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« Même les araignées ont une maman » d’Alain Gagnol #plib2021

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Même les araignées ont une maman »
Auteur : Alain Gagnol
Genre : Fantastique / Polar / Thriller psychologique / Romance / Littérature ado
Éditeur : Syros
#ISBN9782748526684

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résumé du livre

Depuis quelque temps, Thomas ne dort plus. Il a de quoi être inquiet : son chat a disparu alors qu’un tueur d’animaux sévit en ville… Une nuit, il distingue une silhouette dans son jardin. Malgré le masque d’opéra chinois qui cache son visage, Thomas reconnaît Emma, sa voisine. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’Emma est télépathe, et que ce don extraordinaire pourrait peut-être les mener jusqu’au tueur. Ou mener le tueur à eux.

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Ma critique

Arachnophobes, tout va bien ! Malgré le titre, il n’y aura pas d’araignées en vue ! Par contre, il y aura bien un être malveillant, horrible, prêt à attaquer, tissant progressivement sa toile dans le cœur effrayé des propriétaires de chats et de chiens… Il s’agit d’un tueur d’animaux de compagnie… Et, bientôt, ce sera plus…

couv70527521J’ai pris grand plaisir à découvrir ce roman à trois voix mêlant thriller/polar, romance et fantastique. Une fois encore, l’auteur a réussi à me séduire avec sa narration fluide, dynamique, jeune, humoristique et prenante. Alain Gagnol avait déjà réussi à me convaincre avec sa très bonne série Power Club. Or, je n’ai pas été étonnée d’apprécier ce one-shot ayant tous les bons ingrédients pour me conquérir ! Il faut dire que, malgré un rythme lent, mais progressif, l’auteur sait toujours développer son univers tout en apportant de la tension et du mystère ! Finalement, j’ai dévoré ces 460 pages en deux jours, car l’ensemble fut entraînant au point qu’il était difficile de lâcher ce livre !

L’histoire va mettre en scène un duo d’adolescents de seize ans. Deux voisins qui ne se connaissent que de vue, car l’un des deux ne fréquente pas le lycée. Mais un soir, tout bascule avec l’enlèvement du chat de Thomas. Celui-ci est un garçon très attachant, patient, observateur, compréhensif, sympathique, drôle, énergique, doux et bavard. Ni trop gentil ni totalement rebelle, l’adolescent fut un héros que j’ai aimé suivre dès les premiers chapitres. Par ailleurs, j’ai adoré la place du dessin dans sa vie ainsi que dans l’intrigue ! Son coup de crayon comme moyen de communiquer ou d’extérioriser ses pensées lui donnait un côté tendre… À l’inverse, Emma est une forte tête ! Butée, courageuse, franche, sensible, secrète et fonceuse, elle agit selon ses convictions… Que cela plaise ou non ! Il faut dire que, en raison de son pouvoir télépathique, elle a dû apprendre à se forger une carapace pour se protéger. Car, si de prime abord, on pense ce don fantastique, c’est se méprendre : il faut savoir le contrôler ! Or, entendre les voix autour d’elle est douloureux pour la jeune fille qui n’a jamais su canaliser ses émotions. Elle n’arrive pas à prendre du recul et se laisse souvent envahir par les sentiments des autres et ne parvient pas à faire le vide autour d’elle. C’est là l’un des arcs principaux du roman : la quête identitaire d’Emma ainsi que la maîtrise totale de son pouvoir. Alain Gagnol prend le temps de développer ce talent magique, ce qui donne de la crédibilité au récit. Tout ne se fait pas en un claquement de doigts ! L’apprentissage est lent, difficile et dangereux…

C’est grâce à la télépathie qu’Emma et Thomas vont se lancer à la recherche du psychopathe assassinant les animaux. Or, la narration viendra parfois se placer du côté de ce monstre assoiffé de sang qui trouve du plaisir dans l’éviscération des bêtes ainsi que dans le fait de mettre en scène leur mort afin de faire souffrir leurs propriétaires… J’ai aimé le fait que l’on découvre son esprit retors. Quel individu calculateur et cruel ! Il fait froid dans le dos… À ses côtés, l’ambiance est sombre, glauque et horrible. Cela dit, l’auteur ne rentre pas spécialement dans les détails. De ce fait, même si l’atmosphère reste morbide, les âmes sensibles ne seront pas (trop) écœurées. Retrouver et se confronter au tueur en série sera long. Toutefois, l’enquête des deux ados est addictive, progressive et intéressante. On apprécie aussi bien les phases de recherches/d’infiltration que les courses-poursuites avec le meurtrier.

