Fantastique/Fantasy·Horreur·Romans policiers / Thriller

« Le Dieu caché » de J-F. Dubeau

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Le Dieu caché »
Auteur : J-F. Dubeau
Genre : Thriller / Fantastique / Horreur
Éditeur : Bragelonne

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résumé du livre

En apparence, Saint-Ferdinand présente tous les signes d’un village tranquille : une rue principale depuis laquelle s’étend un paysage de fermes, un poste de police modeste, quelques restaurants et cafés, une épicerie… mais à mieux y regarder, on trouve là-bas quelque chose d’inhabituel : ce cimetière beaucoup trop grand et trop bien rempli, pour une communauté de cette taille. Il accueille les victimes du tueur de Saint-Ferdinand, insaisissable depuis près de deux décennies. Un homme enfin est arrêté… mais le village s’avère être la proie de forces encore plus sombres.
Quand un mal sans nom se révèle à Venus McKenzie, une adolescente du coin, elle découvre que le pouvoir de cette créature est lié de longue date à Saint-Ferdinand… et que les meurtres en série ne font qu’effleurer la surface d’un passé chargé de funestes secrets.

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Ma critique

le-dieu-cacheRien qu’avec son résumé parlant d’huis-clos avec un tueur en série et une créature assoiffée de sang, j’étais interpelée… Or, la phrase d’accroche mentionnant Stephen King et Stranger Things a réussi à me donner envie de lire ce titre dès qu’il est arrivé dans ma boîte aux lettres. Après lecture, je reconnais que « Le Dieu-caché » fait relativement écho à ces deux univers : on est dans une ville où les citoyens ont des secrets. On distingue du surnaturel ainsi qu’une tension qui monte crescendo. Il y a également des héros principalement adolescents qui vont mener l’enquête, puis s’allier à leurs géniteurs afin de se dresser face au danger. J’estime que le cocktail a bien fonctionné, notamment au début de l’ouvrage ! Hélas, vers la moitié du livre, je me suis rendu compte que l’auteur avait tendance à ralentir le rythme, s’attardant sur des échanges pas forcément intéressants et parfois répétitifs entre les personnages. Certes, sur un pavé comme celui-ci, il est difficile de proposer une pression constante qui monte crescendo sans jamais décroître. Toutefois j’ai vraiment trouvé qu’il y avait de longs moments plats. C’est dommage, car j’étais très prise par l’ambiance de cet endroit.

Grâce à une narration plurielle, on va faire la rencontre des habitants de Saint-Ferdinand, un village en apparence tranquille, mais qui abrite bien des secrets ! En effet, en plus d’être le lieu de résidence d’un assassin, la bourgade a le malheur de dissimuler une créature fantastique pas comme les autres… Un monstre doté d’une intelligence incroyable. Un être malin qui passe des marchés avec ceux qu’il croise. Une abomination qui tue bêtes et humains sans hésiter. Une entité divine bien déterminée à accomplir de funestes desseins, et ce, à n’importe quel prix ! Gare aux âmes sensibles : certains passages sont assez cruels, notamment avec le pauvre chat de Venus… Pour ma part, j’ai adoré faire la rencontre de ce fameux Dieu caché qui a répondu à toutes mes attentes, que ce soit dans ses actes, ses pensées ou ses talents surnaturels. Il a un comportement terrible… Je n’aurais pas aimé croiser sa route ! En tout cas, ses relations avec les habitants furent très intéressantes, en particulier avec les enfants du prologue ou avec la jeune Venus. Cette dernière fut une narratrice classique toutefois, j’ai pris plaisir à la suivre. Même si elle était parfois crédule, l’adolescente fut suffisamment curieuse, déterminée, vive, sensible et fonceuse pour me plaire. Daniel, le fils de l’inspecteur Stephen Crowley, fut également un protagoniste que j’ai aimé suivre. Son lien avec son père est difficile, assez complexe et orageuse. Il y a une véritable scission père/fils… Et pourtant, l’un ne va pas sans l’autre…

Si j’ai su apprécier Venus, Daniel et le monstre, je n’ai malheureusement pas su apprécier les autres villageois qui m’ont paru assez caricaturaux… C’est notamment le cas du reporter insistant et allant faire du forcing auprès des jeunes, du flic torturé par son passé et du médecin légiste aussi distant que bizarre. Un autre regret concerne l’idée de terreur : je n’ai absolument pas été effrayée par ma lecture. Certes, il y a eu des passages répugnants comme la mort du chat ou les innocents dont les os et les entrailles ont redécoré les murs néanmoins, cela reste de l’ordre du dégoût. Je m’attendais à plus de frissons ! Cela dit, l’absence de peur ne m’a pas empêchée de globalement apprécier ma lecture : on désire en apprendre plus sur la malédiction et de voir le monstre agir / espérer sortir de la remise. La tension, bien qu’en dents de scie, est présente. Elle donne envie de tourner les pages. Quant au dernier quart, il se révélera intense et très plaisant (sauf l’épilogue…). C’est donc un ouvrage non sans défauts, mais correct, prenant et de saison !

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Citations

Violer une règle, c’est comme ne pas tenir une promesse ! Pourquoi en faire, dans ce cas ?
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– On aurait dû fouiller la grotte, dit Crowley d’un ton songeur.
Derrière lui, Randy fronça les sourcils, son attitude joviale et cavalière disparaissant un instant. La pensée de la grotte et de ce qu’elle contenait eut raison de sa désinvolture et lui glaça le sang. Son front se rida sous un fardeau de ce qu’il savait.
– Non, Stephen. Personne ne devrait approcher de cette grotte. Aussi longtemps que possible.
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Les regrets sont les instruments qui nous permettent d’apprendre. Nous avons tendance à ne pas répéter les erreurs que nous déplorons. Malgré la souffrance qu’ils peuvent nous causer, les regrets nous poussent à améliorer notre vie. Nous nous reprochons la façon dont nous nous sommes comportés avec notre premier amour, mais cela nous aide à devenir meilleurs la fois suivante. Nous regrettons notre paresse à l’école, mais si nous en avons tiré les leçons, nous faisons preuve de davantage d’assiduité plus tard, au cours de notre vie professionnelle. Nos regrets peuvent se révéler un fardeau, mais nous finissons par nous en débarrasser. À ce moment, ils se muent en jalons de notre existence, des repères qui nous rappellent combien nous avons progressé.
Le remords, en revanche, est un sentiment bien plus profond. Que ne ferions-nous pas pour revenir en arrière et effacer les circonstances qui ont donné naissance à ces cicatrices ? Pour Nathan Joseph Cicero, la réponse était « rien ». Il connaissait bien les remords, et la plupart des siens lui venaient de son enfance.

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Ma note

3,5/5

7 réflexions au sujet de « « Le Dieu caché » de J-F. Dubeau »

  1. Je suis fascinée par ta description de la créature surnaturelle et effroyable de ce roman qui semble sournoise et diabolique à souhait ! Bon, comme tu t’en doutes, j’appréhende la mort du chat, mais pas assez pour ne pas ajouter le roman à ma wish list pas malgré les longueurs et un rythme manquant de constance…

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