Fantastique/Fantasy·Littérature jeunesse

« Le voyage de Fulmir » de Thomas Lavachery

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Le voyage de Fulmir »
Auteur : Thomas Lavachery
Genre : Heroic Fantasy / Roman jeunesse – ado
Éditeur : L’école des loisirs

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résumé du livre

Le nain Fulmir en a fini avec la vie. Après 160 ans d’une existence bien remplie, il entame son dernier voyage, celui qui le mènera au cimetière caché du peuple des nains. Mais en route, c’est plus fort que lui, Fulmir sauve un chien et deux orphelins, il éborgne un chevalier, il fuit une armée de soldats qui cherchent à le capturer. Et voilà que ce dernier voyage se transforme en cure de jouvence…

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Ma critique

Malgré mon manque d’intérêt pour le résumé, j’ai passé un assez bon moment aux côtés du nain Fulmir et de son équipe humaine. Cette épopée sans temps mort fut agréable à suivre, car elle propose une bonne dose d’action, de nombreuses rencontres ainsi que de belles valeurs humaines. Il faut dire qu’avec un tel héros, il fallait s’attendre à des amitiés fortes et une sacrée aventure ! En effet, bien vite, on va réaliser que le vieux nain est avant tout une personne sage, généreuse, très altruiste, brave et déterminée. Fulmir, pourtant déterminé à faire un ultime voyage vers le cimetière de ses ancêtres pour y mourir, ne va cesser d’aider ceux qui croiseront sa route.

couv9970458Comme on le distingue sur la couverture, il prendra sous son aile un chien blessé qui lui deviendra loyal, deux adolescents ainsi qu’une mère et ses deux enfants. Lui, qui ne voulait pas s’attacher, va finalement vivre une aventure humaine riche, intense… mais aussi dangereuse ! Car, malgré sa bonté, Fulmir va s’attirer des ennuis : Gil, un chevalier humilié, va le traquer pour se venger. Et pour cela, il est prêt à tout, même à mettre la tête de son rival à prix ! Cette menace va apporter du rythme au récit. Les héros sont alors contraints de toujours avancer. Ils ne peuvent faire une halte, vivre une semaine quelque part ou pénétrer dans un village. Les citoyens avides d’argent ou les chasseurs de primes les traquent !

En plus du rythme bien géré, l’ouvrage a pour atout de belles illustrations qui sont réalisées par l’auteur lui-même ! J’ai été conquise par son coup de crayon. On croirait des gravures de l’époque médiévale. Ses paysages sont magnifiques et travaillés, tandis que les animaux sont finement représentés. De plus, les têtes de chapitres et les bas de pages sont toujours décorées. Rien que pour le côté livre-objet, j’étais sous le charme !

Cependant, au fil du récit, certains défauts ont commencé à me sauter aux yeux. Les personnages sont, hélas, très manichéens et prévisibles. Le bon n’hésite pas à sortir de l’anonymat pour sauver la veuve et l’orphelin, ses compagnons sont aussi généreux que lui, le méchant trahit tous ceux sur sa route, … Or, ces personnages secondaires ne seront jamais développés et c’est ce qui m’a principalement manqué. De ce fait, je n’ai pas ressenti d’attachement pour eux. J’aurais souhaité qu’on creuse leur personnalité, leur passé ou même leur relation entre eux ! Par exemple, on sait que les deux adolescents vont tisser une très belle relation père-enfants avec de nombreux apprentissages (langue naine, nage, etc.), mais on ne le « vit » pas avec eux. Tout est expédié en quelques phrases. C’est dommage ! Pour ma part, j’ai besoin d’assister aux choses et de voir les liens relationnels évoluer progressivement

Je referme donc cet ouvrage avec plaisir, notamment pour la chouette aventure, les belles valeurs mises en avant et les superbes dessins, mais également avec déception, car j’en aurais voulu plus ! Une lecture mitigée mais globalement plaisante qui, je l’espère, enchantera mes lecteurs en CM2/sixième.

. mosel-lire-2020-2021

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Citations

À l’ouest, le soleil était caché par un rideau de pluie. Le rideau s’ouvrit soudain, et les rayons fusèrent pour embraser le monde. L’or était partout.
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J’ai peur de tout depuis la mort de mon époux. Un bruit de pas, un chat qui miaule… La peur est partout en moi et au-dehors. Mes prières ne vont nulle part, elles me reviennent à la figure. Toi, gentil nain, tu me rends le courage de vivre. Tu es mon sauveur !
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Fulmir se laissa choir au sol. Les enfants vinrent l’entourer. Ils comprenaient qu’il avait eu peur – non pour lui, mais pour eux. Dans leur cœur, la gratitude se mêlait à une sorte de respect sacré. Ils avaient trouvé un héros et un père, et peu importait qu’il fût nain.
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Lorsqu’un homme est vraiment cruel les autres le sentent et se plient à sa volonté.
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Ma note

♥♥♥ 3/5

5 réflexions au sujet de « « Le voyage de Fulmir » de Thomas Lavachery »

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