L’ouvrage ne se concentre pas uniquement sur l’enquête et l’approfondissement du pouvoir d’Emma. Il met également en scène une chouette romance ni niaise, ni pénible, ni factice. Une fois encore, la relation se met doucement en place et évolue de façon constante. On voit le tandem passer du temps ensemble, échanger, traverser des épreuves et s’apporter des choses mutuellement. C’est un couple complémentaire, sincère, respectueux, taquin et adorable. On sent beaucoup d’émotions entre eux. Du côté des thématiques abordées, celles-ci sont variées : identité, tolérance, amitié, amour, justice, … Mais aussi des sujets plus difficiles abordés (pauvreté, solitude, dépression, suicide, etc.) via des rencontres touchantes comme la femme SDF ou encore la mère d’Alice. Pour moi, on a une œuvre très complète qui a su me conquérir et me tenir en haleine du début jusqu’à la fin. Cette dernière est d’ailleurs tendue et sans temps-morts ! Ce thriller psychologique et fantastique montant crescendo fut une super découverte.

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Citations

Les princesses ne se réveillent pas en attendant le baiser d’un prince. Elles retroussent leurs manches et elles bossent dur. Quelqu’un qui reste immobile en attendant qu’on vienne le chercher, je n’appelle pas ça une princesse endormie, mais un meuble.

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Si vous voulez mon avis, dans la hiérarchie des pouvoirs les plus pourris, la télépathie se situe sûrement en tête de liste.

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Trois heures du mat.
Cette fois, le sommeil attaque dur. Il plombe mes paupières comme si des haltères étaient attachés au bout de mes cils. Je manque même de tomber de ma chaise. Je me récupère sur mes deux pieds, avec la tête qui plonge vers l’avant.
Il est hors de question que je m’endorme.

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Une série de bonnes raisons conduit parfois à une série de mauvaises décisions.

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Ma note

4,5/5

15 réflexions au sujet de « « Même les araignées ont une maman » d’Alain Gagnol #plib2021 »

  1. Je suis complètement passée à côté de la présence du titre dans la sélection. C’est le parfait exemple du problème à se laisser distraire par les belles couvertures…
    Et c’est dommage parce que ce roman a l’air très original avec un mélange des genres parfaitement maîtrisé !
    Si le côté tueur d’animaux me fait peur, j’ajoute quand même le roman à ma wish list. Il faudra juste le lire au bon moment. Quant au fait que la romance ne soit pas niaise, ça me plaît beaucoup. J’ai de plus en plus envie de voir de belles relations s’épanouir…

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    1. Je suis d’accord que la couv’ ne tape pas forcément dans l’oeil. Comme toi, je serais peut-être passée à côté si je n’avais pas vu qui était l’auteur…
      Tu as bien cerné le roman avec ses nombreux genres, mais qui reste addictif et fluide.
      Bien que le synopsis avec le tueur fasse peur, je trouve que l’auteur a eu l’intelligence de ne pas rentrer dans les détails. Ca reste de l’ado/YA. Il n’a traumatisé personne.^^ (par contre, j’avoue avoir l’imagination fertile et imaginer les horreurs de ce monstre… mais c’est une autre histoire.. :/)
      Je pense que tu apprécieras cette relation, dans ce cas.^^

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        1. En fait, le titre vient d’une réflexion dans le livre.
          L’héroïne entend les pensées et, parfois, il arrive que les gens pensent avec une logique bien à eux. Les phrases sont parfois rigolotes ou mignonnes. Le titre est la réflexion d’une petite fille croisée par hasard dans la rue.

          Aimé par 1 personne

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