Fantastique/Fantasy·Young adult

« La Fille-Sortilège » de Marie Pavlenko

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « La Fille-Sortilège »
Auteur : Marie Pavlenko
Genre : Fantasy / Young Adult
Éditeur : Le Pré aux Clercs

.

résumé du livre

Six Clans dirigent la Cité. Chacun possède une Magie qui commande aux éléments ou aux êtres vivants. De leur union dépend l’équilibre. C’est pourquoi durant la Fête des Échanges, les adolescents sont soumis à des épreuves, en vue d’être initiés. Parce qu’elle a échoué, la jeune Érine est bannie, loin de sa famille et de son Clan. Condamnée à survivre dans la zone d’exil, elle va bientôt découvrir le sombre secret de la Cité. Et le terrible complot qui menace de la détruire.

.

Ma critique

Marie Pavlenko est une auteure dont j’apprécie la plume. J’ai d’ailleurs accroché à la majorité de ses titres, si bien que j’étais curieuse de me pencher sur ce one-shot que m’a gentiment offert Mikasa ! Hélas, j’ai un ressenti final très partagé qui s’explique notamment par la grande quantité d’informations à emmagasiner au début du roman. L’univers est riche : il existe plusieurs castes regroupant les individus par leurs compétences et leur métier (dressage, guérison, fabrication, agriculture, etc.). À cela, s’ajoute un groupe de personnes supplémentaires : les orklas, les hors-systèmes et les bannis. Comprendre les particularités de ce monde, le fonctionnement et les politiques en place n’est pas spécialement compliqué et a des allures de « déjà-lu »… À condition de n’avoir que cela à intégrer ! En effet, en quelques chapitres, le lecteur va devoir faire face à de nombreux noms de personnages secondaires importants dans l’intrigue. On ajoutera également un bestiaire fantastique. la-fille-sortilegePour moi, cela faisait beaucoup d’un coup, si bien que j’ai eu du mal à rentrer dedans… Il m’a fallu m’accrocher et noter plusieurs choses afin de ne pas être perdue. C’est regrettable, car cet ouvrage a énormément de potentiel et de qualité ! Hélas, cette grande quantité d’éléments a joué sur mon appréciation globale. De ce fait, je n’ai jamais réussi à être totalement captivée par l’histoire, ni à m’attacher aux personnages principaux

Heureusement, la belle Erine a tout de même de beaux atouts. Débrouillarde, courageuse, humaine, déterminée, forte et parfois pleine de faiblesses, elle m’a paru intéressante. J’ai été impressionnée par sa façon d’être, même dans les pires moments. Le tandem qu’elle forme avec Arkadi est plutôt sympathique, notamment grâce aux légères touches d’humour ! On pourrait croire que le duo fait très « ado » en raison de leur âge, mais ce serait se méprendre : on est bien sur du young adult ! Certains passages sont très sombres, voire sanglants ! En outre, le récit gagne de plus en plus en noirceur…

« La Fille-Sortilège » a de nombreux atouts comme son rythme soutenu : il n’y a presque aucun temps mort ! Ainsi, on assiste à des meurtres, du chantage, de la manipulation, des combats et des retournements de situation. Erine et ses proches souffrent et n’ont pas la vie facile. L’intrigue cède rarement à la facilité, ce qui est très appréciable ! C’est cette action constante qui m’a donné envie de tourner les pages malgré mon ressenti du début. J’ai d’ailleurs été surprise plusieurs fois, comme avec le secret de la vieille Rada ou les différentes faces cachées du conseiller Pamar. En revanche, je n’ai pas spécialement été comblée par les kashusha qui, à mes yeux, manquent encore de développement. C’est sans doute dû au fait que l’auteure s’est limité à un seul volume… Elle a dû mettre en avant et creuser du mieux possible la plupart des éléments, tout en allant à l’essentiel. Cependant, cela n’a pas été suffisant à mes yeux. Il aurait fallu développer cette lignée magique.

De plus, je ne comprenais pas pourquoi les personnages principaux avaient autant d’attentes vis-à-vis d’Erine. Certes, on l’explique plus ou moins toutefois, la majorité des protagonistes veillent sur elle et font de leur mieux pour la protéger afin qu’elle puisse les sauver en retour. Présentée comme la clef libératrice de cette dystopie, la demoiselle m’a pourtant semblé plutôt subir les événements… Elle m’a également frustrée dans sa décision finale… Pour moi, le dénouement est non seulement vite expédié, mais surtout trop ouvert ! Il demeure certaines zones d’ombre et on laisse trop de place à l’imagination pour ce nouveau monde. Il faudrait une suite ou quelques chapitres supplémentaires… Ne serait-ce que pour développer certains personnages secondaires comme Arkadi et Naria qui m’ont semblé très lisses à côté de l’héroïne ou creuser les tensions qu’il peut exister entre les différentes castes ! C’est donc une lecture en demi-teinte, mais qui, bizarrement, ne me dissuade pas de lire la suite si un jour il y en a une…

..

CitationsJe suis une orkla, sans foi ni loi, je connais ma place : celle que je prends, jamais celle qu’on me donne.
.
—————
.
L’humiliation est une seconde peau putride dont je n’arrive pas à me défaire.
.
—————
.
Vivre chez les orklas comporte une multitude d’inconvénients, parmi lesquels la saleté, la promiscuité, la pauvreté. La faim aussi. La mort, beaucoup. Mais on y déniche également des valeurs qu’on ne croise pas ailleurs dans la Cité des Six, comme la solidarité. Oh bien sûr, il y a des sales types, dans mon husta, des traîtres, des fous, des mégères, des ivrognes, des lâches, des méchantes, des pervers, des avares, des avortons, des bavards. Mais on est tous le cauchemar de quelqu’un.
.
—————
.
– Nous pouvons accomplir de grandes choses.

– Je ne veux rien accomplir du tout. Je veux trouver mon chemin et le suivre.
– Mais ton chemin est ici !
– Mon chemin est là où je le décide.
.

Ma note

3,5/5

 

 

14 réflexions au sujet de « « La Fille-Sortilège » de Marie Pavlenko »

  1. La fin assez ouverte et la richesse/complexité de l’intrigue m’inquiètent un peu, mais dans l’ensemble, tu confirmes mon attrait pour ce roman 🙂 Par contre, je retiens de ton avis qu’il vaut mieux le lire à un moment où on a une bonne capacité de concentration…

    Aimé par 1 personne

  2. J’ai lu il y a quelques années sa saga Le Livre de Saskia que j’ai abandonné en cours de route. Depuis, je n’ai pas tellement envie de retenter l’expérience avec Marie Pavlenko et j’ai peur que maintenant, ses livres soient trop jeunesse pour moi.

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire