Fantastique/Fantasy

« L’apprentie faucheuse » (Rouge sang & noir corbeau T1) de J. Robin

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « L’apprentie faucheuse » (Rouge sang & noir corbeau T1)
Auteur : J. Robin
Genre : Fantastique / Urban Fantasy
Éditeur : Le Héron d’Argent

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résumé du livre

De son vivant, Amélia Pratt était une simple domestique, pauvre et sans avenir. Mais le jour où un homme la précipite dans la mort, elle renaît sous les traits de Red Death, l’une des sept petites faucheuses. Désormais, son rôle est de pourchasser les esprits errants et les fantômes. Et à ce petit jeu-là, elle est la meilleure ! Pourtant, elle n’a pas choisi l’Ankou le plus docile pour la seconder dans sa tâche. En effet, le beau Rain n’est autre que son propre meurtrier, désormais contraint de lui obéir pour l’éternité… Entre complots, dangers et trahisons, parviendra t-elle à accomplir son rêve : devenir la prochaine Grande Faucheuse du Sanctuaire de la Mort ?

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Ma critique

Parmi la sélection du PLIB, « L’apprentie faucheuse » faisait partie des titres me faisant le plus de l’œil que ce soit pour sa belle couverture, ses superbes illustrations au centre de l’ouvrage ou son idée de Mort revisitée. Or, je reconnais que j’attendais l’auteure sur ce dernier point, car j’espérais que ce soit aussi bien construit et intéressant que « La Faucheuse » de Neal Shusterman où l’auteur personnifie également la Mort, grâce à des faucheuses dont le travail est de glaner les âmes humaines. L’univers proposé par J. Robin est captivant, en particulier avec le système d’Ankous, des serviteurs autrefois humains capables de se battre sous forme animale ou humaine. Ces familiers se battent aux côtés de leur maîtresse, notamment contre divers esprits ne souhaitant pas partir vers l’au-delà comme les esprits vengeurs, les Hantises, les Poltergeists ou autres ectoplasmes agressifs. La plupart des Ankous ont éveillé ma curiosité surtout celui d’Agathe (qui a ressuscité son propre père pour l’avoir toujours à ses côtés) ou encore Rain/Gabriel, l’Ankou de l’héroïne. L’organisation des faucheuses est très intéressante, car on réalise que celles-ci sont divisées selon les différents décès : les suicidés, les innocents, les malades, etc. L’héroïne, Amélia, est chargée des criminels, des meurtriers et autres « ordures » de la société. À ses côtés, on va donc suivre son « travail » ainsi que tout le système hiérarchique dans lequel elle a mis malgré elle les pieds. On fait également la rencontre de certains personnages aux aussi revisités comme les cavaliers de l’Apocalypse, les maux humains ou encore des êtres de d’autres folklores tels que la Santa Muerte (Mexique).

Si ce monde fantastique m’a plu, j’ai, en revanche, eu du mal avec les personnages. L’auteure a volontairement donné un côté badass, affirmé et caractériel à son héroïne. Un risque assumé qui peut séduire certains lecteurs, comme déplaire à d’autres. Hélas, je fais finalement partie de la seconde catégorie ! Pourtant, les choses avaient bien commencé avec le prologue où Amélia semblait être une personne maladroite, insouciante, gentille, attentive et attachante. Au fil de l’histoire, on aurait pu imaginer un tempérament similaire en un peu plus endurci. Malheureusement, la jeune femme a complètement changé de personnalité lorsqu’elle est morte et a endossé son nouveau rôle ! Dès lors, elle est devenue râleuse, aigrie, violente, incapable de pardonner, imbue d’elle-même et sadique. Rien ne lui plaît et elle le fait souvent savoir via des remarques acerbes dans la narration. Son comportement avec Rain est particulièrement révoltant, car elle le persécute gratuitement et se montre toujours méchante avec lui. Une vengeance qui aurait pu être compréhensible si elle ne durait pas depuis des décennies… De coutume, les relations « je t’aime/moi non plus » ne me dérangent pas néanmoins, c’était trop poussé ici : on est dans de la maltraitance constante. Ce délire sadomasochiste m’a horripilée. Certes, ils s’apprécient malgré tout cependant, cela ne passait quand même pas. De ce fait, je ne me suis pas du tout attachée à Amélia et ne m’intéressais pas à ses problèmes, ce qui a fait que je n’ai pas du tout réussi à apprécier ma lecture.

Le second point m’a déçue : j’ai trouvé l’intrigue longue à se mettre en place. Durant la moitié du livre, voire un peu plus, je me suis demandée où on allait. Il y avait pourtant de l’action et de l’aventure comme sur le bateau fantôme toutefois, je n’arrivais toujours pas à comprendre l’intrigue principale. C’est finalement l’entrée d’Heaven et des Semeurs qui ont fait bouger les choses. Ces rivaux des faucheuses m’ont intéressée et ont apporté de la complexité ainsi que des enjeux nouveaux à l’intrigue. Pourtant, cela n’a pas suffi à me donner envie de lire la suite… (Même s’il est possible que je change un jour d’avis grâce à des critiques sur la toile comme, par exemple, celle d’Amanda qui m’a particulièrement donné envie de découvrir ce premier opus.) En attendant, je referme malheureusement ce premier volet avec une pointe de déception, en particulier à cause de l’héroïne au caractère détestable et malsain.

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Citations

Le Sanctuaire est le lieu de rassemblement des faucheuses. Leur nid, si vous préférez. Il n’y a pas que les petites faucheuses qui travaillent ici. À dire vrai, des centaines de personnes y oeuvrent, mais pour la plupart, il ne s’agit que de fossoyeuses. Tout comme les sept petites faucheuses, ces employées de la mort possèdent l’apparence de jeunes femmes et étaient autrefois humaines. Leurs robes et capuches sont couleur gris morne et une faucille leur sert d’instrument de travail. Ce sont elles qui se chargent de récupérer les âmes des mortels tout de suite après leur décès. Les sept petites faucheuses se contentent de rattraper les fuyards échappant aux fossoyeuses et se transforment en esprits errants. Il existe tout un panel d’esprits, mais en règle générale, plus ces derniers demeurent longtemps sur terre, plus ils deviennent puissants.

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Mon cœur bondit contre ma poitrine. On nous avait retrouvés… Il fallait faire vite !
– Remontez-moi ! suppliai-je d’une voix larmoyante.
Le regard qu’il me lança à ce moment-là, le petit sourire au bord de ses lèvres… Jamais je ne les oublierais.
– Désolé. C’est chacun pour soi, maintenant.

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Tu as été choisie. Tu vivras éternellement. Tu seras crainte et respectée de tous. Tu deviendras l’un des éléments indispensables à cet univers, un poids sur la grande balance de l’existence. Tu seras le penchant obscur de la vie, tu feras partie de la mort et la mort fera partie de toi. Tu ramèneras les âmes égarées et récolteras celles dont l’existence sur Terre s’est achevée. Tu faucheras le fil de la vie comme on coupe un ruban avec des ciseaux.

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Ma note

♥♥ 2/5

19 réflexions au sujet de « « L’apprentie faucheuse » (Rouge sang & noir corbeau T1) de J. Robin »

  1. Eh bien, pour être honnête, j’ai été un peu déçue par le tome 2… lol. En fait, je comprends que tu n’aies pas spécialement accroché aux personnages principaux, car c’est aussi ce qui m’a dérangée dans le tome 1. Mais l’univers et l’intrigue basée sur un complot dont ne savait pas grand-chose l’avaient emporté.
    Mais dans le tome 2, l’accent est mis sur la relation Amélia/Rain, encore plus que dans le premier et les « Je t’aime, moi non plus » m’ont rapidement tapé sur les nerfs. Du coup, je ne te conseille pas de poursuivre la saga lol ^^.

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    1. J’avais trouvé le tome 1 sympa, surtout pour l’univers, mais je suis en train de lire le tome 2 et… j’ai du mal. On perd le côté fascinant de l’organisation du Sanctuaire, et certaines scènes entre Amélia et Rain m’ont fait grincer les dents, j’avais espéré un vrai changement de cet aspect.

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  2. Le côté folklorique et l’utilisation du mythe des Ankous semblent intéressants et m’attirent pas mal. En revanche, le caractère de l’héroïne a l’air quand même difficilement supportable tout comme sa vengeance perpétuelle.. Peut-être qu’un peu plus de modération aurait pu rendre cet aspect intéressant et moins irritant. Le roman est dans ma PAL, je le lirai donc, mais je ne suis guère enthousiaste bien que la couverture soit somptueuse.

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      1. Je le croyais avant de réaliser que je l’ai reçu deux fois, une fois dans le cadre d’un achat ulule et une autre dans le cadre du PLIB. Moi et la gestion de ma PAL numérique…
        Je l’espère parce qu’elle n’a vraiment pas l’air attachante cette héroïne !

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        1. Arf, ok ! xD Bon, ça arrive ! Ce n’est pas évident avec le numérique.
          Comme les offres sont nombreuses, on a tendance à prendre, surtout à bas pris ou dès que c’est gratuit. Et on oublie pour quoi on a craqué (ça m’a fait ça pendant le confinement sur Izneo : je n’ai rien noté, je sais juste que c’est dans une biblio virtuelle, si un jour j’ai envie…). Je trouve qu’on a un meilleur aperçu de sa PAL avec le papier.^^
          C’est clair…

          Aimé par 1 personne

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