BD·Littérature jeunesse

« Le fils de l’Ursari » de Xavier-Laurent Petit, Cyrille Pomès et Isabelle Merlet

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Le fils de l’Ursari »
Auteurs :  Xavier-Laurent Petit, Cyrille Pomès et Isabelle Merlet
Genre : Bande dessinée / Littérature ado
Éditeur : Rue de Sèvres

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résumé du livre .

Quand on est le fils d’un montreur d’ours, d’un Ursari comme on dit chez les Roms, on sait qu’on ne reste jamais bien longtemps au même endroit. Harcelés par la police, chassés par des habitants, Ciprian et sa famille ont fini par relâcher leur ours et sont partis se réfugier à Paris où, paraît-il, il y a du travail et plein d’argent à gagner. À peine arrivés dans le bidonville, chacun se découvre un nouveau métier. Daddu, le montreur d’ours, devient ferrailleur, M’man et Vera sont mendiantes professionnelles, Dimetriu, le grand frère, est « emprunteur » de portefeuilles et Ciprian son apprenti. Un soir, Ciprian ne ramène rien de sa «journée de travail». C’est qu’il a découvert le paradis, le jardin du Lusquenbour où il observe en cachette des joueurs de tchèquématte. Le garçon ne connaît rien aux échecs mais s’aperçoit vite qu’il est capable de rejouer chaque partie dans sa tête. C’est le début d’une nouvelle vie pour le fils de l’Ursari.

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Ma critique

N’ayant pas lu le roman éponyme, je ne suis pas capable de dire si cette adaptation BD est fidèle ou non toutefois, j’ai plutôt apprécié cette lecture ! Ce n’était pourtant pas gagné d’avance, car le style de dessin n’est pas du tout ma tasse de thé ! couv56580134En effet, j’ai trouvé le coup de crayon brouillon, atypique et parfois laid, surtout au niveau des visages. Heureusement, les personnages sont assez expressifs, tandis que les couleurs retranscrivent bien différentes ambiances. J’ai donc fini par mettre mon ressentiment de côté afin de me concentrer sur l’histoire. Celle-ci s’est révélée être mature, difficile et intéressante. On va suivre Ciprian et sa famille, des gens du voyage, qui vont faire une halte à Paris, dans des bidonvilles. Malheureusement pour eux, les conditions de vie sont dures et tous sont obligés de mendier ou de voler pour payer Karoly, un représentant mafieux. Ce dernier les force à leur donner de l’argent, sans quoi il les menace directement de violence, de viol ou de mort. Endettés, les pauvres Zidar n’ont d’autre choix que de céder à ce chantage. Le contexte de ce récit est donc très sombre, brutal et, malheureusement, réaliste ! J’ai d’ailleurs aimé le fait que tout ne soit pas embelli par les auteurs.

L’espoir va renaître grâce aux échecs puisque, au lieu de chaparder, Ciprian va découvrir des joueurs de « tchèquématte » (échec et mat) qui se retrouvent tous les jours au jardin du « Lusquenbour » de Paris. Avec admiration et fascination, le garçon va miraculeusement apprendre les règles rien qu’en observant les joueurs. Ces rendez-vous quotidiens vont lui permettre de faire plusieurs rencontres, notamment celle de Martha, alias Madame Baleine. Celle-ci m’a émue, si bien que j’ai regretté de ne pas la voir davantage. Son duo avec le jeune Rom m’a séduite. De façon générale, j’ai apprécié la famille Zidar dont chaque membre est touchant. Les voir subsister dans de telles conditions émeut et révolte ! Ainsi, on se demande sincèrement comment tous les protagonistes vont s’en sortir… Le rythme de la bande dessinée est rapide. J’ai parfois eu du mal avec certaines ellipses néanmoins, je préfère cela au fait de s’ennuyer. Je recommande cette BD prônant la tolérance aux collégiens, car le contenu est certainement un peu trop dur pour les plus jeunes lecteurs…

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(Livre lu dans le cadre du concours MoseL’Lire.
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Citations

Un couteau n’a pas à raconter son histoire, Ciprian. Lui seul sait à quoi et contre qui il a servi.

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M’man, elle, est devenue gardienne de distributeurs de billets de banque, une invention formidable !! Les gens glissaient une petite carte en plastique dans une machine qui, en échange, leur donnait des billets de dix, vingt ou cinquante « zorros ».

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Nous sommes les fils du vent et le monde est notre maison.

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Karoly était un monstre…et les couteaux nous ont toujours protégés des monstres.

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Ma note

3/5

2 réflexions au sujet de « « Le fils de l’Ursari » de Xavier-Laurent Petit, Cyrille Pomès et Isabelle Merlet »

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