’est donc un bon ouvrage si l’on ne recherche pas une atmosphère terrifiante. Par ailleurs, la plume est très simple et légère. Le récit se lit donc très facilement. En revanche, vos émotions seront sans doute mises à rude épreuve, car certaines scènes sont très émouvantes. Cœurs d’artichaut, soyez avertis.

.

Citations

Ce qu’on éprouve a bien plus d’importance que l’image qu’on renvoie.

—————

– C’est beau, non ? dit-elle en mastiquant.
– Ouais, c’est beau.
Elle me regarde et m’adresse un sourire, l’air heureux ; j’ai alors du mal à avaler ma bouchée. En réalité, je ne parlais ni de la plage, ni de l’eau, mais du spectacle qu’elle m’offre. Sa longue chevelure ruisselle en épaisses boucles cuivrées autour de son visage ; à cause du vent salé, on dirait presque des dreadlocks. Elle a les joues rouges, les yeux brillants, pleins de vie. Comment se fait-il que sa beauté ne m’ait pas frappé jusque-là ?

—————

Quelques flocons tombent encore, de-ci, de-là. Will, qui n’avait pas cessé de geindre sur ses pieds froids depuis la veille, se tient à présent derrière la fenêtre dans un silence religieux, le visage empreint d’espoir, de plaisir et d’incrédulité. En cet instant, il ne pense pas à sa mère ni à si ça fait signer les yeux, ni à comment jouer aux échecs ; sa nouvelle vie n’existe soudain plus. Il a de nouveau dix ans et il est un garçon ordinaire. En le regardant, un sourire si grand me vient aux lèvres que je crois que mon visage va se fendre en deux.
– C’est Narnia, finit-il par dire dans un souffle. C’est Narnia dans le jardin.

.

Ma note

♥  4/5

13 réflexions au sujet de « « La Maison des Morts » de Sarah Pinborough »

Laisser un commentaire