Romans policiers / Thriller

« Surface » d’Olivier Norek

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Surface »
Auteur : Olivier Norek
Genre : Roman policier
Éditeur : Michel Lafon

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résumé du livre

Noémie Chastain, capitaine en PJ parisienne, blessée en service d’un coup de feu en pleine tête, se voit parachutée dans le commissariat d’un village perdu, Avalone, afin d’en envisager l’éventuelle fermeture. Noémie n’est pas dupe : sa hiérarchie l’éloigne, son visage meurtri dérange, il rappelle trop les risques du métier… Comment se reconstruire dans de telles conditions ? Mais voilà que soudain, le squelette d’un enfant disparu vingt-cinq ans plus tôt, enfermé dans un fût, remonte à la surface du lac d’Avalone, au fond duquel dort une ville engloutie que tout le monde semble avoir voulu oublier…

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Ma critique

Après un « Entre deux mondes » plus que réussi, beaucoup de lecteurs de la médiathèque et moi-même, attendions la nouvelle publication d’Olivier Norek ! J’ai donc profité des vacances pour le lire tranquillement avant de le mettre dans les rayons… Et le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai été happée par l’histoire ! Même si j’ai préféré « Entre deux mondes », « Surface » m’a bien plu et a été dévoré en moins de 24h. couv61029647L’auteur signe de nouveau un bon polar avec un scénario maîtrisé et des personnages à la psychologie aussi intéressante qu’à vif. Une réussite !

Le récit nous place aux côtés de Noémie, devenue « No », comme une moitié d’elle-même… En effet, suite à une intervention qui a mal tourné, la capitaine a eu la moitié du visage ravagé… Comme si les choses n’étaient pas assez difficiles, sa « gueule cassée » effraie son petit-ami et ses supérieurs qui l’expédient dans une petite bourgade jugée tranquille… J’ai trouvé cette héroïne crédible, humaine, déterminée, courageuse, attachante et talentueuse. On comprend aisément ses sautes d’humeur, ses doutes, ses angoisses, sa violence, son humour acerbe ou encore sa colère envers ceux qui l’ont mise au placard… Le premier tiers du livre tourne d’ailleurs sur sa réaction face au drame, sa nouvelle vision d’elle-même ainsi que celle de son entourage et ses premiers pas vers l’acceptation, puis la résilience. Le rythme n’est donc pas haletant cependant, j’ai aimé le fait que l’on prenne le temps de développer la psyché de No… Les personnages secondaires sont également intéressants, même s’ils paraissent survolés par rapport à la jeune femme. Ceux ayant réussi à capter le plus mon attention sont Romain Valant (un collègue), Hugo (un plongeur de la police) et le chien Picasso.

L’enquête met un peu de temps à arriver toutefois, une fois lancée, elle ne va cesser d’avancer ! La progression est constante, sans temps mort, remplie d’indices, de questionnements ou de dangers. Il n’y a donc pas de place pour l’ennui ! Ce cold case dans un petit village où tout le monde se connaît depuis des années va tenir le lecteur en haleine et lui faire comprendre le double-sens de ce titre si bien choisi par l’auteur… Entre héroïne battante qui refait petit à petit surface et secrets bien enfouis, je me suis régalée avec cette lecture. La plume d’Olivier Norek est toujours aussi agréable, drôle, rythmée et prenante ! Mention spéciale pour le clin d’œil à Claire Favan et d’autres collègues du monde du polar morts dans le cimetière d’Avalone ! Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire…

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CitationsAvez-vous déjà réfléchi à la fonction du visage ? Avez-vous compris qu’il est le reflet de tous vos sentiments ? On y lit le chagrin, la joie, les peurs, les interrogations, la douleur comme la jouissance. Il parle, avant même les mots.
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Répétez continuellement à un enfant qu’il ne fait que des bêtises et il les multipliera. Répétez-lui qu’il n’est qu’un idiot et il le deviendra. Tout simplement parce que nous n’aimons pas décevoir.
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– On ne touche plus à rien. On appelle les pompes funèbres, on revisse le couvercle à fond et on leur précise de prendre des sangles. Ce serait ballot que tout se vide en piscine dans leur fourgon. Il faudra séparer le contenu du contenant dès qu’ils arriveront à l’institut médico-légal de …
– Montpellier, précisa Valant.
– Ouais, Montpellier. Je vais faire mon rapport au magistrat du parquet de…
– Rodez.
– Ce serait bien le diable si j’arrive pas à me faire dessaissir par la PJ de… Rodez ? Montpellier ?
– Non, Toulouse.
– C’est bien, c’est simple.
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L’enfer reste toujours le regard que les autres portent sur nous. Comme un jugement. Le regard qui nous examine, celui qui nous empêche d’oser, celui qui nous freine, celui qui nous peine, celui qui nous fait nous aimer ou nous détester.
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Ma note

4,5/5

 

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