Coup de coeur·Fantastique/Fantasy·Littérature jeunesse

« Le génie de la lampe de poche » d’Emilie Chazerand

emilie Un avis de Saiwhisper

Titre : « Le génie de la lampe de poche »
Auteur : Emilie Chazerand
Genre : Roman jeunesse-ado / Fantastique / Humoristique
Éditeur : Sarbacane (Pépix)

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résumé du livre

Je m’appelle Vladimir Poulain, j’ai dix ans et je vis le pire été de ma vie. Ma mère a décidé de m’expédier en colonie de vacances… Elle se fiche bien que mes lunettes m’empêchent de faire du sport ! « La Joie dans les bois », c’est un camp situé entre l’autoroute, un abattoir et une station d’épuration. En plus, je suis coincé dans une tente entre un gars qui pue des pieds et un autre qui parle en morse (pas l’animal, le code secret). Le directeur est un psychopathe qui nous oblige à nager avec des poissons morts et la cuisinière a des recettes très spéciales… Tout ça aurait pu virer à la catastrophe si je n’avais pas rencontré Eugène Von Génial, le génie enfermé dans ma lampe de poche. Hé oui, un vrai génie, dont le métier est d’exaucer des souhaits. Mais, on ne va pas se mentir : il est très loin d’être doué…

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Ma critique

couv28645424Quelques sourires en coin, des gloussements, des barres de rire à n’en plus finir ! C’est ce qui m’a animé tout au long de ma lecture ! Il y a longtemps que je ne m’étais pas autant marrée devant un livre comme ça ! Le récit met en scène le pauvre Vladimir Poulain qui va être envoyé dans une colonie de vacances portant le doux de « La joie dans les bois » ! Mais il ne faut jamais croire tout ce qu’il y a écrit sur les affiches publicitaires… Une fois sur place, le groupe déchante : l’escapade idyllique se change en enfer ! Les lieux où camper se révèlent être un ancien abattoir, le lac est situé près d’une station d’épuration, la forêt ressemble à une décharge, les monos’ sont de véritables tyrans, les douches et les WC sont aux abonnés absents, la nourriture est non seulement affreuse, mais également pleine de poils, les animations sont en fait des corvées et tout va de travers ! Le pire étant, à mes yeux, l’affreuse scène de la baignade. Pauvres enfants ! Avec l’humour acéré, sarcastique et varié du jeune narrateur, les pires horreurs se métamorphosent en moments de fous rires pour le lecteur (moins pour ce pauvre Vladimir). Souvent, on a le droit à quelques remarques personnelles entre parenthèses ou à des commentaires plein de dérision. Un délice ! La narration est vraiment très sympathique ! Il en va de même pour les super illustrations de Joëlle Dreidemy qui accompagnent à merveille le texte. Je me suis autant gaussée avec les comiques de situation qu’avec les dessins. Il y a également des petits bonus illustrés, comme le plan du camp, une recette dégoûtante et l’arbre généalogique d’Eugène le génie.

Vers la moitié du livre, le lecteur va enfin pouvoir comprendre pourquoi ce roman s’appelle ainsi ! Même si le génie de la lampe de poche débarque tardivement, cela n’a pas été dérangeant, car l’humour et les découvertes ont été nombreux tout du long. On n’avait pas la sensation de longueur ou de répétition. L’arrivée de cet être magique va complètement changer le destin de cette colonie de vacances chaotique !… Mais est-ce réellement une bonne chose ? Très vite, on réalise qu’Emilie Chazerand a plus d’une corde à son arc ! Les situations deviennent alors imprévisibles et encore plus déjantées ! Un régal !!! Ajoutons à cela une fin originale, loufoque, délicieuse et complètement inattendue ! Même en me creusant la tête, je n’aurais jamais imaginé une telle conclusion pour tous ces personnages !

Honnêtement, je suis complètement conquise par le rythme, la narration, les rebondissements étonnants et l’ambiance cocasse du roman ! C’est un véritable coup de cœur que je recommande aussi bien aux enfants/jeunes ados qu’aux grands lecteurs adeptes de la littérature jeunesse. N’hésitez pas à vous procurer cette pépite ! Humour 100% garanti et sans poils de Waltraud !

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mosellire

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Citations

Il faut savoir que j’ai passé TOUS les mois d’août de mon existence chez mon oncle et ma tante, dont la principale activité consiste à se promener sur les plages du Débarquement avec un détecteur de métaux à la recherche de restes d’obus (et faut pas rêver : à part une carcasse de bicyclette et une demi-douzaine de canettes de bière rouillées, on n’a jamais rien trouvé).

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Et là, Johnny-Kylyan m’explique discrètement qu’en fait, Omar ne parle jamais. Absolument jamais. Même quand il éternue ou rigole, aucun son ne sort de sa bouche. Apparemment, avant d’être chauffeur de car, Omar a eu une carrière d’espion pour les services secrets égyptiens, jusqu’au jour où il a été capturé par les Russes et traîné dans des geôles où il a été longuement torturé. Devant son refus de parler, on lui a coupé la langue. Ensuite, il a fui en s’arrachant le gros orteil dont il a taillé l’os en forme de clé pour crocheter sa serrure. Il a assommé quatre gardes avant de filer en stop jusqu’à la France où il a pris une nouvelle identité.
– Mais chut, hein, c’est un secret.
– Si c’est un secret, comment tu le sais ?
– Bah, il l’a raconté à mon frère.
– Comment puisqu’il a plus de langue ?
– Bah, en faisant des signes, quoi ! T’as jamais vu « La famille Bélier » ?!

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Hélas, il me faut peu de temps pour réaliser que le père d’Eustache (mon meilleur ami) a raison quand il dit que l’industrie de la télévision est « un immense attrape-couillons, où tout est trafiqué pour faire de l’audience. » Parce que dans L’amour est dans le pré, l’herbe est toujours bien verte, les poules sont fières, les biquettes chaleureuses, et le fermier, bien peigné. Or, ici, l’herbe est de la même couleur que la boue. Et la boue est de la même couleur que la grange. Et la grange est de la même couleur qu’Yvon. Tout est marron.
Mais il a pire : des nuages noirs carrément inquiétants semblent nous foncer dessus.
Ah, il y a même encore pire que ce pire : les nuages sont en fait des milliards de mouches agglutinées. Yvon nous explique qu’elles adorent la bouse de vache et qu’ici, « c’est un peu comme un buffet à volonté pour elles ».
– En plus, y a la Maryse qu’a crevé dans la nuit, alors ça leur fait du rabe de bidoche.

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Ma note

5/5 Coup de cœur !

10 réflexions au sujet de « « Le génie de la lampe de poche » d’Emilie Chazerand »

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