Un avis de Saiwhisper
Titre : « Ariadné » (De l’autre côté du mythe T1)
Auteur : Flora Boukri
Genre : Fantastique / Mythologie / Littérature jeunesse – ado
Éditeur : Gulf Stream
#ISBN9782354888145
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Maintes fois, on a raconté que, jeune et naïve, j’offris mon aide au valeureux Thêseús contre sa promesse de m’épouser, avant d’être lâchement abandonnée par mon héros. Ceux-là veulent me réduire, moi, Ariádnê, à un simple pion dans le grand échiquier des dieux de l’Olympe. Mais que savent-ils de ce qu’il s’est réellement passé ? Je vais vous confier comment, première fille du roi de Crète, j’ai vu deux frères partir pour la Grèce et un seul revenir, détruit et humilié. Comment mon père Mínôs, fou de rage, s’est transformé en tyran, exigeant que son ennemi le roi de Grèce le dédommage de la pire manière. Comment, dans les profondeurs d’un labyrinthe monumental, a été enfermée une créature contre-nature, mi-homme, mi-bête, condamnée à une existence de prisonnière. Et comment, nous, Ariádnê, Phaídra, Pasipháê, les figures de l’ombre, nous avons joué notre rôle… ou choisi notre propre destinée. Laissez-nous vous guider de l’autre côté du mythe.
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Premier titre d’une collection proposant de revisiter la mythologie, « Ariádnê » met en avant les aventures d’Ariane, de sa famille, de Thésée et du Minotaure. Dans les grandes lignes, l’ouvrage retrace le mythe que l’on connaît, mais trouve surtout son originalité dans le traitement du personnage d’Ariane… Cette dernière apparaît alors plus féministe, brave, belle, libre, déterminée, lucide et vive d’esprit. Elle n’est plus un simple personnage secondaire tombant simplement amoureuse du héros. Ici, elle est une héroïne au même titre que Théseús, si ce n’est davantage… Ariádnê a bien conscience de la folie de son père Mìnôs, des agissements de sa mère, de la nature de son demi-frère-bête, du fait que les Dieux la surveillent ou encore de son rôle dans son destin. Voilà une réécriture engagée, sympathique et intéressante qui a su me séduire.
À mon sens, ce livre n’a pas de défaut, si ce n’est le fait que j’ai longtemps été dérangée par tous ces accents sur les noms des personnages ! J’étais également un peu noyée par les nombreux protagonistes ou par le vocabulaire spécifique à l’époque (ex : aurige, chiton, gynécée, etc.). Le temps d’adaptation a été un peu long toutefois, j’ai été ravie d’avoir appris des choses ! Quant au dénouement, j’avoue qu’il m’a plu. La réécriture du personnage du Minotaure est pertinente.
Vous l’aurez compris : avec sa plume fluide et travaillée, Flora Boukri a su proposer une adaptation féministe réussie, avec des personnages au tempérament fort et courageux. Mention spéciale à sa couverture magnifique avec ses dorures et son effet fil rouge. Bref, un titre original à découvrir, même si on connaît l’histoire du Minotaure !
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J’ai besoin d’un endroit, où l’on peut être plusieurs choses à la fois, un endroit où mon frère aurait eu sa place aussi. Un endroit où les monstres n’existent pas. Où l’on n’enferme pas les gens, dans des cages ou des rôles. Un endroit où je pourrais être libre.
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Le silence, dont on n’aurait pu espérer un si prompt retour ce soir, se fit dans la taverne. Épais, lourd de tension, presque sifflant, comme le blast d’une explosion violente.
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Je m’aperçois que le frisson gelé que je sentais me parcourir pendant l’entrevue est en train de se transformer en quelque chose de plus incontrôlable : une peur primaire, profonde, qui monte de mes entrailles. […] Cette peur, c’est celle que ressentent toutes les créatures, celle qui commande la fuite, celle qui ne se raisonne pas, celle qui trouve sa place dans les endroits du corps les plus archaïques. La peur d’être mangé..
Je vois de plus en plus ce roman sur la toile et ta chronique me donne envie de tenter l’aventure.
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J’espère que tu apprécieras cette réécriture si tu tentes… 🙂
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Maintenant que j’ai lu et adoré les romans mythologiques de Madeline Miller, j’aimerais bien en découvrir d’autres ! Je ne connaissais pas du tout, je le note tout de suite 😀
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Je ne connais pas du tout Madeline Miller ! Je vais aller voir ça.^^
Bonne lecture si tu essayes cette réécriture féministe !
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Si tu aimes ce genre de récits mythologiques, fonce vers Madeline Miller ! Avec Circé ou Achille, c’est passionnant et poétique.
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Oui, j’ai entendu grand bien de Circé !
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À raison !
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J’ai beaucoup aimé cette lecture aussi ! J’ai également eu un peu de mal avec les accents aussi, j’ai dû me concentrer un peu plus pour les lire correctement (c’est pire avec le titre du second tome ^^), mais une très chouette réécriture !
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Oui, on doit se concentrer, c’est bizarre. x) Au bout d’un moment, on s’y fait… Cela dit, je ne comprend pas pourquoi en mettre autant.
Ola, mince si la suite est pareille… :s
Je suis d’accord ! La réécriture est sympa et féministe ! C’est une bonne idée.
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Juste au niveau concentration mais on s’y fait vite. Je pense que cette écriture est pour rappeler le grec ancien, l’idée n’est pas mauvaise, il faut juste que l’on s’y habitue ^^
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Oui, ça rappelle le grec ancien et les sonorités. Comme tu dis, il faut juste s’y habituer. 😀
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Encore un titre du PLIB prometteur malgré le temps d’adaptation qui semble nécessaire. Un point que j’apprécie de découvrir avant de me lancer dans cette lecture, histoire de choisir le bon moment…
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Tu as bien raison. Cela dit, si la forme est particulière, je pense que tu adhèreras bien au fond/aux sujets abordés.
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J’ai adoré ce livre et j’ai hâte de pouvoir lire le tome sur Parsiphaé !
Pour ce qui est des accents, je pense que l’autrice a simplement voulu se rapprocher le plus possible de la prononciation d’origine des prénoms. C’était risqué, mais personnellement j’ai bien aimé cette petite touche supplémentaire 🙂
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Parsiphaé m’intrigue aussi !
Je pense aussi que c’est l’idée. Mais pour le coup, à l’inverse de toi, j’ai été déconcertée. 😉
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